La justice russe saisit des avoirs de Navalny

Cette photo publiée le 23 septembre 2020 sur le compte Instagram du chef de l'opposition russe @navalny à Berlin. (Compte Instagram @navalny / AFP)
Cette photo publiée le 23 septembre 2020 sur le compte Instagram du chef de l'opposition russe @navalny à Berlin. (Compte Instagram @navalny / AFP)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

La justice russe saisit des avoirs de Navalny

  • Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a condamné jeudi des demandes internationales « arrogantes » exigeant de Moscou, selon lui, « une sorte de repentance » dans cette affaire
  • Navalny et son équipe ciblent dans leurs enquêtes la corruption des élites russes, engrangent des millions de vues sur les réseaux sociaux

MOSCOW : Des huissiers russes ont gelé des comptes et une partie de l'appartement de l'opposant Alexeï Navalny lorsqu'il était dans le coma après un malaise fin août, victime selon selon trois laboratoires européens d'un empoisonnement à un agent neurotoxique.

Dans une vidéo, la porte-parole de l'opposant Kira Iarmych a indiqué que la justice russe avait gelé le 27 août la part détenue par Navalny de son appartement à Moscou, par conséquent ce logement ne « peut plus être vendu, donné ou hypothéqué ». 

Elle a ajouté que des comptes de l’opposant avaient également été gelés.

Contactée par l'AFP, Iarmych a affirmé que l'opposant, actuellement en Allemagne après avoir été hospitalisé à Berlin, pourrait néanmoins « continuer à vivre » dans cet appartement dans l'immédiat, s'il revenait en Russie.

Militant anti-corruption et critique féroce du Kremlin, Alexeï Navalny est tombé gravement malade le 20 août à bord d'un avion en Sibérie.

Trois laboratoires européens ont conclu à son empoisonnement avec un agent neurotoxique de type Novitchok, conçu à des fins militaires à l'époque soviétique. Des accusations rejetées par Moscou.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a condamné jeudi des demandes internationales « arrogantes » exigeant de Moscou, selon lui, « une sorte de repentance » dans cette affaire.

L'opposant est sorti mardi de l'hôpital de la Charité de Berlin où il était soigné depuis un mois. Il reste dans l'immédiat en Allemagne pour la suite de sa convalescence.

Le Kremlin a affirmé qu'il était « libre » de rentrer en Russie.

Sur sa chaîne Telegram, la politologue Tatiana Stanovaïa a elle estimé que ces nouvelles décisions de justice pouvaient viser à le dissuader de rentrer en Russie.

Selon la porte-parole de l'opposant, elles sont avant tout liées à un contentieux opposant un homme d'affaires sulfureux, réputé proche du Kremlin, Evgueni Prigojine, à M. Navalny et l'une de ses alliées, Lioubov Sobol.

« Dormir devant ma porte »

En octobre, les deux militants et leur organisation anti-corruption avaient été condamnés à payer près de 88 millions de roubles (978.000 euros au taux actuel) à une entreprise de restauration scolaire, Moskovski Chkolnik.

L'entreprise avait poursuivi en diffamation Navalny et son organisation pour la publication d'une enquête affirmant que cette société avait servi de la nourriture dangereuse pour la santé des écoliers.

Navalny et son équipe ciblent dans leurs enquêtes la corruption des élites russes, engrangent des millions de vues sur les réseaux sociaux.

Surnommé le « cuisinier de Poutine », Evgueni Prigojine a dit en août avoir dédommagé cette société, avec laquelle il a collaboré, et compte désormais se faire rembourser auprès des opposants.

Réagissant aux gels des biens de Navalny, Evgueni Prigojine a soutenu jeudi que l'opposant « doit de l'argent à tout le monde » et qu'il était « en cavale en Allemagne ».

« Je peux lui proposer de dormir pour pas cher devant ma porte », a ajouté l'homme d'affaires, cité dans un message de sa société, Concord, publié sur le réseau social russe VKontakte.

Le 26 août, Evgueni Prigojine avait déjà indiqué dans un communiqué qu’il allait « ruiner » Alexeï Navalny, si celui-ci survivait, et ses soutiens qu'il avait qualifiés de « gens sans scrupules ».

Fin août, l'opposante Lioubov Sobol avait annoncé avoir été subitement débitée de 34 millions de roubles (377.000 euros au taux actuel) dans le cadre de ce litige.

En mars, Prigojine avait déjà réclamé 50 milliards de dollars de compensation aux Etats-Unis après avoir été sanctionné par Washington pour son rôle dans l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016.

Il est aussi accusé - ce qu'il nie - d'être lié au groupe Wagner, dont les hommes serviraient notamment en Syrie, en Libye et dans plusieurs pays d'Afrique.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.