Lancement en grande pompe du Festival international de la mer Rouge à Djeddah

Seize films du monde entier seront présentés dans la section mer Rouge, réunissant des réalisateurs confirmés et de nouveaux talents. (Huda Bashatah)
Seize films du monde entier seront présentés dans la section mer Rouge, réunissant des réalisateurs confirmés et de nouveaux talents. (Huda Bashatah)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

Lancement en grande pompe du Festival international de la mer Rouge à Djeddah

  • Le Festival international de la mer Rouge se tiendra du 6 au 15 décembre 2021 dans la Vielle ville de Djeddah
  • Il privilégie une programmation riche et variée, avec 38 films de 67 pays dans 34 langues produits par une multitude de talents nouveaux et émergents

DJEDDAH: C’est aujourd’hui que débute le Festival international du film de la mer Rouge, qui se tiendra jusqu’au 15 décembre 2021 dans la Vieille ville de Djeddah, classée sur la liste patrimoniale de l’Unesco.

Il privilégie une programmation riche et variée, qui s’étalera sur dix jours. Le public pourra découvrir 138 films de 67 pays dans 34 langues produits par une multitude de talents nouveaux et émergents. Vingt-cinq d’entre eux seront projetés en première mondiale, 48 seront dévoilés pour la première fois dans le monde arabe, et 17 provenant du Golfe programmés avant leur sortie officielle à l’occasion de l’événement.

Le festival, qui examine également comment le cinéma – notamment arabe – a pu s'adapter et se transformer à l'ère numérique et aux nouvelles plates-formes, cherche à renforcer les liens créatifs entre le Royaume et le reste du monde. Il propose ainsi un vaste éventail des meilleures productions internationales, d'œuvres classiques et de films arabes contemporains, en plus de programmes professionnels liés à l'industrie cinématographique. En dehors des séances de cinéma, les festivaliers pourront profiter d’ateliers, de master class et de rencontres dans le souk de Djeddah.

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Le festival, qui examine également comment le cinéma – notamment arabe – a pu s'adapter et se transformer à l'ère numérique et aux nouvelles plates-formes, cherche à renforcer les liens créatifs entre le Royaume et le reste du monde. (Huda Bashatah)

La grande particularité du festival sera sa grande variété de catégories. Le festival accueillera en effet – parallèlement à la compétition de la mer Rouge – diverses sections: Favoris du festival, Nouveau cinéma saoudien/nouveau cinéma, Red Sea Treasures, Red Sea Arab and International Spectacular, Red Sea Next Generation, Red Sea Immersive et Red Sea Episodic.

C’est Cyrano, le dernier film du réalisateur britannique Joe Wright (Expiation) qui ouvre le bal le 6 décembre. Écrit par Erica Schmidt, basé sur sa comédie musicale de 2018, c’est une réinvention de la pièce classique de 1897, Cyrano de Bergerac.

Seize films du monde entier seront présentés dans la section mer Rouge, réunissant des réalisateurs confirmés et de nouveaux talents. Parmi les cinéastes qui concourront pour le Golden Yusr Award, figure le réalisateur palestinien Hany Abou-Assad, dont le film de 2005, Paradise Now, a été nominé pour un Oscar. Son dernier film, Le salon de Houda, est un thriller féministe qui se déroule dans un salon de Bethléem. Le long-métrage tourne au cauchemar lorsque l’héroïne du film est victime de chantage de la part du propriétaire du salon.

Parmi les autres titres majeurs à l’affiche, citons celui de Maggie Gyllenhaal, La fille perdue, ou encore La chambre des couleurs, qui met en vedette Phoebe Dynevor, l’actrice de la série La chronique des Bridgerton dans le rôle de l’artiste céramiste Clarice Cliff.

La réalisatrice Ana Lily Amirpour, plus connue pour le film Une fille rentre seule chez elle la nuit, présentera un thriller fantastique, Mona Lisa et la lune de sang. Avec Kate Hudson, le film tourné à la Nouvelle-Orléans sera également projeté dans la section International Spectacular.

Plusieurs films arabes occupent le devant de la scène dans le volet Gala. Situé dans un quartier de la capitale jordanienne, le thriller palpitant, Les ruelles d’Amman, est le premier long-métrage du scénariste et réalisateur Bassel Ghandour.

On y trouve également Memory Box, coréalisé et coécrit par les artistes libanais, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. L'histoire s'inspire des carnets de notes et des lettres de la vie réelle de la réalisatrice à sa meilleure amie alors qu'elle était adolescente, fuyant la guerre civile libanaise pour Paris.

Casablanca Beats, du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, raconte la vie d'Anas, un ancien rappeur qui travaille à Casablanca et est tiraillé entre la menace du radicalisme religieux, la tentation de la modernité et le poids de la tradition.

Avec Ghodwa, l'acteur tunisien Dhafer L'Abidine fait ses débuts comme réalisateur. Zaïd Abou Hamdan, acclamé et surtout connu pour ses courts-métrages, se lance dans un format plus long avec Daughters of Abdul-Rahman, qui raconte l'histoire des retrouvailles de quatre sœurs éloignées et décalées à la suite de la disparition soudaine de leur père.

La clôture du festival se fera avec la première mondiale de Bara El Manhag, du réalisateur égyptien Amr Salama. Le film, avec Maged el-Kidwani, Rubi et Asma Abul-Yazid, est un fantasme léger sur un enfant orphelin qui décide de s’introduire par effraction dans une maison hantée, pour se lier d’amitié avec le fantôme qu’il trouve à l’intérieur.

Le festival célébrera les femmes et honorera deux talents exceptionnels pour saluer leur contribution extraordinaire au cinéma. Tout d’abord Haifaa al-Mansour, la première femme cinéaste saoudienne, qui a tourné Wadjda en 2012, long-métrage qui a glané plusieurs prix internationaux, mais aussi l'actrice égyptienne Laila Elwi, qui a joué dans plus de 70 films. Sa présence à l'écran continue de captiver, de divertir et d'inspirer le public et les acteurs.


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.