Les femmes saoudiennes à la conquête des entreprises

Lancée à partir d’un camion-restaurant en 2018 par Abir al-Hashim, Nine Soft Serve est désormais une chaîne de six magasins à Alkhobar et Riyad.
Lancée à partir d’un camion-restaurant en 2018 par Abir al-Hashim, Nine Soft Serve est désormais une chaîne de six magasins à Alkhobar et Riyad.
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Les femmes saoudiennes à la conquête des entreprises

  • Pas moins de 17,7% des Saoudiennes ont créé ou dirigé une entreprise en 2020, selon une récente étude publiée par le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), un chiffre plus élevé que la moyenne mondiale
  • Une culture d’entreprise s’installe dans le Royaume et de plus en plus de jeunes créent leurs propres sociétés, dans la foulée de la Vision 2030, lancée par le prince héritier saoudien

L’Arabie saoudite effectue une transition vers une économie plus diversifiée, après avoir été dépendante du pétrole pendant une grande partie du siècle dernier. Cette tendance a été initiée par la Vision 2030 mise en place par le Royaume, ainsi que par les engagements pris lors du sommet de la COP26.

Alors que les géants du secteur privé tels qu’Aramco et Sabic continuent de dominer l’économie, une culture d’entreprise s’installe et de plus en plus de jeunes créent leurs propres sociétés. Contrairement aux perceptions internationales, ce sont les femmes saoudiennes qui jouent un rôle majeur dans cette nouvelle ère.

Pas moins de 17,7% des Saoudiennes ont créé ou dirigé une entreprise en 2020, selon une étude publiée le mois dernier par le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), l’observatoire mondial de l’activité entrepreneuriale basé à Londres qui suit l’évolution internationale des start-ups. Ce chiffre est considérablement plus élevé que la moyenne mondiale des femmes qui se lancent dans les affaires (11%).

Le rapport note également que plus de 30% des Saoudiennes ont l’intention de créer une entreprise au cours des trois prochaines années et que les femmes sont «plus susceptibles de concrétiser ces intentions» que les hommes.

GEM indique que ces mesures sont soutenues par «les récentes politiques et interventions du gouvernement pour soutenir les femmes entrepreneures dans le Royaume». Nouf al-Qahtani, propriétaire de la chaîne de parfumeries NSHQ est en l’illustration. Elle s’est lancée dans les affaires en 2005, en reconditionnant et en revendant sa collection de parfums.

Sa start-up l'a menée des souks du Koweït aux revendeurs d’huiles essentielles de France et d’Italie, et un prêt de 300 000 riyals saoudiens (70 677 euros) du Fonds du prince Sultan lui a permis de lancer sa première boutique à Alkhobar en 2015. Aujourd’hui, elle gère trois boutiques de parfums à Alkhobar et à Riyad avec une équipe de 14 personnes, tandis qu’un quatrième magasin devrait bientôt voir le jour.

«Il est aujourd’hui plus facile pour les femmes saoudiennes de se lancer dans les affaires», affirme Mme al-Qahtani à Arab News. «De nombreux hommes d’affaires du Royaume ne voulaient même pas parler aux femmes célibataires lorsque j’ai créé mon entreprise. Ils me disaient: “Reviens avec ton père ou ton frère et nous lui parlerons”», ajoute-t-elle. «Mais maintenant, les femmes saoudiennes sont plus puissantes. Elles s’encouragent mutuellement, et même la mentalité des hommes saoudiens a changé. S’ils lancent une entreprise, ils veulent avoir une femme comme partenaire. Vous savez pourquoi? Parce qu’elle travaillera plus dur, elle fera de son mieux pour faire ses preuves et elle sera plus organisée.»

Mme al-Qahtani attribue ce changement culturel aux réformes introduites par le prince héritier Mohammed ben Salmane. «J’aime sa façon de donner confiance aux citoyens saoudiens, et en particulier aux femmes et en leur identité nationale. Avant, les consommateurs saoudiens ne voulaient que des produits importés, mais maintenant, ils s’intéressent vraiment aux producteurs locaux comme moi.»

Abir al-Hashim, propriétaire de la chaîne de magasins de glaces Nine Soft Serve, est une autre femme qui a plus ou moins commencé à partir de rien et qui a accompli de grandes choses. Ayant débuté son business par une seule unité mobile basée à Alkhobar dans la province orientale du Royaume en 2018, elle exploite désormais six points de vente: quatre à Riyad et deux à Alkhobar.

Mme Al-Hashim reconnaît que les circonstances se sont rapidement améliorées pour les femmes entrepreneures en Arabie saoudite. «Il y a cinq ans encore, il était très difficile pour les femmes de mener une vie indépendante et de diriger une entreprise», dit-elle. «Tout le processus commercial est devenu plus facile, notamment en termes d’applications technologiques. Il est tellement plus simple de communiquer avec le gouvernement en ligne, et en tant que femme, vous n’avez plus besoin d’un homme pour parler en votre nom.»

Mme Al-Hashim a récemment été contactée par Monsha’at (l’Autorité générale pour les petites et moyennes entreprises) qui lui a fait remarquer que son produit était idéal pour un projet de franchise. L’Autorité a ensuite fourni à Mme Al-Hashim des conseils et des ressources pour développer son activité au niveau local et international, et l’a mise en contact avec un cabinet de conseil en franchisage.

Il s’agit d’un exemple de la nouvelle approche proactive du gouvernement saoudien, un changement radical par rapport aux formalités administratives pénibles et aux délais excessifs auxquels étaient confrontés tous ceux qui faisaient des affaires dans le Royaume. «Nous bénéficions d’un soutien officiel très important, et c’est quelque chose dont je suis très fière», souligne Mme al-Qahtani.
 

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Le Centre de stimulation du langage et de l’écoute, à Djeddah, a été créé par Rana Mirza en 2012 pour aider les enfants souffrant de troubles du langage.

Rana Mirza, qui a fait face à des obstacles successifs lors de la création de son centre de stimulation du langage et de l’écoute pour les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage, à Djeddah, en 2012, aurait souhaité bénéficier des avantages que les créatrices de start-ups considèrent aujourd’hui comme acquis en Arabie saoudite.

«Je devais payer un homme pour suivre toutes les formalités administratives dans les différents bureaux du gouvernement, mais maintenant je peux tout faire moi-même. Les services électroniques du gouvernement permettent d’économiser énormément de temps et d’énergie, car il n’est plus nécessaire de se rendre physiquement dans un bureau. Tout se fait en ligne», explique-t-elle.

Ce facteur est important pour Mme Mirza, dont le centre, qui emploie 40 personnes, doit obtenir de nombreuses autorisations officielles pour pouvoir proposer toute une gamme de thérapies linguistiques et psychologiques.

Ces femmes d’affaires ont un message clair pour les autres femmes qui envisagent de créer une nouvelle start-up. «Elles doivent croire en elles», dit Mme al-Qahtani. «Si elle croient en elle, les autres leur feront aussi confiance. Vous ne pouvez rien commencer sans passion. Si vous n’avez pas de passion pour ce que vous faites, vous perdez votre temps», estime Mme Al-Hashim.

Mme Mirza, quant à elle, donne un conseil plus pragmatique: «Essayez d’avoir des connaissances en matière de gestion, de contrôle de la qualité, de finances et de service clientèle avant de lancer votre entreprise. Je l’ai appris à mes dépens. Ce n’est pas seulement une question de passion, c’est une question de savoir-faire.»

Ces trois entrepreneures témoignent prouvent que des opportunités importantes existent pour toute personne, homme ou femme, qui profite de la culture d’entreprise émergente en Arabie saoudite.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com