Boris Johnson « révolté » mais à la peine face à la crise des migrants dans la Manche

« Révolté », Boris Johnson a encore promis mercredi d'en faire plus pour mettre fin aux traversées de la Manche par des migrants rêvant d'Angleterre, dans un effort conjoint avec la France. (Photo/AFP)
« Révolté », Boris Johnson a encore promis mercredi d'en faire plus pour mettre fin aux traversées de la Manche par des migrants rêvant d'Angleterre, dans un effort conjoint avec la France. (Photo/AFP)
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Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Boris Johnson « révolté » mais à la peine face à la crise des migrants dans la Manche

  • C'est beaucoup trop pour le chef du gouvernement, qui a promis de durcir la vis sur l'immigration et ainsi réaliser une des grandes promesses du Brexit, dont il est un ardent défenseur
  • Les Français, qui réfutent ces accusations, rétorquent que Londres rechigne à effectivement délier les cordons de la bourse

LONDRES : "Révolté", Boris Johnson a encore promis mercredi d'en faire plus pour mettre fin aux traversées de la Manche par des migrants rêvant d'Angleterre, dans un effort conjoint avec la France. Mais son gouvernement semble dépassé par un phénomène qui ne cesse d'exploser.

A l'issue d'une réunion de crise, le Premier ministre conservateur s'est dit "choqué, révolté et profondément attristé" par la mort de 27 migrants dans la Manche, assurant vouloir "faire plus" avec la France pour décourager les traversées illégales.

Cela fait plusieurs mois que la côte sud de l'Angleterre est confrontée à des arrivées records de migrants traversant la Manche, souvent par le biais de passeurs. Depuis le début de l'année, il y en a eu plus de 25.700, selon l'agence Press Association, soit trois fois plus que sur la totalité de 2020. 

C'est beaucoup trop pour le chef du gouvernement, qui a promis de durcir la vis sur l'immigration et ainsi réaliser une des grandes promesses du Brexit, dont il est un ardent défenseur.

Ces traversées attisent régulièrement les tensions entre Paris et Londres, les autorités britanniques estimant insuffisants les efforts entrepris côté français pour empêcher les candidats à l'exil d'embarquer malgré le versement d'aides financières.

Les Français, qui réfutent ces accusations, rétorquent que Londres rechigne à effectivement délier les cordons de la bourse.

Lors d'un entretien téléphonique, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président français Emmanuel Macron "ont convenu de l'urgence d'intensifier leurs efforts conjoints pour empêcher ces traversées mortelles et de faire tout leur possible contre les gangs mettant des vies en danger", a indiqué un porte-parole de Downing Street.

Ils ont également souligné l'importance de travailler étroitement avec des pays voisins comme la Belgique et les Pays-Bas ainsi qu'à travers le continent européen pour "s'attaquer au problème efficacement avant que (les migrants) n'atteignent la côte française".

Boris Johnson avait reconnu auparavant sur Sky News que les efforts n'avaient pas été "suffisants", disant avoir "eu des difficultés à persuader certains de (ses) partenaires, en particulier les Français, d'agir à la hauteur de la situation".

Pour Natalie Elphicke, la députée conservatrice de Douvres, ville du sud-est de l'Angleterre confrontée au débarquement de migrants, cette tragédie montre que "sauver des vies en mer commence en premier lieu par arrêter les bateaux allant à l'eau".

« Impraticables »

Le gouvernement britannique veut rendre "impraticables" ces traversées périlleuses dans une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. 

Il s'apprête à durcir considérablement les conditions d'octroi d'asile afin de décourager les passeurs. Un projet de loi controversé prévoit ainsi d'alourdir les sanctions, en portant à la prison à vie, contre 14 ans actuellement, la peine maximale qu'ils encourent.

"Cette catastrophe (...) montre à quel point il est vital d'intensifier nos efforts pour briser le modèle économique des gangsters qui envoient des gens en mer de cette manière", a estimé Boris Johnson.

Présentée par la ministre de l'Intérieur Priti Patel comme "juste mais ferme", dénoncée par des associations de défense des droits humains, la réforme prévoit aussi de traiter différemment les demandeurs d'asile selon qu'ils soient arrivés dans le pays légalement ou illégalement.

Mais sous forte pression, Priti Patel, à laquelle Boris Johnson a renouvelé sa confiance mercredi, se retrouve également sous le feu des critiques.

Elle est accusée de ne pas en faire assez par des députés de son propre camp conservateur, ou d'avoir "perdu le contrôle" par l'opposition travailliste.

Face aux critiques, Boris Johnson a récemment demandé à un membre de son gouvernement, Stephen Barclay, d'étudier comment les autorités peuvent empêcher plus efficacement ces traversées.

Des options plus radicales ont aussi été envisagées, selon la presse, mais se révèlent difficiles à appliquer.

Refouler les embarcations? C'est contraire au droit international.

Envoyer les demandeurs d'asile dans un pays tiers le temps que leur demande soit traitée? Un secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Kevin Foster, a admis mercredi qu'aucun pays ne s'était jusqu'ici montré désireux d'accueillir des centres de traitement au nom des Britanniques.

Le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont (LR, droite) a estimé sur Times Radio qu'il fallait travailler avec Londres pour permettre aux migrants d'introduire plus facilement une demande d'asile, ce qu'ils ne peuvent pas faire "s'ils n'ont pas mis pied au Royaume-Uni".

Horrifiées par le drame, de nombreuses ONG ont plaidé pour une politique d'asile moins dure et la mise en place de routes "sûres".


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.