La conférence ministérielle de l'OMC, victime d'Omicron

Le Premier ministre italien, Mario Draghi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud et le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala assistent à la session d'ouverture du sommet du G20 des dirigeants mondiaux le 30 octobre 2021 au centre de congrès "La Nuvola" dans le quartier EUR de Rome. Andreas SOLARO / AFP
Le Premier ministre italien, Mario Draghi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud et le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala assistent à la session d'ouverture du sommet du G20 des dirigeants mondiaux le 30 octobre 2021 au centre de congrès "La Nuvola" dans le quartier EUR de Rome. Andreas SOLARO / AFP
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

La conférence ministérielle de l'OMC, victime d'Omicron

  • A l'issue d'une réunion d'urgence, les 164 membres de l'OMC ont convenu vendredi de reporter "sine die" la 12e conférence ministérielle suite à la propagation d'Omicron
  • L'OMC est la première organisation internationale à Genève à faire les frais du nouveau variant du Covid-19 détecté à l'origine en Afrique australe

Genève: L'Organisation mondiale du commerce a reporté à la dernière minute sa première conférence ministérielle depuis quatre ans face à l'apparition du variant préoccupant Omicron, douchant les espoirs de relancer l'organisation très affaiblie.

A l'issue d'une réunion d'urgence, les 164 membres de l'OMC ont convenu vendredi de reporter "sine die" la 12e conférence ministérielle suite à la propagation d'Omicron "qui a conduit de nombreux gouvernement à imposer d'importantes restrictions de voyage, lesquelles auraient empêché de nombreux ministres de se rendre à Genève", a indiqué l'organisation.

"Cela ne signifie pas que les négociations doivent s'arrêter. Au contraire, les délégations à Genève devraient être pleinement habilitées à rapprocher leurs positions le plus possible", a déclaré la directrice générale de l'OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala.

L'OMC est la première organisation internationale à Genève à faire les frais du nouveau variant du Covid-19 détecté à l'origine en Afrique australe. Il a été classé "préoccupant" par l'OMS quelques heures avant le report de la ministérielle. Il représente un risque "élevé à très élevé" pour l'Europe, selon l'agence de santé de l'UE.

Les regards se tournent désormais vers l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les 194 membres doivent débattre la semaine prochaine d'un éventuel traité pandémique. La tenue de deux autres grandes réunions - l'une sur la finance durable, l'autre sur les systèmes d'armes létales autonomes - pourrait également être mise en péril.

La ministérielle de l'OMC, qui devait réunir du 30 novembre au 3 décembre au siège de l'organisation environ 4.000 participants, dont des chefs d'Etat et plus d'une centaine de ministres, aurait dû se tenir au Kazakhstan en juin 2020, mais avait déjà été reportée suite à l'apparition des premiers cas de Covid-19 fin 2019.

Tous les membres ont soutenu le nouveau report. Selon l'OMC, Mme Okonjo-Iweala a expliqué aux diplomates qu'une réunion en ligne n'aurait pas permis de mener "des négociations complexes sur des questions politiquement sensibles".

L'ambassadeur européen auprès de l'OMC, João Aguiar Machado, a reconnu que "ce n'était pas un choix facile, mais la bonne décision".

- «Mauvais exutoire» -

Il s'agissait de la première ministérielle de Mme Okonjo-Iweala, arrivée en mars, dont tout le monde salue depuis la volonté sans relâche de redonner une visibilité à l'OMC, dans un contexte de crise et de rivalités croissantes entre les deux premières puissances économiques mondiales: la Chine et les Etats-Unis.

Ce premier test de la réalité de son influence était d'autant plus important que la précédente ministérielle de Buenos Aires s'était achevée fin 2017 sans accord significatif. Depuis, les dossiers se sont empilés.

De nombreux observateurs jugeaient difficile que les 164 membres de l'OMC puissent conclure des accords d'envergure durant cette 12e ministérielle de l'OMC, notamment sur la pêche et la question des droits de propriété intellectuelle pendant la pandémie. Mais beaucoup gardaient l'espoir que la réunion permette au moins de débloquer les discussions.

"Une conférence ministérielle offre la possibilité de trouver des solutions politiques à des questions pour lesquelles les solutions techniques ne suffisent pas à elles seules", a réagi auprès de l'AFP Dmitry Grozoubinski, directeur de l'organisation Geneva Trade Platform.

Cette conférence devait en outre intervenir alors que l'OMC - où les décisions sont prises par consensus - a perdu en pertinence faute de pouvoir conclure des accords majeurs et régler des désaccords entre certains membres et la Chine.

De plus, le principal instrument pour régler les différends entre ses membres - l'organe d'appel - est paralysé faute de juges. L'administration du président américain Joe Biden s'est dite prête à le relancer après le blocage des années Trump, mais sans proposition concrète.

"Il y avait peu d'optimisme sur l'issue des négociations de ces prochains jours, mais cette suspension est un mauvais exutoire et empêche de souligner que le non-engagement des Etats-Unis encourage l'inertie d'une difficile réforme de l'OMC", a dit à l'AFP Elvire Fabry, chercheuse en charge de la politique commerciale à l'Institut européen Jacques Delors.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com