Pakistan: la brigade anti-pollution fait la police dans les usines de Lahore

La brigade anti-pollution fonce dans les rues embouteillées de Lahore, à la recherche des usines qui recrachent leurs fumées nocives dans le ciel de la ville pakistanaise, l'une des plus polluées du monde. (Photo/AFP)
La brigade anti-pollution fonce dans les rues embouteillées de Lahore, à la recherche des usines qui recrachent leurs fumées nocives dans le ciel de la ville pakistanaise, l'une des plus polluées du monde. (Photo/AFP)
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Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Pakistan: la brigade anti-pollution fait la police dans les usines de Lahore

  • La brigade anti-pollution fonce dans les rues embouteillées de Lahore, à la recherche des usines qui recrachent leurs fumées nocives dans le ciel de la ville pakistanaise, l'une des plus polluées du monde
  • A l'affût, ils cherchent dans le ciel gris les volutes de fumée toxique qui les mèneront aux usines enfreignant les lois environnementales

LAHORE : La brigade anti-pollution fonce dans les rues embouteillées de Lahore, à la recherche des usines qui recrachent leurs fumées nocives dans le ciel de la ville pakistanaise, l'une des plus polluées du monde.

Dans la camionnette, une escorte armée protège les six membres de l'équipe, armés quant à eux de la liste des usines qu'ils prévoient d'inspecter aujourd'hui.

A l'affût, ils cherchent dans le ciel gris les volutes de fumée toxique qui les mèneront aux usines enfreignant les lois environnementales.

"Il nous suffit de suivre la fumée, nous n'avons même pas besoin des listes", lance Ali Ijaz, le responsable du service environnement chargé de l'initiative, qui doit durer un mois jusqu'à la mi-décembre.

En tout, cinq équipes anti-pollution ont été mises en place par les autorités de Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan, près de la frontière avec l'Inde, afin de lutter contre l'air impur qui suffoque chaque année à cette période la ville et ses 11 millions d'habitants.

Les brigades prévoient de visiter 300 sites industriels accusés d'être parmi les pires pollueurs de la ville.

La qualité de l'air en Inde et au Pakistan s'est dégradée ces dernières années, avec la pollution hivernale générée par les fumées de fioul de mauvaise qualité et les brûlis agricoles.

Bien que Lahore soit régulièrement classée parmi les villes les plus polluées au monde, les autorités ont mis du temps à réagir, préférant en faire porter la responsabilité au grand rival, l'Inde, ou mettre en doute la véracité des données.

Cette année, la pollution est arrivée en avance, recouvrant la ville d'un air stagnant, grisâtre et sale. La semaine dernière, Usman Buzdar, le chef du gouvernement de la province du Pendjab, a évoqué une "calamité".

Travail dangereux

En route pour une mission, une équipe se rend dans un quartier d'où plusieurs fabriques rejettent des fumées suspectes.

"Il est clair que ces usines se servent de fioul de mauvaise qualité. Ces gaz sont insoutenables pour les gens qui souffrent de problèmes respiratoires", dénonce le chef d'équipe, Sajid Ali.

L'air est gris opaque. Et même avec un masque il est difficile de respirer. Des montagnes de déchet jonchent les rues bordant ces usines.

A son arrivée dans la première usine, la brigade devine que les fourneaux suspects viennent à peine d'être éteints. Ils sont encore rougis par la chaleur. Des barres d'acier tout juste forgées gisent sur le sol, en train de refroidir.

Les membres de l'équipe se renseignent sur le fioul et le type de machines utilisés. Ils découvrent que l'usine ne dispose pas de l'appareil permettant d'enlever les polluants industriels des gaz d'échappement.

La brigade ordonne rapidement la fermeture de l'usine et les ouvriers sont évacués sous l’œil attentif de l'escorte armée.

Cette fois-ci, l'évacuation se déroule dans le calme, mais ce n'est pas toujours le cas, explique M. Ijaz, dont les employés ont déjà été la cible de tirs.

Même si l'équipe est soutenue par les autorités administratives, un avocat menace de se pourvoir en justice et les deux camps optent pour un accord à l'amiable. L'accès aux machines est fermé, mais l'usine reste ouverte.

« Compromis »

C'est l'un des nombreux défis auxquels les autorités sont confrontées.

"Beaucoup de propriétaires d'usines tentent de faire pression sur la brigade, en se servant de leur influence politique et de leurs relations", déplore l'un des membres de l'équipe, sous couvert d'anonymat.

"Cela complique notre tâche (...) Nous sommes obligés de faire des compromis", admet-il.

Les autorités ne peuvent se permettre de fermer les usines plus de quelques jours, pour ne pas s'aliéner les ouvriers, qui sont payés à la journée.

Et puis il y a l'immensité de la tâche.

"Des milliers de sites industriels rejettent des fumées et six ou même 12 brigades ne peuvent pas suffire", explique Rafay Alam, un juriste spécialisé en droit de l'environnement et militant, qui dénonce une mesure simplement "cosmétique".

M. Ijaz lui même n'est pas très optimiste. Même s'il pouvait faire fermer toutes les usines de la ville, et interrompre la circulation automobile, cela ne ferait que "réduire l'intensité du brouillard de pollution, mais ne l'éliminerait pas".

"Nous allons faire face (à ce problème) pour très longtemps", prédit-il.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.