Corse: le changement climatique affecte le goût des clémentines

Cette photographie d'archives prise le 29 octobre 2020, montre des travailleurs marocains récoltant des clémentines dans les champs de Foleli sur l'île méditerranéenne française de Corse. (Photo, AFP)
Cette photographie d'archives prise le 29 octobre 2020, montre des travailleurs marocains récoltant des clémentines dans les champs de Foleli sur l'île méditerranéenne française de Corse. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

Corse: le changement climatique affecte le goût des clémentines

  • Depuis une quinzaine d’années, les chercheurs relèvent une diminution de l’acidité des clémentines
  • «Le réchauffement climatique a un réel impact sur les clémentiniers», conclut l'Inrae qui dispose en Corse d'une collection d'agrumes parmi les plus belles du monde avec plus de 1 100 espèces et variétés différentes.

AJACCIO : Le réchauffement climatique impacte le goût des clémentines, fruit star de l'hiver consommé de novembre à fin janvier, en diminuant leur acidité, selon les chercheurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) basé à San Giuliano en Corse.

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Cette photographie d'archives prise le 29 octobre 2020 montre des travailleurs marocains récoltant des clémentines dans les champs de Foleli sur l'île méditerranéenne française de Corse. (Photo, AFP)

Les hausses des températures pendant la maturation des clémentines, en automne, au moment où la lumière nécessaire à la photosynthèse baisse, accélèrent la respiration du fruit qui en vient à puiser dans ses réserves d'acide citrique, explique Olivier Pailly, directeur de l’unité de recherche Inrae sur les agrumes, basée à San Giuliano (Haute-Corse) dans une actualisation d'une recherche publiée début décembre.

Depuis une quinzaine d’années, les chercheurs relèvent une diminution de l’acidité des clémentines, poursuit-il.

Or, "l'acidité est un exhausteur d'arômes. L’équilibre entre acides et sucres est essentiel", détaille le chercheur qui décrit les agrumes comme "les rois de l'accumulation des acides".

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Cette photographie d'archives prise le 20 mars 2018, montre des techniciens en innovation variétale testant de nouveaux types de clémentines au centre de recherche sur les agrumes de l'INRA à San-Guiliano, en Corse, en Méditerranée française. (Photo, AFP)

"Le réchauffement climatique a un réel impact sur les clémentiniers", conclut l'Inrae qui dispose en Corse d'une collection d'agrumes parmi les plus belles du monde avec plus de 1 100 espèces et variétés différentes.

Plus de 70 variétés de clémentines y sont conservées dans "la première collection mondiale de ressources génétiques de mandarines et clémentines".

La clémentine est née de l’union fortuite d’une fleur de mandarinier et d'oranger douce et elle se distingue de la mandarine par son absence de pépins et son goût plus acidulé. C'est cette acidité qui fonde la typicité de l'Indication Géographique Protégée (IGP) "Clémentine de Corse".

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Cette photographie d'archives prise le 20 mars 2018, montre des techniciens en innovation variétale testant de nouveaux types de clémentines au centre de recherche sur les agrumes de l'INRA à San-Guiliano, en Corse, en Méditerranée française. (Photo, AFP)

Pour s'adapter au climat du futur, les agronomes cherchent donc "des variétés plus acides et tardives" en "revisitant" des résultats d’essais de variétés de clémentines provenant du monde entier indique M. Pailly.

"Si les changements climatiques s’accentuent, nous serons alors capables de proposer plus rapidement des variétés plus adaptées", explique-t-il, ajoutant que son équipe étudie également l’influence des méthodes agricoles sur l'acidité des fruits. 

Les "pratiques plus écologiques" comme l'enherbement des vergers, la fertilisation organique, la conduite de stress hydrique qui revient à réduire les apports d’eau d’irrigation, "favorisent le maintien de la qualité du fruit", l’étalement des récoltes et contribuent à l’adaptation au changement climatique, souligne l'Inrae.

Chaque année, "20 000 à 30 000 tonnes" de clémentines sont récoltées en Corse, selon François-Xavier Ceccoli, producteur et président du groupement Corsica comptoir, qui réunit 70 producteurs, loin derrière l'Espagne, plus gros producteur européen avec 1,3 à 1,4 million de tonnes. 


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.