Fermeture des frontières/variant Omicron: l'industrie touristique retient son souffle

Selon l'OMT, 46 pays restent totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq, et 55 partiellement. Nombre d'États d'Asie ou du Pacifique interdisent encore les voyages «non essentiels». (Photo, AFP)
Selon l'OMT, 46 pays restent totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq, et 55 partiellement. Nombre d'États d'Asie ou du Pacifique interdisent encore les voyages «non essentiels». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Fermeture des frontières/variant Omicron: l'industrie touristique retient son souffle

  • La propagation d'Omicron rend la situation «totalement imprévisible» et pourrait à nouveau provoquer d'«énormes dégâts», selon le secrétaire général de l'OMT
  • Le secteur du tourisme perdra 2 000 milliards de dollars cette année

PARIS : Après deux ans de crise aiguë, l'industrie touristique retient son souffle face à une nouvelle vague de Covid-19 et la diffusion rapide du nouveau variant Omicron sur tous les continents qui pousse de nombreux pays à restreindre les voyages, menaçant sa reprise.

Alors que le secteur perdra 2 000 milliards de dollars cette année -autant qu'en 2020- du fait des restrictions liées à la pandémie, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), la propagation d'Omicron rend la situation "totalement imprévisible" et pourrait à nouveau provoquer d'"énormes dégâts", estime son secrétaire général, Zurab Pololikashvili.

"Pour peu que les Etats-Unis décident de fermer leurs frontières, et ils en sont capables, que les pays les uns après les autres se barricadent - ce qui d'ailleurs ne change rien -, on est repartis pour une belle crise", considère Didier Arino, président du cabinet spécialisé Protourisme, auprès de l'AFP.

Jugeant qu'il n'y avait "pas de raison de paniquer" face à la propagation du variant Omicron, le président américain Joe Biden a déclaré lundi ne "pas anticiper à ce stade" de nouvelles restrictions aux voyages internationaux.

"Tant qu'on a un tourisme intra européen et que les vols transatlantiques fonctionnent, l'impact est assez limité. Si on a une fermeture des frontières, avec une reprise de la pandémie, alors que les marchés d'Asie étaient déjà fermés, ce sera compliqué", s'inquiète M. Arino.

Selon l'OMT, 46 pays restent totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq, et 55 partiellement. Nombre d'États d'Asie ou du Pacifique interdisent encore les voyages "non essentiels".

Classé "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Omicron inquiète: le Japon et Israël ont fermé leurs frontières aux voyageurs étrangers. D'autres pays comme la France, le Royaume-uni, les Etats-Unis, le Canada ou les Philippines refusent les voyageurs provenant d'Afrique australe.

"En septembre, octobre et début novembre, la reprise d'activité a été très forte. Mais la cinquième vague européenne a marqué un palier descendant des réservations. Depuis quelques jours, c'est une chute brutale", dit à l'AFP Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.

"Dès jeudi soir, les réservations, qui étaient revenues au niveau de 2019, ont chuté de 30%. La psychologie des clients a changé", dit Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde.

 

Variant Omicron: les hôteliers suisses inquiets pour la saison d'hiver

 

Les hôteliers suisses s'inquiètent pour la saison d'hiver: ils assistent à une vague d'annulations de réservations, allant jusqu'à 100% pour la clientèle britannique, en raison des quarantaines imposées aux voyageurs face au variant Omicron, a alerté mardi la fédération du secteur. 

"Ces derniers jours, la branche de l'hébergement a connu un effondrement du niveau de réservation dans un contexte de détérioration de la situation épidémiologique", a averti HotellerieSuisse, la fédération qui représente les intérêts du secteur, dans un communiqué qui signale aussi des annulations pouvant atteindre jusqu'à 100% pour les clients belges et néérlandais. 

Les hôteliers suisses réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires annuel lorsque les amateurs de ski, notamment les Britanniques qui font partie de la clientèle phare, viennent dévaler les pistes. 

A l'approche des fêtes, les hôteliers sont de surcroit confrontés ces derniers jours à des "annulations massives d'événements d'entreprise et de célébrations de Noël", s'inquiète HotellerieSuisse, qui appelle les politiques à des mesures pour éviter un confinement et à maintenir les aides pour ce secteur déjà "malmené" depuis le début de la pandémie. 

"Des mesures uniformes doivent être prises pour endiguer la pandémie. L'expérience a montré que les initiatives cantonales n'atteignaient pas leur objectif", plaide la fédération hôtelière, alors que le gouvernement suisse avait jusqu'à présent choisi de ne pas durcir les mesures sanitaires malgré la cinquième vague, laissant aux cantons le soin de déterminer les mesures appropriées au niveau local. 

Face aux inquiétudes concernant le variant Omicron, le Conseil fédéral (gouvernement) tient mardi une réunion extraordinaire après avoir renforcé les restrictions de voyage durant le week-end. 

Lundi soir, quelque 23 pays avaient été placés sur la liste de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), pour lesquels des restrictions s'appliquent à l'entrée en Suisse. Les voyageurs en provenance des pays sur cette liste doivent présenter un test négatif et se placer 10 jours en quarantaine. 

 

 

«Hyper réactivité» des Etats

"Cette hyper réactivité des Etats provoque une frilosité des voyageurs" mais les annulations se font "uniquement sur les destinations concernées" par les fermetures de frontières, faisant chuter l'activité des agences de voyages à "20% ou 25% d'une semaine normale à cette période", rapporte M. Mas. "Nous sommes particulièrement inquiets", souligne-t-il.

Les professionnels espèrent une politique coordonnée au niveau européen, qui permettrait d'éviter des fermetures de frontières anarchiques.

Pour l'heure, les vacances de fin d'année sont encore préservées, avec "une demande très forte vers les destinations soleil: République dominicaine, Maurice ou îles méditerranéennes...", dit le président de Protourisme.

Ceux qui prévoient de partir aux Antilles françaises, confrontées à des mouvements sociaux, attendent de "voir évoluer la situation: ils savent qu'ils seront remboursés en cas d'annulation", affirme M. Arino.

"Globalement, le tourisme est reparti, l'hôtellerie est repartie, ainsi que la restauration depuis début septembre. (...) Le Covid est un souci mais je ne le contrôle pas, donc je ne vais pas trop passer de temps dessus", a déclaré Sébastien Bazin, le PDG du géant hôtelier Accor, qui exploite plus de 5.000 établissements dans le monde, lundi matin sur BFM Business.

"On va d'abord s'occuper des hommes et des femmes qui travaillent dans l'hôtellerie-restauration: il faut qu'ils soient là pour les vacances de Noël, pour les vacances de ski, parce que la demande sera là, je vous le garantis", a-t-il affirmé.

De fait, le secteur touristique français "s'en sort plutôt mieux" que d'autres, grâce à la fréquentation domestique. "Plus on dépend des clientèles étrangères et lointaines, plus on est affecté" par la crise sanitaire, souligne M. Arino.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".