Peng Shuai: des stars du tennis saluent la WTA pour son retrait de Chine

Cette photo d'archive prise Photo de Peng Shuai lors d'un de ses matchs à l'Open de France de Roland Garros 2018 à Paris. ( AFP)
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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

Peng Shuai: des stars du tennis saluent la WTA pour son retrait de Chine

  • La WTA s'inquiète du sort de l'ancienne numéro une mondiale en double, âgée de 35 ans, depuis qu'elle a accusé début novembre un ancien dirigeant chinois, de 40 ans son aîné, de l'avoir contrainte à un rapport sexuel.
  • En Chine, la fédération nationale de tennis reste muette

WASHINGTON: L'association qui gère le circuit professionnel féminin de tennis (WTA), a annoncé mercredi qu'elle suspendait ses tournois en Chine, à la suite du scandale sexuel dénoncé par la championne Peng Shuai.

La WTA s'inquiète du sort de l'ancienne numéro une mondiale en double, âgée de 35 ans, depuis qu'elle a accusé début novembre un ancien dirigeant chinois, de 40 ans son aîné, de l'avoir contrainte à un rapport sexuel.  

Une décision lourde mais une décision saluée: des grands noms du tennis ont chaleureusement accueilli la décision de la WTA, qui gère le circuit féminin de tennis, de suspendre les tournois en Chine, en soutien à la joueuse Peng Shuai qui a accusé un ex-haut dirigeant chinois d'agression sexuelle.


En réponse, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a dénoncé jeudi "toute politisation du sport".


La WTA a pris cette initiative en raison, selon son président Steve Simon, des "doutes sérieux" quant à la liberté de mouvement de la joueuse de 35 ans, ex-lauréate de Wimbledon et Roland-Garros en double.


Dans un communiqué virulent, il a annoncé mercredi soir "la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris Hong Kong".

 

Ce que l'on sait des accusations de la Chinoise Peng Shuai

Ces accusations prennent un relief particulier après le mouvement mondial #MeToo contre les violences faites aux femmes.

Voici ce que l'on sait:

L'accusation

Le 2 novembre, un long message publié sur le compte officiel Weibo de la joueuse (équivalent de Twitter en Chine) décrit une relation sentimentale sincère mais contrariée avec Zhang Gaoli, avant et après qu'il n'occupe de hautes fonctions au sommet du régime communiste. M. Zhang a été de 2013 à 2018 l'un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine. 

Dans l'écrit attribué à Peng Shuai, la joueuse explique que Zhang Gaoli a repris contact avec elle en 2018 lorsqu'il a pris sa retraite. Un rapport sexuel contraint est évoqué, la joueuse ne l'ayant "accepté" qu'après s'être sentie "forcée" suite à l'insistance de son amant.

La championne évoque par ailleurs son mal-être face au triangle amoureux qu'elle formait avec l'ex-dirigeant et son épouse. Elle accuse également M. Zhang de l'avoir négligée. Zhang Gaoli, aujourd'hui septuagénaire, n'a pas réagi publiquement à ces déclarations. 

Il n'est pas clair si le message, dont l'AFP n'a vu que des captures d'écran, a été personnellement publié par Peng Shuai.En Chine, le nom Peng Shuai apparaît toujours dans les résultats de recherche sur internet, mais l'affaire ainsi que les recherches associant la joueuse et M. Zhang ne donnent aucun résultat.

La disparition

A la suite de la publication du message, Peng Shuai n'a plus donné de nouvelles pendant plus de deux semaines, suscitant l'inquiétude de stars du tennis mondial.

L'Américaine Serena Williams s'est dite "bouleversée et choquée". "Ça doit faire l'objet d'une enquête et nous ne devons pas rester silencieux", a écrit l'Américaine sur Twitter.

Mi-novembre, la WTA sort de son silence en réclamant au régime communiste une enquête sur les accusations de Peng Shuai.

En Chine, la fédération nationale de tennis reste muette. Interrogé, le ministère des Affaires étrangères refuse de commenter l'affaire au motif qu'elle ne relève pas d'une question diplomatique. L'ONU, puis plusieurs pays, n'en demandent pas moins à Pékin de faire la lumière sur la situation de Peng Shuai.

La "réapparition"

Les médias chinois à destination du public étranger multiplient ensuite les déclarations, photos et vidéos censées rassurer sur le sort de la joueuse. Le 17 novembre, la chaîne de télévision CGTN publie une capture d'écran d'un courriel en anglais attribué à Peng Shuai et qu'elle aurait envoyé à la WTA. Peng Shuai y affirme que le terme "d'agression sexuelle" utilisé par la WTA pour décrire l'affaire est incorrect et que "tout va bien" chez elle.

La WTA a ensuite déclaré douter que la championne soit vraiment l'autrice du courriel. Deux jours plus tard, un journaliste chinois diffuse sur Twitter, réseau social bloqué en Chine, des photos de la joueuse apparemment prises à son domicile, sans qu'il soit possible de déterminer quand elles ont été prises.

Puis des vidéos diffusées sur Twitter par le rédacteur en chef du quotidien nationaliste Global Times montrent Peng Shuai présente à un match de tennis entre adolescents, et dînant en ville avec des amis. Les conditions de tournage de ces vidéos ne sont pas connues.

Le CIO entre en scène

Le 21 novembre, le Comité international olympique (CIO) fait savoir que son président, Thomas Bach, a eu un entretien de 30 minutes en visioconférence avec Peng Shuai. 

Le CIO précise alors que la championne a dit être "saine et sauve" et souhaite que sa vie privée soit "respectée".

La WTA avait jugé "positif" de voir l'athlète mais estimait que "la vidéo seule n'est pas suffisante" pour montrer qu'elle est "libre de ses décisions et de ses actions".


Cette position ferme a été saluée par de nombreuses vedettes.


Pour Billie Jean King, douze tournois du Grand Chelem en simple à son palmarès, la WTA "est du bon côté de l'histoire". "Quel leader", a de son côté écrit sur Twitter la Française Alizée Cornet à l'adresse de Steve Simon. 


"Je soutiens complètement la position de la WTA parce qu'on n'a pas assez d'informations" sur Peng Shuai, a affirmé de son côté le N.1 mondial de tennis Novak Djokovic, tandis que Roger Federer et Rafael Nadal n'ont pas réagi à ce dernier développement.


Martina Navratilova, deuxième joueuse la plus titrée du tennis féminin, a salué jeudi la WTA pour sa "position courageuse" où "nous faisons passer les principes avant les dollars". 


Elle a également interpellé le Comité international olympique (CIO): "je peux à peine vous entendre!", a lancé l'ex-championne, accusant l'organisation d'être trop discrète depuis le début de l'affaire.


"Quelle autre organisation sportive, culturelle, politique et des droits de l'homme rejoindra et collaborera avec la WTA ? C'est une route difficile, mais c'est la bonne", a écrit l'Américaine Pam Shriver, victorieuse de 21 tournois du Grand Chelem en double, sur Twitter.

Risque financier

Le retrait décidé par la WTA pourrait coûter à terme des millions d'euros à l'organisation, car la Chine constitue l'un de ses plus gros marchés.


L'ex-N.1 mondial Andy Roddick a souligné le risque pris selon lui par Steve Simon: "Bien agir est bien plus facile quand ça ne coûte rien. Respect."


Le pays asiatique n'a toutefois pas accueilli de tournois WTA récemment en raison du Covid-19 et n'en aurait vraisemblablement pas organisé dans un proche avenir.


Lors de la saison 2019, la dernière à ne pas avoir été touchée par l'épidémie, dix tournois avaient été organisés en Chine, dont les Masters féminins de fin d'année qui, avec 14 millions de dollars, avaient été mieux dotés financièrement que leurs équivalents masculins.


"J'espère que les dirigeants du monde vont continuer à se manifester pour que justice soit rendue à Peng et à toutes les femmes, quelles qu'en soient les conséquences financières", a souligné Steve Simon dans son communiqué.


Début novembre, dans un message publié sur le réseau social chinois Weibo, Peng Shuai s'était épanchée longuement sur sa relation avec l'ancien vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli, marié et de 40 ans son aîné.


Peng Shuai dit également avoir, il y a trois ans, après la retraite de Zhang Gaoli, "accepté" un nouveau rapport sexuel avec lui, mais avoir "pleuré" et s'être sentie "forcée" de le faire après l'insistance du dirigeant.


De nombreuses stars du tennis mondial, de Chris Evert à Naomi Osaka, plusieurs pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis, mais aussi l'Union européenne et l'ONU, ont déjà demandé à Pékin de clarifier le sort de Peng Shuai.

Affaire censurée 

La jeune femme est réapparue le 21 novembre dans un restaurant de Pékin et lors d'un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise, selon des vidéos publiées par des journalistes de médias officiels.


Elle a aussi déclaré lors d'une visioconférence avec le président du CIO, Thomas Bach, être "saine et sauve à son domicile à Pékin" mais qu'elle "aimerait que sa vie privée soit respectée".


"Rien de tout cela n'est acceptable et ne le sera jamais. Si les puissants peuvent supprimer les voix de femmes et balayer sous le tapis des accusations d'abus sexuels, alors les fondements sur lesquels reposent la WTA - égalité pour les femmes - seraient fortement ébranlés", a déclaré Steve Simon mercredi.


La décision de la WTA n'était pas rapportée jeudi par les médias chinois, contraints au silence depuis le début de l'affaire.


La nouvelle fait également l'objet d'une intense censure sur les réseaux sociaux. La grande majorité des Chinois n'ont ainsi pas connaissance de l'effervescence entourant Peng Shuai.


Certains internautes chinois, au courant de l'information, ont toutefois publié jeudi des commentaires sur le compte officiel Weibo de la WTA.


Certains affichaient leur "admiration" du président de la WTA qui, estiment-ils, a du "cran". Tandis que d'autres accusaient l'organisation d'être "anti-chinoise" et lui demandaient de "dégager de Chine et le plus loin possible".

La Chine s'oppose à toute "politisation" après le retrait de la WTA

Pékin a accusé jeudi l'instance qui gère le circuit féminin de tennis de "politisation du sport", après la décision de la WTA de suspendre les tournois en Chine en soutien à la joueuse de tennis Peng Shuai.

"Nous sommes fermement opposés à toute politisation du sport", a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

Peng Shuai nouvel entretien vidéo avec le CIO qui défend son «approche humaine»

LAUSANNE: Le Comité international olympique a annoncé s'être de nouveau entretenu mercredi avec la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, et a répondu jeudi aux accusations de complaisance avec la Chine en défendant son "approche humaine" de la situation.

"Nous partageons la même inquiétude que nombre d'autres personnes et organisations au sujet du bien-être et de la sécurité de Peng Shuai", mais "nous avons opté pour une approche très humaine et centrée sur la personne", plaide dans un communiqué l'instance olympique, qui n'a pas rendu public d'enregistrement ou d'image de cet entretien.

Si le patron de l'olympisme Thomas Bach avait obtenu il y a dix jours le premier contact d'un interlocuteur étranger avec la joueuse, c'est "une équipe du CIO" qui a conduit cette deuxième visioconférence "d'une demi-heure", pendant laquelle la joueuse "a semblé être en sécurité et aller bien, compte tenu de la situation difficile où elle se trouve".

"Nous lui avons offert un soutien très large, nous resterons en contact régulier avec elle, et avons déjà fixé une rencontre personnelle en janvier" - envisagée lors du premier entretien avec Thomas Bach, précise l'organisation basée à Lausanne.

Comme dans ses précédents communiqués sur le sujet, le CIO n'a fait aucune allusion aux accusations d'agression sexuelle formulées début novembre par Peng Shuai contre un ex-haut dirigeant chinois, n'a pas réclamé d'éclaircissement sur ce point ni de garantie sur la pleine liberté de mouvement de la joueuse.

Cette discrétion, largement perçue comme une volonté de ménager l'hôte des prochains Jeux d'hiver de Pékin (4-20 février 2022), contraste avec les virulentes prises de position de nombreuses stars du tennis et la décision annoncée mercredi par la WTA, qui gère le circuit féminin de tennis, de suspendre ses tournois en Chine.

"Il existe différentes façons d'assurer son bien-être et sa sécurité. Nous avons adopté une approche très humaine et centrée sur la personne pour aborder sa situation", se justifie le CIO, se défendant par ailleurs de contact direct avec le pouvoir chinois: "comme il s'agit d'une triple participante aux Jeux, le CIO aborde ces préoccupations directement avec les organisations sportives chinoises".

"Nous avons recours à la +diplomatie discrète+ qui, compte tenu des circonstances et de l'expérience des gouvernements et d'autres organisations, est considérée comme le moyen le plus prometteur d'agir efficacement dans ce type d'affaires humanitaires", a plaidé l'organisation.


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.