La Turquie nomme un nouveau ministre des Finances dans un contexte de dévaluation accrue

Le 30 novembre, la livre a plongé jusqu'à 14 pour un dollar américain et a atteint 15 pour un euro, ce qui en fait la devise la moins performante de tous les marchés émergents. (AFP)
Le 30 novembre, la livre a plongé jusqu'à 14 pour un dollar américain et a atteint 15 pour un euro, ce qui en fait la devise la moins performante de tous les marchés émergents. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

La Turquie nomme un nouveau ministre des Finances dans un contexte de dévaluation accrue

  • Recep Tayyip Erdogan fait le choix d’une politique stricte plutôt que d’un assouplissement monétaire
  • Cette année, la livre turque a perdu environ 45% de sa valeur jusqu'à présent et a contribué à saper l'épargne des ménages

ANKARA: Dans la nuit du 2 décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris la décision suivante: il a nommé Nureddin Nebati ministre du Trésor et des Finances du pays à la place de Lütfi Elvan. Il fait ainsi le choix d’une politique stricte plutôt que d’un assouplissement monétaire.

Elvan, en désaccord avec Erdogan sur la baisse des taux d'intérêt, aurait volontairement démissionné de son poste. C'était une figure plébiscitée par les acteurs du marché, malgré les fluctuations de la gestion économique du pays.

Reste à savoir comment le nouveau ministre, que l’on dit loyaliste, sera reçu par les investisseurs.

En chute libre, la livre turque atteint des niveaux record par rapport aux devises étrangères. Cette année, elle a perdu environ 45% de sa valeur jusqu'à présent et a contribué à saper l'épargne des ménages.

Le 30 novembre, la livre a plongé jusqu'à 14 pour un dollar américain et a atteint 15 pour un euro, ce qui en fait la devise la moins performante de tous les marchés émergents. La Banque centrale de Turquie est rapidement intervenue; elle a vendu des quantités substantielles de réserves de change pour soutenir la livre, rapporte Bloomberg.

Nebati, qui a été vice-ministre des Finances pendant trois ans avant d'occuper ce poste, est le troisième ministre des Finances du pays en un peu plus d'un an.

Bureaucrate et ancien homme d'affaires proche d'Erdogan, il soutient ardemment le maintien des taux bas face à la flambée de l'inflation, car les deux hommes pensent que des taux d'intérêt élevés entraînent une forte inflation.

Cependant, selon Wolfango Piccoli, coprésident de Teneo Intelligence à Londres, cette nomination devrait ouvrir la voie à des dépenses considérables dans les mois à venir destinées à redorer le blason du gouvernement avant l’élection de 2023.

«La discipline budgétaire, qui a traditionnellement différencié la Turquie de la plupart des marchés émergents, devrait bientôt appartenir à l'histoire ancienne», confie-il à Arab News.

Les experts prévoient que l'économie pourrait être accélérée grâce à des crédits bon marché.

Piccoli estime que le gouvernement annoncera deux programmes de soutien pour soutenir les exportations et le marché du travail ainsi que des initiatives supplémentaires qui seront divulguées dans les mois à venir et qui viseront à consolider la position du gouvernement.

«Il est probable que le gouvernement utilisera également ses fonds pour accorder des prêts aux entreprises», ajoute-t-il.

Le nouveau ministre, issu d'une formation universitaire en sciences politiques, a fait partie des organisations de jeunesse affiliées au Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdogan.

«Mon Dieu, rendez la tâche facile, ne la rendez pas difficile. Mon Dieu, aidez-nous à réussir. Éclairez notre travail, faites-nous réussir», a twitté Nebati lors de sa nomination.

Avant de devenir député de l'AKP – il le fut entre 2011 et 2018 –, il a été un membre actif du conseil d'administration de l'association d'affaires islamiste progouvernementale Müsiad. Il est également très proche du gendre d'Erdogan, Berat Albayrak.

«Récemment, l'ancien ministre Lütfi Elvan avait laissé entendre que les améliorations du solde du compte courant devraient être gérées par des changements structurels dans la production plutôt que par des baisses de taux», fait savoir Selva Demiralp, professeure d'économie à l'université Koc d'Istanbul et ancienne économiste de la Réserve fédérale.

«Par ailleurs, le gouvernement affirme que les baisses de taux seront utilisées comme un moyen pour stimuler les exportations et réduire les importations. Avec la nomination du nouveau ministre, il semble qu'il y aura une meilleure coordination entre la politique monétaire et budgétaire afin de maintenir les taux d'intérêt bas», indique-t-elle à Arab News.

Dans une récente interview avec le diffuseur public TRT, Erdogan déclare qu'il faut s'attendre à d'autres changements de taux d'intérêt au cours de la période à venir et que la Turquie afficherait un excédent en 2022. Il avertit dans le même temps qu'il n'y a pas de «retour en arrière» par rapport à la nouvelle politique.

«De cette façon, il y aura une amélioration des taux de change avant les élections», affirme-t-il.

Selon les dernières données officielles, publiées mardi dernier, l'économie turque a progressé de 7,4% en glissement annuel au cours du troisième trimestre grâce aux exportations, à la fabrication et à la demande sur le marché au détail.

Dans un autre discours au Parlement, le mois dernier, Erdogan a fait allusion à un prochain changement de ministre des Finances. Il a déclaré: «Je suis désolé pour nos amis qui défendent des intérêts élevés, mais je ne peux ni ne veux suivre le même chemin qu'eux.»

Elvan fut le seul à ne pas se joindre à la foule pour applaudir ces propos.

Selon l'économiste Demiralp, de nouvelles baisses de taux pousseront les taux de dépôt encore plus en bas, ce qui pourrait entraîner une nouvelle vague de dollarisation et accroître les pressions sur la lire.

«Ainsi, cela limiterait la capacité des banques à transmettre de nouvelles baisses de taux à leurs emprunts et à leurs prêts. Lorsque le mécanisme de transmission monétaire s'arrêtera, le gouvernement pourrait reconsidérer son cycle d'assouplissement», précise-t-elle.

Jeudi dernier, le gouverneur de la Banque centrale a rencontré des investisseurs et des économistes nationaux et internationaux par vidéoconférence.

Depuis le mois de septembre, la Banque centrale a abaissé ses taux de 400 points de base à 15%, contre une inflation qui a atteint environ 20%.

Les récentes mesures prises par Ankara pour resserrer les liens avec ses précédents concurrents régionaux sont également perçues comme les éléments d'une tentative plus ambitieuse qui consisterait à enregistrer des gains économiques et à attirer des investissements à partir de telles ouvertures.


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt

 


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.