Covid: la vaccination obligatoire revient dans les débats

ace à la forte reprise du Covid et l'arrivée du variant Omicron, faut-il rendre la vaccination obligatoire ? Plusieurs pays, dont l'Allemagne, envisagent cette mesure, longtemps jugée excessive et toujours loin de faire l'unanimité pour des raisons éthiques et pratiques. (Photo, AFP)
ace à la forte reprise du Covid et l'arrivée du variant Omicron, faut-il rendre la vaccination obligatoire ? Plusieurs pays, dont l'Allemagne, envisagent cette mesure, longtemps jugée excessive et toujours loin de faire l'unanimité pour des raisons éthiques et pratiques. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

Covid: la vaccination obligatoire revient dans les débats

  • Beaucoup, comme la France, ont privilégié la mise en place d'un pass sanitaire, une mesure déjà restrictive qui impose d'être vacciné ou testé négativement au Covid
  • Mais ces derniers jours, plusieurs pays, en particulier européens, ont annoncé leur intention de franchir le pas d'une obligation franche et totale

PARIS : Face à la forte reprise du Covid et l'arrivée du variant Omicron, faut-il rendre la vaccination obligatoire ? Plusieurs pays, dont l'Allemagne, envisagent cette mesure, longtemps jugée excessive et toujours loin de faire l'unanimité pour des raisons éthiques et pratiques.

"Une discussion (...) doit avoir lieu" sur la vaccination obligatoire dans l'Union européenne, a estimé mercredi Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Ces propos marquent un tournant. Depuis l'arrivée des vaccins anti-Covid voici près d'un an, très peu de pays, parmi lesquels l'Indonésie et le Turkménistan, ont fait le choix de les imposer sans réserve à leur population.

Beaucoup, comme la France, ont privilégié la mise en place d'un pass sanitaire, une mesure déjà restrictive qui impose d'être vacciné ou testé négativement au Covid pour accéder à divers endroits comme les restaurants. Autre contrainte souvent retenue, la vaccination obligatoire pour des catégories particulières comme les soignants.

Mais ces derniers jours, plusieurs pays, en particulier européens, ont annoncé leur intention de franchir le pas d'une obligation franche et totale. C'est le cas de l'Autriche, à partir de début 2022, et de l'Allemagne, où la mesure est au programme du futur gouvernement.

"Trop de gens ne se sont pas fait vacciner", a déclaré mardi le social-démocrate Olaf Scholz, qui va succéder la semaine prochaine à Angela Merkel et s'était pourtant opposé à la vaccination obligatoire pendant la campagne électorale.

Qu'est-ce qui a changé la donne ? L'arrivée en Europe d'une nouvelle vague particulièrement forte de contaminations, qui a d'abord frappé les pays de l'Est, s'est étendue à l'Allemagne et l'Autriche, puis touche maintenant d'autres pays comme la France.

Les Etats s'inquiètent aussi de l'arrivée du variant Omicron, identifié voici quelques jours et dont le profil génétique fait craindre une plus forte résistance à l'immunité, même si sa contagiosité réelle est encore un mystère.

En Afrique du Sud, où ce variant a été identifié, les débats sont aussi vifs sur la vaccination obligatoire, explicitement envisagée par le président Cyril Ramaphosa là encore après avoir longtemps tenu des positions contraires.

« Comment on contrôle ? »

Ces différents pays sont, néanmoins, dans des situations contrastées en matière de vaccination. Trois quarts des Sud-africains ne sont pas vaccinés, alors que c'est le cas de moins d'un tiers des Allemands.

Le choix allemand se justifie-t-il pour autant, afin de convaincre les derniers récalcitrants ? La question se pose d'autant plus dans un pays comme la France, où les non vaccinés ne représentent qu'un quart de la population et un dixième des personnes éligibles.

Mais la perspective n'y convainc pour l'heure ni le gouvernement - le ministre de la Santé, Olivier Véran, a dit mercredi privilégier une stratégie "sans obligation si possible" - ni les autorités scientifiques.

"L'immense majorité des grandes démocraties n'est pas entrée dans l'obligation vaccinale", a souligné mercredi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, chargé d'aider le gouvernement français face à la crise sanitaire.

Le Pr Delfraissy, qui s'exprimait face à des députés, a exprimé un fort scepticisme pour des raisons de principe comme d'application pratique.

Sur le premier plan, "bien sûr que la santé (...) est un élément essentiel, mais est-ce qu'on doit nous priver quand même d'une certaine forme de liberté ?", s'est-il demandé.

Sur le second plan, "comment on le contrôle ?", s'est interrogé le Pr Delfraissy, mettant l'accent sur le cas des personnes âgées non vaccinées, a priori les plus menacées de formes graves du Covid 19.

"Quand vous avez une petite mamie qui vous dit qu'elle ne veut pas se faire vacciner (...), vous croyez qu'on va envoyer les gendarmes ?", a-t-il insisté.

En France, pourtant, la vaccination obligatoire est en passe de devenir une réalité dans un territoire très éloigné de la métropole, la Nouvelle-Calédonie, où elle doit entrer en vigueur au 1er janvier 2022.

Là encore, toutefois, se pose déjà la question de sa mise en pratique. A part pour certaines catégories - soignants, enseignants, personnes à risque de forme grave... - aucune amende n'est prévue.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.