LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a déclaré mardi à l'Organisation des Nations unies (ONU) que la crise en Libye continuait d'avoir des répercussions sur les pays voisins et affectait la stabilité internationale.
Dans un discours enregistré lors de la 75e assemblée générale de l’ONU, il a déclaré que l’Égypte restait déterminée à soutenir le peuple libyen dans ses efforts pour libérer sa nation des groupes terroristes et des milices et pour mettre fin à l’ingérence des puissances régionales qui ont déployé des combattants étrangers dans le pays.
Il a rappellé dans son allocution que, si des forces alignées sur le gouvernement d’Union nationale à Tripoli franchissaient les «lignes rouges» précédemment mentionnées et avancaient sur Syrte et à proximité d’Al-Jufra, l’Égypte interviendra pour défendre sa propre sécurité nationale et celle de son peuple.
Enfin, Al-Sissi a renouvelé son appel aux deux parties en conflit pour qu'elles reviennent à la table des négociations afin de trouver une solution politique qui puisse apporter la paix, la sécurité et la stabilité que le peuple libyen mérite. Il a ajouté que l'Égypte continuait de soutenir les efforts menés par l'ONU pour parvenir à un règlement politique basé sur l'accord de 2015 signé à Skhirat, au Maroc, sur la conférence de Berlin de cette année et sur la déclaration du Caire. Cette dernière, prononcée le 6 juin, est une initiative politique conjointe dont l’objectif est de mettre fin au conflit, de rétablir l'ordre et d’établir un gouvernement de consensus.
Pour l'ambassadeur Mohammed Badr al-Din, ancien ministre adjoint égyptien des Affaires étrangères, le discours d'Al-Sissi couvre toutes les principales questions qui dominent actuellement la politique étrangère et la sécurité nationale égyptiennes. Il souligne de même l’importance de la coopération internationale pour faire face aux problèmes et, en particulier, pour tenir responsables ceux qui violent le droit international.
«Le président a évoqué la question des pays qui soutiennent les terroristes et facilitent leurs mouvements vers les zones de conflit, en particulier vers la Libye et la Syrie», explique M. Al-Din.
Zones de conflit
Il ajoute que la situation en Libye est l'une des plus grandes préoccupations de l'Égypte, et que car certains pays, dirigés par la Turquie, menacent la paix et la sécurité internationales en soutenant les terroristes le terrorisme et en déployant des éléments de Daech dans les zones de conflit de la région.
«L'Égypte a surpassé les parties alliées aux forces terroristes», poursuit Al-Din. «Ce n'est un secret pour personne qu'il y a des éléments de l'État islamique qui ont été transférés de la Syrie vers la Libye. Ainsi, le président Al-Sissi a répété et clarifié cette position», dit-il, en utilisant un autre nom pour désigner le groupe terroriste Daech.
Il assure qu’Al-Sissi, dans son discours, a également confirmé la position de l’Égypte sur la question palestinienne et son soutien à une résolution juste, et souligne l’importance de trouver des solutions politiques en Syrie et au Yémen qui préservent leur intégrité territoriale.
Selon Salah Hasaballah, porte-parole de la Chambre des représentants, Al-Sissi déplore que la communauté internationale continue de fermer les yeux sur le soutien apporté aux terroristes par une poignée de pays, qui fournissent des fonds et des armes, offrent des refuges et des plates-formes médiatiques et politiques, et transportent même des combattants terroristes dans des zones de conflit, en particulier en Libye et en Syrie.
Il appelle la communauté internationale à adhérer à la vision d’Al-Sissi pour une solution à la question palestinienne, et pour s'engager à œuvrer afin de parvenir à la paix et établir une patrie palestinienne.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com







