L'Allemagne clôt le chapitre Merkel et ouvre la page Scholz

Photo d'archive prise le 02 décembre 2021, la chancelière allemande Angela Merkel (à gauche) et son successeur désigné Olaf Scholz arrivent pour une conférence de presse. (AFP)
Photo d'archive prise le 02 décembre 2021, la chancelière allemande Angela Merkel (à gauche) et son successeur désigné Olaf Scholz arrivent pour une conférence de presse. (AFP)
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Publié le Lundi 06 décembre 2021

L'Allemagne clôt le chapitre Merkel et ouvre la page Scholz

  • Le Bundestag va élire le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier et ainsi tourner la page de 16 années d'ère Merkel
  • Première femme à diriger l'Allemagne, Angela Merkel sera restée 5.860 jours au pouvoir, échouant à neuf jours près à battre le record de longévité de son mentor, Helmut Kohl

BERLIN : C'est un long chapitre de l'histoire contemporaine allemande qui va s'achever mercredi: le Bundestag va élire le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier et ainsi tourner la page de 16 années d'ère Merkel.

Première femme à diriger l'Allemagne, Angela Merkel sera restée 5.860 jours au pouvoir, échouant à neuf jours près à battre le record de longévité de son mentor, Helmut Kohl.

Au terme d'un processus très codifié, la dirigeante conservatrice cèdera les rênes de la première puissance économique européenne mercredi à Olaf Scholz, qui aura été tout à la fois un adversaire politique mais aussi son vice-chancelier et ministre des Finances.

Un peu plus de deux mois après avoir remporté le scrutin législatif de fin septembre, M. Scholz sera élu par le Bundestag à la tête d'une coalition inédite de trois partis, formée beaucoup plus vite que prévu, par les sociaux-démocrates du SPD avec les Verts et les Libéraux.

La passation de pouvoirs avec Mme Merkel, qui verra le centre-gauche revenir aux commandes du pays pour la première fois depuis Gerhard Schröder, aura lieu dans la foulée.

L'élection du chancelier allemand, un processus très codifié

Le social-démocrate Olaf Scholz va, sauf surprise, être élu mercredi chancelier d'Allemagne, un peu plus de deux mois après la victoire de son parti aux législatives.

L'élection et l'entrée en fonction se déroulent sur quelques heures, selon des étapes très ritualisées qui ont pour cadre le Bundestag, le château de Bellevue -la résidence officielle du président de la République- et la Chancellerie, trois bâtiments situés à quelques encablures les uns des autres, en plein coeur de Berlin.

  • L'élection par le Bundestag

Le chancelier, troisième personnage de l'Etat après le président de la République fédérale et la présidente du Bundestag, est élu non pas par les Allemands eux-mêmes mais par la chambre basse du parlement.

Les groupes parlementaires proposent leur favori dont la candidature est officiellement présentée par le président de la République.

Les 736 membres du Bundestag, élus lors du scrutin du 26 septembre, sont alors appelés à voter dans un isoloir installé dans un coin de l'hémicycle.

Au bout d'une heure à peu près, le résultat est proclamé et le nouveau chancelier invité par la présidente du Bundestag à indiquer si il "reconnaît le résultat du vote".

Les députés défilent ensuite un à un, devant le nouveau chancelier, élu pour quatre ans, pour le féliciter.

  • Le début effectif du mandat de chancelier

Une fois élu, le nouveau chef du gouvernement se rend au château de Bellevue, de l'autre côté du parc berlinois du Tiergarten, où il est reçu par le président, une autorité morale actuellement incarnée par le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier.

Le chancelier s'y voit remettre son "acte de nomination" (Ernennungsurkunde), un document administratif qui marque le début officiel de son mandat. Les ministres, déjà nommés, reçoivent aussi cet "acte" des mains du chef de l'Etat.

  • « Que Dieu me vienne en aide »

Une fois achevée cette cérémonie autour du président, le chancelier et ses ministres retournent au Bundestag pour y prêter serment.

Le chancelier doit lire l'article 56 de la Loi fondamentale allemande et jurer de s'y conformer.

"Je jure de consacrer mes forces au bien du peuple allemand, d’accroître ce qui lui est profitable, d’écarter de lui tout dommage, de respecter et défendre la Loi fondamentale et les lois de la fédération, de remplir mes devoirs avec conscience et d’être juste envers tous", stipule cet article.

Le passage s'achève par la formule "Que Dieu me vienne en aide". Le nouveau chancelier n'est pas tenu de prononcer cette dernière phrase mais la plupart l'ont lue, dont Angela Merkel, fille d'un pasteur protestant.

Les ministres prêtent eux aussi serment.

  • Passation de pouvoirs

La séquence s'achève par l'arrivée du nouveau chancelier à la chancellerie, pour une passation de pouvoir avec son prédécesseur.

Après un entretien en tête à tête, le chancelier sortant et son successeur donnent une conférence de presse commune qui tourne généralement à l'échange d'amabilités, avant que le chancelier sortant quitte le bâtiment et que le nouveau dirigeant prenne possession de son nouveau bureau.

 « Nouveau départ »

Malgré un bilan en demi-teinte, marqué par des coups d'éclats comme l'accueil de réfugiés en 2015 et une aptitude à gérer les crises, mais aussi par un manque d'ambition dans la bataille du climat et la modernisation de l'Allemagne, Mme Merkel reste après quatre mandats une des personnalités préférées des Allemands.

"Angela Merkel a été une chancelière qui a réussi", l'a saluée Olaf Scholz, rendant hommage à une dirigeante qui sera "restée fidèle à elle-même durant 16 années marquées par de nombreux changements".

Néanmoins, celui qui se présente volontiers comme l'héritier de Merkel - l'hebdomadaire Die Zeit le juge encore "plus sobre" que la chancelière - entend insuffler un nouvel élan.

"Je veux que les années 2020 soit celles d'un nouveau départ", a dit Olaf Scholz à Die Zeit, affirmant vouloir mettre en œuvre "la plus grande modernisation industrielle" de l'histoire récente "capable de stopper le changement climatique créé par l'Homme".

Son gouvernement promet aussi une politique très pro-UE, visant à "accroître la souveraineté stratégique de l'Union européenne" et mieux défendre les "intérêts européens communs".

La future cheffe de la diplomatie, l'écologiste Annalena Baerbock, entend en parallèle adopter une ligne plus dure à l'égard des régimes autoritaires comme la Chine ou la Russie.

Mais le futur gouvernement ne connaîtra pas d'état de grâce. Il doit dans l'immédiat se concentrer sur son premier gros défi : la gestion du regain de la pandémie de Covid-19, qui touche particulièrement l'Allemagne.

M. Scholz, élu expérimenté mais peu charismatique, entend en particulier faire voter rapidement l'obligation vaccinale, censée entrer en vigueur en février ou mars.

Cette mesure radicale, déjà choisie par le voisin autrichien, est soutenue par environ deux tiers des Allemands mais elle risque de heurter une part importante de la population, en particulier en ex-RDA.

En attendant, M. Scholz, Mme Merkel et les 16 régions ont convenu de nouvelles restrictions ciblant exclusivement les non-vaccinés, bannis des lieux culturels, restaurants et autres commerces non essentiels.

Ministres novices 

L'ancien maire de Hambourg, qui réservera comme ses prédécesseurs sa première visite à la France, va aussi devoir composer avec une situation économique défavorable, plombée par une croissance plus faible qu'annoncé et le retour de l'inflation.

M. Scholz et son gouvernement, composé essentiellement de novices à des postes ministériels, a une pléthore d'autres chantiers à mener, qui ne recueillent pas forcément l'assentiment des Allemands.

La hausse prévue du salaire minimum, la sortie anticipée du charbon ou le développement des énergies renouvelables sont plébiscités, selon un sondage réalisé vendredi pour la chaîne publique ARD.

D'autres promesses de la coalition "feu tricolore" comme le cannabis en vente libre, l'achat de drones armés par la Bundeswehr ou encore le droit de vote à 16 ans ne sont en revanche soutenues que par une minorité.

Et sur le climat, malgré le "programme le plus ambitieux qu'un gouvernement ait jamais présenté", l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré paraît à ce stade inatteignable, selon une étude réalisée pour l'Alliance climatique allemande.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.