Des groupes de défense des droits humains se félicitent de l'action disciplinaire du Conseil de l'Europe contre la Turquie

Osman Kavala a longtemps défendu les droits des minorités turques, notamment les Arméniens, les Kurdes et autres. Il est le fondateur d'une organisation artistique et culturelle à but non lucratif basée à Istanbul. (Photo, AFP)
Osman Kavala a longtemps défendu les droits des minorités turques, notamment les Arméniens, les Kurdes et autres. Il est le fondateur d'une organisation artistique et culturelle à but non lucratif basée à Istanbul. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Des groupes de défense des droits humains se félicitent de l'action disciplinaire du Conseil de l'Europe contre la Turquie

Osman Kavala a longtemps défendu les droits des minorités turques, notamment les Arméniens, les Kurdes et autres. Il est le fondateur d'une organisation artistique et culturelle à but non lucratif basée à Istanbul. (Photo, AFP)
  • HRW et Amnesty critiquent la Turquie pour la détention «grotesque» d'Osman Kavala
  • Le philanthrope de grande notoriété est détenu depuis des années pour des accusations «à motivation politique»

LONDRES: D'importants groupes de défense des droits humains ont salué les mesures disciplinaires engagées contre la Turquie par le plus haut tribunal européen des droits et de la démocratie, pour la détention du militant Osman Kavala. 

Human Rights Watch, basé à Washington, et Amnesty International, basé à Londres, deux des groupes de défense des droits humains de premier plan dans le monde, ont publié des déclarations appuyant une décision du Conseil de l'Europe de pénaliser Ankara pour le maintien en détention de Kavala. 

Les mesures disciplinaires concernent le non-respect par la Turquie d'une décision de la Cour européenne des droits de l’homme qui a décrété que Kavala devait être libéré. 

«La Turquie refuse de se conformer au jugement définitif de la Cour dans cette affaire», a indiqué un communiqué du Conseil, qui a engagé une procédure qui pourrait finalement faire perdre à la Turquie ses droits de vote, voire son adhésion au Conseil de l’Europe, composé de 47 pays.  

Aisling Reidy, conseillère juridique principale auprès de Human Rights Watch, a déclaré: «Comme ce n'est que la deuxième fois que le Conseil de l'Europe déclenche une telle procédure de sanctions contre un État membre, cette décision est une reconnaissance de la situation critique de l'État de droit en Turquie.» 

«Face au mépris de la Turquie de son obligation d'exécuter un arrêt clé de la Cour européenne des droits de l'homme, le comité des ministres a pris la bonne décision en notifiant la Turquie du fait qu'il allait activer une procédure d'infraction», a-t-elle poursuivi.  

Le directeur d'Amnesty International pour l’Europe, Nils Muiznieks, a déclaré: «Il y a deux ans, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que le droit à la liberté d'Osman Kavala avait été violé, dans le but inavoué de le réduire au silence, et a demandé sa libération immédiate. Au lieu de mettre en application cette décision, les procureurs ont été systématiquement à la recherche de crimes à lui imputer, portant à son encontre un simulacre d’accusations sans aucune preuve. Tous les tours et détours de cette saga d'injustice ont mis en évidence la nature profondément politique de l'affaire, telle qu'elle a été clairement définie par la Cour européenne.» 

«Le message du comité des ministres à la Turquie est limpide: l'échec de la Turquie à assurer la libération immédiate d'Osman Kavala et à mettre fin à ses poursuites contre lui pour des motifs politiques est une violation inadmissible des engagements du pays en matière de droits humains.» 

Kavala, âgé de 64 ans, a longtemps défendu les droits des minorités turques, notamment les Arméniens, les Kurdes et autres. Il est le fondateur d'une organisation artistique et culturelle à but non lucratif basée à Istanbul. 

Il a été arrêté en 2017 à la suite d'un coup d'État manqué en Turquie et accusé d'avoir des liens avec le mouvement guléniste, un groupe islamiste d'opposition dirigé depuis les États-Unis par Fethullah Gulen. 

En 2020, Kavala a été brièvement remis en liberté, pour être détenu quelques heures plus tard – cette fois pour des accusations liées à son implication présumée dans l'organisation des manifestations du parc Gezi en 2013, qui ont secoué la Turquie après qu’elles se sont transformées en un mouvement antigouvernemental. 

Muiznieks, d'Amnesty, a affirmé: «Après plus de quatre ans derrière les barreaux pour des motifs politiques, il doit être autorisé à enfin rentrer chez lui et retrouver sa famille.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.