Parag Agrawal, ingénieur de l'ombre de Twitter soudain responsable du fragile oiseau bleu

Diplômé du Indian Institute of Technology de Bombay, en Inde, et détenteur d'une thèse obtenue à la prestigieuse université californienne de Stanford, Parag Agrawal est passé par Microsoft, Yahoo et l'opérateur AT&T.  (Photo, AFP)
Diplômé du Indian Institute of Technology de Bombay, en Inde, et détenteur d'une thèse obtenue à la prestigieuse université californienne de Stanford, Parag Agrawal est passé par Microsoft, Yahoo et l'opérateur AT&T.  (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Parag Agrawal, ingénieur de l'ombre de Twitter soudain responsable du fragile oiseau bleu

Diplômé du Indian Institute of Technology de Bombay, en Inde, et détenteur d'une thèse obtenue à la prestigieuse université californienne de Stanford, Parag Agrawal est passé par Microsoft, Yahoo et l'opérateur AT&T.  (Photo, AFP)
  • Arrivé chez Twitter il y a dix ans, Parag Agrawal en est devenu le directeur technologique en 2017, d'après la biographie publiée par le groupe
  • Les observateurs de la tech ont mis en avant la qualité d'immigrant du nouveau patron de la plateforme

SAN FRANCISCO: Parag Agrawal, un ingénieur informatique spécialiste de l'intelligence artificielle, a pris lundi la tête de Twitter, le réseau social resté « petit » par rapport à ses concurrents mais immense par son importance dans les débats actuels sur le modèle économique des plateformes.  

« Ma confiance en lui en tant que directeur général vient du plus profond de moi-même », a assuré Jack Dorsey, le charismatique cofondateur de Twitter, dans une lettre où il annonce passer la main.  

Il y explique que la personnalité de Parag Agrawal a guidé son choix.  

« Parag a été impliqué dans chacune des décisions critiques prises pour transformer cette entreprise. Il est curieux, pointu, rationnel, créatif, exigeant et humble. Il dirige avec son coeur et son âme et j'apprends de lui tous les jours », détaille-t-il.  

not sure anyone has heard but,

I resigned from Twitter pic.twitter.com/G5tUkSSxkl

— jack⚡️ (@jack) November 29, 2021

Arrivé chez Twitter il y a dix ans, M. Agrawal en est devenu le directeur technologique en 2017, d'après la biographie publiée par le groupe.  

Diplômé du Indian Institute of Technology de Bombay, en Inde, et détenteur d'une thèse obtenue à la prestigieuse université californienne de Stanford, il est passé par Microsoft, Yahoo et l'opérateur AT&T.  

Quasi inconnu du grand public jusqu'à présent, il est passé de 24 000 abonnés à son compte Twitter à 150 000 quelques heures après sa nomination. Jack Dorsey en compte pas loin de 6 millions.  

« Je reconnais que certains d'entre vous me connaissent bien, d'autres juste un peu et certains pas du tout », a écrit Parag Agrawal aux 5 500 employés de la société basée à San Francisco, dans une lettre ouverte.  

« Plus de rigueur »   

« J'ai rejoint l'entreprise quand nous étions moins de 1 000 employés », a-t-il continué. « J'ai vu les hauts et les bas, les défis et les obstacles, les victoires et les erreurs. (...) Il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons accomplir ensemble. »  

Parag Agrawal a joué un rôle majeur dans le développement des technologies d'intelligence artificielle (IA) relatives à l'apprentissage automatisé des logiciels ( »machine learning ») pour la plateforme.  

Selon l'analyste Carolina Milanesi, ces spécialités font de lui un « choix naturel » car elles « vont devenir de plus en plus essentielles pour rendre la plateforme plus saine, plus attirante pour les utilisateurs et plus rentable pour l'entreprise ».  

« On va peut-être aussi voir plus de rigueur et de rationalité dans les méthodes décisionnelles », ajoute-t-elle.  

Jack Dorsey, connu pour ses occasionnelles envolées introspectives sur le réseau et son intérêt pour des domaines divers, du bitcoin à la botanique, laisse à son collègue quelque 211 millions d'utilisateurs quotidiens dits « monétisables » (exposés aux publicités).  

Le réseau des gazouillis dégage des bénéfices très maigres, comparé aux deux géants de la publicité numérique que sont Google et Meta (Facebook). Et dispose donc de bien moins de ressources pour faire face aux enjeux de la modération des contenus et aux pressions de la société civile.  

D'où l'intérêt des systèmes d'IA pour concilier la lutte contre la désinformation et contre les comptes extrémistes avec la mise en avant des contenus qui attirent et retiennent l'attention des utilisateurs.  

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Biographie de Parag Agrawal, directeur général de Twitter (Graphique, AFP)

Nouveau dirigeant indien  

En 2020, dans une interview à la MIT Technology Review, M. Agrawal avait déclaré que l'entreprise devait « moins se concentrer » sur la liberté d'expression.  

« La plupart des gens peuvent s'exprimer facilement sur internet. Notre rôle porte surtout sur qui peut être entendu », avait-il argumenté.  

En tant qu'ingénieur, Parag Agrawal s'est illustré dans les mécanismes de croissance de l'audience et a dirigé la petite équipe « Bluesky » (« ciel bleu »), chargée en 2019 d'inventer un nouveau protocole informatique qui favoriserait des conversations plus équilibrées, moins énervées.  

Il devra à présent se concentrer sur la capacité de Twitter à améliorer sa rentabilité. Et à ne pas devenir un réseau de « vieux ».  

« Nommer M. Agrawal comme nouveau directeur général positionne Twitter pour la prochaine ère de l'internet, celle du métavers, en investissant dans des produits et fonctionnalités (...) qui attirent la génération Z loyale à TikTok », a commenté Mike Proulx, le vice-président du cabinet Forrester.  

Les observateurs de la tech ont aussi mis en avant la qualité d'immigrant du nouveau patron de la plateforme.  

« Google, Microsoft, Adobe, IBM (...) et maintenant Twitter sont dirigés par des directeurs qui ont grandi en Inde. C'est merveilleux de voir le succès des Indiens dans le monde des technologies et un bon rappel des opportunités que l'Amérique offre aux immigrants », a ainsi réagi Patrick Collison, patron du service de paiement Stripe.  

Parag Agrawal est en couple avec une professeure de médecine à Stanford. Leur fils Ansh Agrawal, né en 2018, a déjà un compte Twitter -- privé. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com