Nouvelle escalade entre la France et la Grande-Bretagne dans la crise des migrants

Des migrants secourus en mer par la RNLI débarquent sur une plage de Dungeness, au sud-est de l'Angleterre, le 24 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des migrants secourus en mer par la RNLI débarquent sur une plage de Dungeness, au sud-est de l'Angleterre, le 24 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Nouvelle escalade entre la France et la Grande-Bretagne dans la crise des migrants

  • Dans un message à son homologue d'Outre-Manche Priti Patel, le ministre de l'Intérieur s'est dit « déçu » des exigences exprimées par le Premier ministre britannique dans une lettre à Emmanuel Macron et a jugé « encore pire » qu'il les publie
  • « En conséquence je dois annuler notre rencontre dimanche à Calais, je suis sûr que vous comprenez pourquoi », a conclu M. Darmanin

PARIS : La guerre des mots a repris de plus belle vendredi entre Paris et Londres après l'annulation par Gérald Darmanin de la participation britannique à une réunion de crise sur les migrants prévue dimanche, en riposte aux propos de Boris Johnson demandant à la France de reprendre les immigrés arrivant en Grande-Bretagne.

Dans un message à son homologue d'Outre-Manche Priti Patel dont l'AFP a pris connaissance, le ministre de l'Intérieur s'est dit "déçu" des exigences exprimées par le Premier ministre britannique dans une lettre à Emmanuel Macron et a jugé "encore pire" qu'il les publie.

"En conséquence je dois annuler notre rencontre dimanche à Calais, je suis sûr que vous comprenez pourquoi", a conclu M. Darmanin.

En visite à Rome, Emmanuel Macron a lui aussi tancé le Premier ministre britannique pour ses méthodes "pas sérieuses". 

"On ne communique pas d'un dirigeant à l'autre sur ces questions-là par tweets et par lettres qu'on rend publiques. Nous ne sommes pas des lanceurs d'alerte", a-t-il déclaré devant la presse.

La mort mercredi au large de Calais d'au moins 27 migrants qui tentaient de gagner les côtes anglaises dans le naufrage de leur embarcation a relancé les tensions entre Paris et Londres.

Ce drame est le plus meurtrier depuis la hausse en 2018 des traversées de la Manche par les migrants, pour contourner le verrouillage renforcé du port français de Calais et du tunnel ferroviaire.

Si la France et le Royaume-Uni semblaient jusqu'ici vouloir taire leurs désaccords et améliorer leur coordination, Boris Johnson a rallumé la mèche de la discorde en demandant jeudi soir au président français de reprendre tous les migrants arrivant en Angleterre depuis la France.

« Dans leur intérêt »

"Je propose que nous mettions en place un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche", a indiqué le dirigeant britannique dans une lettre publiée sur Twitter, évoquant des accords similaires conclus par l'UE avec le Bélarus ou la Russie.

Cette lettre est "indigente sur le fond et déplacée sur la forme", a jugé vendredi le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, sur la chaîne BFMTV.

Malgré ces propos très fermes, Londres a demandé à Paris de rétablir l'invitation à Mme Patel à la réunion prévue dimanche à Calais avec les ministres chargés de l'immigration belge, allemand, néerlandais et la Commission européenne.

"Aucune nation ne peut s'attaquer à (ce problème) seule. J'espère que les Français vont reconsidérer (leur décision). C'est dans notre intérêt. C'est dans leur intérêt", a déclaré le ministre des Transports, Grant Shapps, sur la BBC.

Même son de cloche du côté de Boris Johnson. S'il a, par la voix de son porte-parole, totalement assumé sa lettre à Emmanuel Macron, il a lui aussi souligné la nécessité d'"approfondir" la coopération bilatérale en matière de lutte contre l'immigration clandestine.

La réunion est "maintenue" mais "sans les Britanniques", a toutefois confirmé le ministère de l'Intérieur à l'AFP.

« Doubles discours »

"Il y en a marre des doubles discours et de l'externalisation permanente des problèmes" par Londres, a renchéri Gabriel Attal. "C'est à se demander maintenant si Boris Johnson ne regrette pas d'avoir quitté l'Europe, parce que dès qu'il a un problème il considère que c'est à l'Europe de le gérer !"

M. Attal ne s'est pas prononcé sur la question des accords du Touquet, qui fixent depuis 2004 la frontière britannique sur la côte française, en échange d'une compensation financière.

"On peut se poser toutes les questions sur les accords, vous ne pourrez jamais changer ni la géographie, ni les équilibres géopolitiques ni le désir de migrants qui ont envie de se rendre en Grande-Bretagne", a déclaré le porte-parole du gouvernement.

La question des traversées, qui attise régulièrement les tensions bilatérales, est délicate pour le gouvernement conservateur britannique, qui a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille dans la foulée du Brexit.

Au 20 novembre, 31.500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l'année et 7.800 avaient été sauvés. Avant le naufrage de mercredi, le bilan humain depuis janvier s'élevait à trois morts et quatre disparus.

Ces tensions liées aux flux migratoires interviennent sur fond de durcissement général des relations entre la France et le Royaume-Uni depuis le Brexit.

Les deux capitales se disputent notamment autour des droits de pêche dans les eaux britanniques, et Paris reproche à Londres d'avoir négocié en secret avec les Etats-Unis et l'Australie un accord de partenariat stratégique qui a précipité l'annulation d'un méga-contrat de vente de sous-marins français à Canberra.

 

Réunion de Calais sur les migrants: Paris annule la venue de la ministre britannique

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a annulé la venue de son homologue britannique Priti Patel à la réunion prévue dimanche sur le dossier des migrants, en réponse aux propos de Boris Johnson demandant à la France de reprendre les immigrés arrivant en Grande-Bretagne.


Dans un message à Mme Patel dont l'AFP a eu connaissance vendredi, M. Darmanin estime que si la lettre du Premier ministre britannique au président français Emmanuel Macron est une "déception", le fait d'avoir rendu public ce courrier est "pire" encore. En conséquence de quoi, M. Darmanin annule la venue de Mme Patel.


Jeudi soir, Boris Johnson a demandé à la France de reprendre les migrants qui seraient arrivés illégalement en Grande-Bretagne pour résoudre le problème migratoire, quelques heures après une invitation de Paris à une réunion dimanche sur ce sujet à Calais.


Etaient invités les ministres chargés de l'immigration belge, allemand, néerlandais et britannique, ainsi que la Commission européenne.


"Nous considérons la lettre publique du Premier ministre britannique comme inadmissible et contraire à nos discussions entre homologues. Par conséquent, Priti Patel n’est plus conviée dimanche à la réunion interministérielle qui est maintenue en format: France/Belgique/Pays Bas/Allemagne/Commission européenne", a-t-on commenté dans l'entourage de Gérald Darmanin.


Ce différend intervient moins de deux jours après le naufrage d'un navire au large de Calais, qui a entraîné la mort de 27 migrants. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.