Le trumpisme sans Trump, formule gagnante pour 2022 ?

Privé de son compte Twitter, l'ancien président ne jouit plus exactement de la même influence qu'avant, mais ses parrainages continuent de galvaniser une armée de militants et de générer des dons conséquents pour le parti. (Photo, AFP)
Privé de son compte Twitter, l'ancien président ne jouit plus exactement de la même influence qu'avant, mais ses parrainages continuent de galvaniser une armée de militants et de générer des dons conséquents pour le parti. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Le trumpisme sans Trump, formule gagnante pour 2022 ?

  • Le parti d'opposition ambitionne de reprendre les deux chambres du Congrès aux démocrates de Joe Biden lors des élections de mi-mandat de novembre 2022, deux ans après la défaite du milliardaire républicain à la présidentielle
  • Ce scrutin, traditionnellement compliqué pour le pouvoir en place, est l'occasion pour les républicains d'essayer une nouvelle feuille de route, en se débarrassant de l'emprise de Donald Trump, cinq ans après sa victoire fracassante à la Maison Blanche

WASHINGTON : 2022 sera une année électorale cruciale aux Etats-Unis et les républicains l'abordent avec une ambition qui semblait jusqu'à peu inconcevable: gagner sans Donald Trump.

Le parti d'opposition ambitionne de reprendre les deux chambres du Congrès aux démocrates de Joe Biden lors des élections de mi-mandat de novembre 2022, deux ans après la défaite du milliardaire républicain à la présidentielle.

Ce scrutin, traditionnellement compliqué pour le pouvoir en place, est l'occasion pour les républicains d'essayer une nouvelle feuille de route, en se débarrassant de l'emprise de Donald Trump, cinq ans après sa victoire fracassante à la Maison Blanche.

Dans le paysage politique actuel, l'ombre de l'ancien président ne plane jamais loin: plus d'un an après sa défaite, les campagnes américaines sont encore pavoisées de drapeaux "TRUMP", des marées de casquettes rouges affluent encore à ses meetings et l'ancien magnat de l'immobilier ne rate pas une occasion d'accorder quelques confidences à la chaîne préférée des conservateurs, Fox News.

Jusqu'à récemment, l'idée prédominante restait que tous les chemins vers le Congrès passaient par Mar-a-Lago, la luxueuse résidence de Donald Trump en Floride, et que, pour réussir à Washington, il fallait être adoubé par le milliardaire, et flatter ainsi les dizaines de millions de partisans qui constituent sa base fidèle.

Privé de son compte Twitter, l'ancien président ne jouit plus exactement de la même influence qu'avant, mais ses parrainages continuent de galvaniser une armée de militants et de générer des dons conséquents pour le parti.

Mais l'ex-président demeure clivant et obtenir son soutien n'est pas forcément la panacée.

"Jusqu'ici, les candidats soutenus par Trump ne s'en sont pas particulièrement bien sortis", souligne Sam Nelson professeur de sciences politiques à l'université de Toledo, dans l'Ohio, un de ces Etats qui élit tour à tour républicains et démocrates.

"Les candidats républicains aux primaires se bousculent pour recevoir ses parrainages, très utiles dans les courses républicaines, mais ces mêmes parrainages peuvent s'avérer dangereux dans une élection plus large, motivant les démocrates à voter en masse contre le candidat soutenu par Trump", soutient-il.

 Les codes, sans le tempérament 

Une élection locale en Virginie début novembre a dressé les contours d'une voie alternative: celle d'un trumpisme, sans Trump.

Lorsque le millionnaire républicain Glenn Youngkin a remporté ce scrutin, aux allures de répétition générale pour les élections de mi-mandat, Donald Trump s'est immédiatement fendu d'un communiqué.

"Je voudrais remercier mes partisans de s'être déplacés en nombre pour voter pour Glenn Youngkin", a-t-il applaudi. "Sans vous, il n'était pas été près de gagner."

Est-ce si certain? 

Durant sa campagne, axée sur l'éducation et d'autres grands marqueurs républicains, le candidat de Virginie s'est efforcé de garder l'ancien président à bonne distance. Et a décroché la victoire en dépassant de loin les scores obtenus par Trump en 2020 dans les banlieues résidentielles, notamment chez les électeurs indépendants et les femmes. 

Symboles d'une certaine forme de confort à l'américaine, ces banlieues aux maisons blanches et aux pelouses bien taillées seront un des principaux terrains des batailles électorales de 2022. Or, le tempétueux Donald Trump y est moins populaire que dans les grandes plaines rurales du coeur de l'Amérique.

La cote de popularité de l'ancien président a aussi été affectée par l'assaut du Capitole, lorsque ses partisans ont envahi le siège du Congrès américain lors d'une froide journée de janvier.

«Parler du futur»

La victoire de Glenn Youngkin en Virginie sert donc de mode d'emploi pour les républicains: il faut reprendre les codes, les thèmes de prédilection du milliardaire républicain, tout en s'écartant de ses prises de position les plus outrancières qui effrayaient les modérés.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a d'ailleurs exhorté le septuagénaire à rester en dehors du scrutin: "Je pense que nous devons parler du futur, pas du passé", a-t-il confié à la presse.

Mais d'autres dans son camp ne sont pas si formels: il serait "idiot" de rejeter le soutien de Trump avertissait récemment Rick Scott, une autre figure d'influence du parti.

Car, pour des millions, Donald Trump est toujours cet homme qui a libéré le pays de l'emprise d'une élite, fait baisser les impôts, et nommé une myriade de juges conservateurs à des postes où ils pourraient avoir une influence conséquente sur les débats de la société américaine.

"Donald Trump est là où il a envie d'être -- au centre de l'attention", analyse auprès de l'AFP Peter Loge, de l'université George Washington. "Il est difficile de l’imaginer s'effacer pour que d'autres puissent avoir leur tour sous les projecteurs."

Les élections de mi-mandat de 2022 seront déterminantes pour savoir le niveau de soutien dont bénéficiera Trump... en vue de la présidentielle de 2024.

"Si les candidats soutenus par Trump remportent les élections, la cote de Trump grimpera", juge le professeur. "Si les candidats soutenus par Trump perdent les élections, sa cote baissera." 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.