LR désigne ses deux finalistes à l'investiture pour 2022

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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

LR désigne ses deux finalistes à l'investiture pour 2022

Les journalistes Léa Salame et Laurent Guimier se préparant à recevoir les candidats aux élections. (AFP)
  • Lesquels de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin ou Valérie Pécresse s'affronteront en finale ?
  • Le nom du vainqueur et candidat officiel de la droite pour 2022 sera annoncé samedi à 14H30.

PARIS: Fin du suspense pour les adhérents LR qui connaîtront jeudi après-midi, après une campagne intense, les noms des deux finalistes encore en lice pour l'investiture de droite pour la présidentielle de 2022.

Lesquels de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin ou Valérie Pécresse s'affronteront en finale ?

Aucun candidat n'ayant écrasé le match, le résultat du premier tour s'annonce serré. Seule chose certaine: la participation sera forte, puisque jeudi à 10H00 elle atteignait déjà 73,6%.

Les adhérents ont jusqu'à 14H00 jeudi pour voter lors de ce premier tour, organisé de façon dématérialisée. Une fois les urnes électroniques ouvertes en présence d'un représentant de chaque candidat, les résultats seront annoncés à 14H30 par le président du parti Christian Jacob, lors d'une conférence de presse.

Place alors aux réactions, dans le sillage d'échanges discrets entre les équipes: les candidats pourront sortir de la réserve imposée par la campagne, jusqu'à 23H59 jeudi soir, le deuxième tour commençant dans la foulée, pour se terminer samedi à 14H00.

Le nom du vainqueur et candidat officiel de la droite pour 2022 sera annoncé samedi à 14H30.

L'entre-deux tours s'annonce donc bref: "On n'a pas envie qu'il y ait du sang sur les murs. On ne veut pas de tractations, de couteaux sous la gorge, il faut que ça aille vite et bien", a affirmé mercredi le porte-parole du parti Gilles Platret sur BFMTV.

Car LR, échaudé par les divisions mortifères de la primaire de 2016 suivies d'une élimination historique au premier tour de la présidentielle, ne peut plus se payer le luxe de rivalités.

En 2022, soit elle accède au second tour, soit son avenir de grand parti à vocation gouvernementale sera compromis.

Après le verdict du premier tour, toutes les configurations sont possibles entre les quatre "gros" candidats, qui ont chacun joué leur partition dans cette campagne: compétence pour Valérie Pécresse, rassemblement pour Xavier Bertrand, sérieux et loyauté pour Michel Barnier, aile droitière pour Eric Ciotti...

Hésitations 

Ces dernières semaines, une multitude de déplacements et de réunions par visio aura permis à chaque candidat de rencontrer plusieurs milliers de personnes, et de convaincre les sympathisants de prendre leur carte chez LR.

Près de 140.000 personnes au total peuvent voter, un bond par rapport à l'été, même si on reste très loin des quelque 4 millions d'électeurs à la primaire ouverte de 2016.

Touchant un public plus large, les candidats ont aussi pu exposer leur projet au cours de quatre débats télévisés, où l'accent a beaucoup été mis sur les thématiques d'immigration et d'insécurité.

Lors de ces débats, Michel Barnier, qui s'était lancé dans la course avec le statut de favori, est apparu moins à l'aise que ses concurrents, tandis qu'Eric Ciotti et Philippe Juvin ont pu gagner en audience.

La droite reste pour le moment à la traîne dans les sondages, derrière Emmanuel Macron et l'extrême droite, même si Xavier Bertrand dispose d'une légère avance sur ses concurrents, suivi par Valérie Pécresse. LR espère que le candidat décollera une fois désigné par le congrès.

L'incertitude est renforcée par le fait que certains semblent avoir attendu la dernière minute pour se décider. 

"J'y ai pensé hier puis toute la nuit, ce matin j'ai pris la décision" affirmait mercredi un adhérent, Henri Formica, à la permanence LR de Pegomas (Alpes-Maritimes).

Revenu sur le devant de la scène, LR doit aussi déjouer les télescopages, alors que le polémiste Eric Zemmour vient de déclarer sa candidature.

Le parti doit également convaincre la part de son électorat potentiellement tentée par la macronie: mercredi, le maire de Nice Christian Estrosi, qui a claqué la porte de LR en mai, a rejoint Horizons, le mouvement de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (ex-LR lui aussi).

Car si tous les candidats se sont engagés à soutenir le vainqueur final, le projet de rupture d'Eric Ciotti fait tiquer certains au centre: le maire LR de Saint Etienne Gaël Perdriau a affirmé au Progrès qu'il ne le soutiendrait pas.

"Je ne lui apporterai pas mon soutien", a également assuré l'UDI François Sauvadet sur Public Sénat, tandis que le président du Nouveau centre Hervé Morin assurait sur France 2: "Si on veut avoir une chance de gagner, mieux vaut être avec Pécresse, Bertrand, Barnier, qu'avec Ciotti".


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.