Les «Citgo 6», monnaie d'échange du Venezuela avec les USA

Les « Citgo 6 » ou les six de Citgo, ainsi ont été surnommés les six employés de la compagnie pétrolière Citgo, ballotés au gré des tumultueuses relations entre le Venezuela et les Etats-Unis. (Photo, AFP)
Les « Citgo 6 » ou les six de Citgo, ainsi ont été surnommés les six employés de la compagnie pétrolière Citgo, ballotés au gré des tumultueuses relations entre le Venezuela et les Etats-Unis. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 décembre 2021

Les «Citgo 6», monnaie d'échange du Venezuela avec les USA

  • Depuis 2017, les «Citgo 6» vivent au rythme des relations américano-vénézuéliennes, des détentes comme des tensionsDepuis 2017, les «Citgo 6» vivent au rythme des relations américano-vénézuéliennes, des détentes comme des tensions
  • Très hostile au pouvoir de gauche de Caracas, les Etats-Unis ont commencé à infliger des sanctions au Venezuela

CARACAS: Les "Citgo 6" ou les six de Citgo, ainsi ont été surnommés les six employés de la compagnie pétrolière Citgo, ballotés au gré des tumultueuses relations entre le Venezuela et les Etats-Unis.

Accusés de corruption, ces cinq Vénézuéliens nationalisés Américains et un Vénézuélien ayant sa carte de résident américain, ont été condamnés par la justice vénézuélienne à des peines allant 8 à 13 ans mais l'ONG Foro Penal, spécialiste des Droits de l'Homme et de l'univers carcéral, les classe parmi les 251 "prisonniers politiques" au Venezuela.

Leur employeur, Citgo, spécialisée dans la raffinage et la distribution, est une filiale du géant pétrolier vénézuélien PDVSA (Pétrole du Venezuela) mais dépendant du droit américain, elle est officiellement aujourd'hui entre les mains du leader de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido.

Très hostile au pouvoir de gauche de Caracas, les Etats-Unis ont commencé à infliger des sanctions au Venezuela pour tenter d'évincer le président Nicolas Maduro du pouvoir en 2015. Ils sont montés en puissance avec une série de nouvelles sanctions notamment contre PDVSA en 2017 avant de reconnaitre Guaido comme président intérimaire en 2019. Et, dans le cadre des sanctions, les biens vénézuéliens aux Etats-Unis ont été confiés à Guaido.

Lunettes cassées

"Si quelqu'un a un doute sur le fait qu'il (son mari) est un otage, la dernière détention le confirme", déclare Denysse Vadell, épouse de Tomeu Vadell, à propos de sa ré-incarcération le 16 octobre dernier.

Sans qu'il y ait de lien officiel, celle-ci est survenue quelques heures après l'extradition du Cap-Vert vers les Etats-Unis d'Alex Saab, considéré comme un important intermédiaire du pouvoir vénézuélien et proche de Maduro.

Pour de nombreux observateurs, il s'agit d'une mesure de rétorsion alors que Caracas a vainement tenté d’empêcher le transfert vers les Etats-Unis de Saab, accusé de blanchiment d'argent par la justice américaine. 

"Aucun gouvernement en devrait avoir le droit de jouer ainsi avec la vie des personnes", affirme Mme Vadell, lors d'un appel vidéo avec l'AFP depuis les Etats-Unis.

Depuis 2017, les "Citgo 6" vivent au rythme des relations américano-vénézuéliennes, des détentes comme des tensions. 

M. Vadell avait été désigné vice-président du raffinage de Citgo à peine 15 jours avant son arrestation le 21 novembre 2017.

Sans avoir encore été jugés, les Citgo 6 avaient ensuite bénéficié de la détention à domicile en décembre 2019, avant d'être renvoyés en prison en février 2020, juste après la réunion du président américain Donald Trump et de Juan Guaido. 

Leur procès à huis clos entamé en août 2020 a débouché sur les condamnations en novembre 2020. 

Mais en avril 2021, ils avaient bénéficié d'une assignation à résidence, ce qui avait été alors perçu comme un geste de bonne volonté du président Maduro en direction de Washington et de Joe Biden considéré plus souple que Trump. 

Le 16 octobre, retour à nouveau à la case prison, le jour de l'extradition d'Alex Saab, donc.

"Nous sommes préoccupés parce qu'on voit que le gouvernement vénézuélien réagit à ce qui peut se passer aux Etats-Unis", explique Verónica Vadell, l'aînée des trois enfants de M. Vadell. 

"Il est évident que les raisons de leur incarcération ne sont pas juridiques mais qu'elles répondent à une intention du gouvernement de les utiliser comme monnaie d'échange politique dans ses relations avec les Etats-Unis", assure Gonzalo Himiob, le directeur de Foro Penal.

L'avocat de Vadell, Jesus Loreto décrit le procès à huis clos comme "tumultueux". En raison de la pandemie de coronavirus, il s'est déroulé "dans un couloir" du tribunal. 

Les avocats n'avaient le droit ni à des stylos ni à du papier pour prendre des note, ne pouvant pénétrer dans l'enceinte qu'avec des papiers déjà imprimés, rappelle Me Loreto qui a également dû retirer sa montre.

Les fouilles étaient si poussées que les policiers ont cassé ses lunettes pour vérifier qu'elles ne contenaient pas de microphone caché. 

Selon lui, la condamnation repose sur un contrat prévoyant le refinancement de Citgo dans le dos du pouvoir vénézuélien. Or, "Il a été démontré que ce contrat n'a jamais été signé", promet l'avocat, qui souligne que les accusés n'étaient pas présents le 16 novembre dernier au procès en appel. 

En espérant une issue heureuse, la famille de M. Vadell attend dans le désarroi, brandissant une photo de lui souriant aux côtés de son chien "Sergent Pepper" aujourd'hui âgé de 13 ans. "Il y a un vide à la maison", regrette sa fille Cristina. 

Désespérée, Denysse lance à l'attention des responsables vénézuéliens: "Toutes les acusations sont fausses. Ouvrez vos coeurs, s'il vous plait, libérez-le!" 


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.