De la Grèce aux Emirats, la folle année du Rafale

Les avions émiratis seront livrés entre 2027 et 2031 au standard F4, un programme en cours de développement de près de deux milliards d'euros et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique" à l'horizon 2024. (Photo, AFP)
Les avions émiratis seront livrés entre 2027 et 2031 au standard F4, un programme en cours de développement de près de deux milliards d'euros et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique" à l'horizon 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

De la Grèce aux Emirats, la folle année du Rafale

  • Quatrième succès à l'export depuis le début de l'année pour l'avion de combat, désormais davantage vendu à l'étranger qu'à l'armée française
  • Les EAU est un «pays double source», qui acquiert ses avions tant auprès des Etats-Unis que de la France pour ne pas se retrouver en situation de dépendance exclusive

Les compteurs s'emballent: la commande de 80 Rafale passée par les Emirats arabes unis, la plus importante jamais conclue avec un pays étranger, marque le quatrième succès à l'export depuis le début de l'année pour l'avion de combat, désormais davantage vendu à l'étranger qu'à l'armée française.

Abou Dhabi a signé vendredi matin le contrat, "historique" selon Dassault Aviation", pour la fourniture de 80 exemplaires du fleuron de l'aéronautique de défense française. Le montant de la vente s'élève à 16 milliards d'euros, dont deux milliards pour les armements.

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Les avions seront livrés entre 2027 et 2031 au standard F4, un programme en cours de développement de près de deux milliards d'euros et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique" à l'horizon 2024.

Cette commande, qui vise à remplacer les 60 Mirage 2000-9 acquis en 1998 par les Emirats, intervient dix ans après de vaines négociations en ce sens poussées par l'ancien président Nicolas Sarkozy qui voulait à tout prix trouver un débouché pour le Rafale.

Les Emirats, riches de leur pétrole et situés à un bras de mer de l'ennemi iranien, sont un client majeur de l'industrie française de l'armement.

"Les Emirats achètent des Mirage depuis toujours, c'est un pays double source", qui acquiert ses avions de combat tant auprès des Etats-Unis que de la France pour ne pas se retrouver en situation de dépendance exclusive, selon une source proche du dossier.

En contrepartie de la normalisation de ses relations avec Israël en septembre 2020, Abou Dhabi a ainsi obtenu l'accord de l'administration Trump pour acquérir 50 chasseurs F-35 afin de remplacer ses F-16 de fabrication américaine. Mais les négociations avec Washington sur ce méga-contrat de 23 milliards de dollars, qui comprend également des drones Reaper, n'ont toujours pas abouti, au grand mécontentent d'Abou Dhabi.

L'avion de combat français, entré en service en 2004, a eu longtemps eu du mal à s'exporter.

Son utilisation au combat à partir de 2007 en Afghanistan, puis en Libye, au Sahel et au Levant, parfois au terme de longs raids conduits depuis la France, a démontré son efficacité, même s'il a fallu attendre 2015 pour qu'il connaisse ses premiers succès à l'export avec l'Egypte (24 avions), le Qatar (36 puis l'Inde l'année suivante (36).

Six clients étrangers

Et son tableau de chasse s'est garni de façon exceptionnelle en 2021: 18 appareils vendus à la Grèce (dont douze d'occasion), 30 à l'Egypte et 12 d'occasion à la Croatie. Sans compter donc les 80 appareils destinés à Abou Dhabi, de loin la plus importante commande à l'export pour l'appareil.

Au total, le Rafale, conçu pour maintenir l'autonomie stratégique aéronautique française, a davantage été vendu à des pays partenaires qu'à l'armée française: sur les 404 avions neufs commandés à ce stade, 212 l'ont été par les six clients étrangers, selon son constructeur Dassault Aviation.

Et malgré la déconvenue essuyée en juin en Suisse, où le F-35 américain lui a été préféré, l'avionneur compte bien voir plusieurs prospects se concrétiser prochainement.

Athènes a ainsi annoncé en septembre son intention d'acquérir six appareils supplémentaires, la Finlande doit décider d'ici la fin de l'année quel avion a été choisi pour remplacer ses 64 chasseurs F-18. Le Rafale, qui fait figure d'outsider dans cette campagne, est en compétition avec l'Eurofighter d'Airbus, le Gripen suédois et les F-35 et F-18 américains, et un projet de vente de 36 autres à l'Indonésie est "très bien avancé", selon la ministre des Armées Florence Parly.

Enfin, Dassault Aviation espère remporter des appels d'offres indiens pour 110 Rafale pour l'Indian Air Force et 57 pour la Marine. A moins que New Dehli ne change son fusil d'épaule et ne passe directement commande de 36 Rafale supplémentaires.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.