Visite du prince héritier saoudien à Abu Dhabi: une nouvelle ère pleine de promesses

Le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyan (à droite), rencontrant le prince héritier Mohammed ben Salmane à Abu Dhabi, le 7 décembre 2021. (WAM)
Le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyan (à droite), rencontrant le prince héritier Mohammed ben Salmane à Abu Dhabi, le 7 décembre 2021. (WAM)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane avec le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyan au cours de sa dernière visite. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane avec le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyan au cours de sa dernière visite. (SPA)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Visite du prince héritier saoudien à Abu Dhabi: une nouvelle ère pleine de promesses

  • Il s’agit de la première visite du prince héritier saoudien à Abu Dhabi depuis novembre 2019
  • Une tournée de cinq jours dans les pays du Golfe conduira le prince héritier à Bahreïn, au Qatar et au Koweït, après Oman et les Émirats arabes unis

RIYAD: L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), deux pays du Golfe liés par de solides liens familiaux, religieux, culturels et commerciaux, ont entretenu des relations fraternelles pendant la majeure partie de leur existence contemporaine. 

La profondeur de la relation bilatérale doit beaucoup aux échanges officiels réguliers, aux visites réciproques des familles royales et aux sommets de haut niveau été organisés au fil des ans. 

La visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Abu Dhabi, s’inscrit ainsi dans la continué d’échanges vieux de plusieurs décennies. Il s’agit de la deuxième étape de sa tournée dans les États du Golfe avant le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se tiendra au mois de décembre. 

«La visite de Son Altesse Royale, le prince Mohammed ben Salmane, s'inscrit dans le cadre des efforts constants visant à approfondir la coopération stratégique et la coordination bilatérale sur les questions locales, régionales et internationales. Elle reflète une nouvelle fois les visions et les politiques communes des dirigeants de nos deux pays», explique à Arab News Khalifa Shahin al-Marar, ministre d'État des EAU pour les Affaires étrangères et la Coopération internationale. 

Sous la direction du roi Salmane, Gardien des Deux Saintes Mosquées, et du président cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyan, les relations entre les deux pays ont permis de mettre en œuvre un partenariat stratégique global. 

«Le partenariat entre les EAU et l'Arabie saoudite repose sur les mêmes objectifs et une même vision de la prospérité, de la sécurité et de la stabilité régionales», poursuit Al-Marar. 

«Les EAU estiment que le développement du royaume d'Arabie saoudite, conduit par le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane, et Son Altesse Royale, le prince héritier Mohammed ben Salmane, est remarquable, et contribue à la croissance et au progrès globaux de la région», assure-t-il. 

Lorsque le prince  héritier saoudien et le prince héritier d'Abu Dhabi se sont rencontrés pour la dernière fois à Riyad en juillet 2021, ils ont examiné les moyens de consolider les liens et la coopération stratégique entre les deux États. 

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Chaque génération de dirigeants s’est appuyée sur les bases posées par cheikh Zayed al-Nahyan, père fondateur des EAU, et le roi Faisal ben Abdelaziz, son homologue saoudien. (SPA) 

Chaque génération de dirigeants s'est appuyée sur les bases posées par cheikh Zayed al-Nahyan, père fondateur des EAU et le roi Faisal ben Abdelaziz, son homologue saoudien, lorsque la coopération bilatérale a commencé à se développer. 

Lors de l'un de ses voyages dans le Royaume à l’occasion de l'Omra, cheikh Zayed a ainsi décrit la relation entre les deux voisins: «Les EAU sont cœur et âme avec l'Arabie saoudite. Nous pensons que nous avons un seul destin, que nous devons agir de concert et nous soutenir mutuellement.» 

En 1981, forts de leurs liens séculaires et de visions économiques et stratégiques communes, les EAU, l'Arabie saoudite, Oman, Bahreïn, le Koweït et le Qatar ont créé le Conseil de coopération du Golfe (CCG). 

La création du CCG «n'a pas été un produit du moment, mais l’expression institutionnelle d'une réalité historique, sociale et culturelle. De profonds liens religieux et culturels unissent les six États et de solides relations de parenté existent entre leurs citoyens», peut-on lire sur le site internet officiel de l’organisation. 

En 2014, l'Arabie saoudite et les EAU, les deux principaux membres du CCG, ont formé un comité conjoint visant à mettre en œuvre les visions stratégiques des dirigeants des deux pays, à surmonter les défis, et à renforcer leurs relations. 

Cela a conduit à la formation du Conseil de coordination saoudo-émirati, dont le but est de promouvoir les liens religieux, historiques, sociaux et culturels, et d’intensifier la coopération bilatérale. 

Un an plus tard, les deux pays ont organisé une réunion de haut niveau, à laquelle participent plus de 150 responsables des deux pays pour discuter de leurs intérêts mutuels et créer un cadre général pour le conseil bilatéral avec trois thèmes principaux: l’économie, le développement humain, et la coopération politique et militaire. 

Une deuxième réunion s'est tenue à Riyad la même année, avec pour objectif de s'appuyer sur les résolutions antérieures et de lancer des initiatives pour développer des politiques coordonnées. 

En 2018, l'Arabie saoudite et les EAU ont développé une vision unifiée afin de renforcer leur présence internationale grâce à la mise en œuvre de 44 projets communs. La stratégie Alaazm («détermination») a été élaborée sur douze mois par 350 responsables des deux pays, et comprenait 139 organismes gouvernementaux, souverains et militaires. 

En se concentrant sur trois domaines principaux: l'économie, l'humanité et la connaissance, ainsi que la politique, la sécurité et l'armée, cette stratégie  cherchait à promouvoir la sécurité et les liens économiques, ainsi qu’à améliorer le niveau de vie des citoyens. 

Un échéancier de cinq ans avait été établi pour mettre en œuvre les projets de la stratégie. Le but était de construire un modèle intégré qui soutiendrait la coopération conjointe du CCG et contribuerait à protéger ses intérêts, en plus de créer de nouvelles opportunités. 

En marge de la première réunion du conseil de coordination, vingt protocoles d'accord avaient été signés pour mettre en œuvre les projets de la stratégie Alaazm. 

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En 2018, l'Arabie saoudite et les EAU ont développé une vision unifiée destinée à renforcer leur présence internationale grâce à la mise en œuvre de 44 projets communs. (SPA) 

Différents analystes du Moyen-Orient estiment que ces dernières années, une coopération politique et stratégique étroite entre le Royaume et les EAU a contribué à préserver la prospérité des pays du Golfe dans une région déchirée par les conflits. 

«Politiquement, les EAU et l'Arabie saoudite ont défendu des objectifs communs pour garantir que les peuples de la région puissent réaliser leurs aspirations à la sécurité, à la stabilité, à la paix et au développement», explique Al-Marar à Arab News. 

«En particulier au Yémen, les EAU restent fermes dans leurs appels à une solution politique pour mettre fin au conflit, et ont une confiance totale dans la gestion par l'Arabie saoudite sur ce dossier», poursuit-il. 

La coopération économique entre les deux pays est une réussite en soi. L'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial arabe des EAU, et leur troisième partenaire commercial international, représentant 7 % du commerce international non pétrolier des EAU. 

Les deux pays ont les deux plus grandes économies arabes et figurent parmi les dix premiers exportateurs mondiaux, avec une valeur totale des exportations de près de 750 milliards de dollars (environ 661 millions d’euros) en 2018. 

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Le prince héritier Mohammed ben Salmane en compagnie du prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyan, lors de sa dernière visite. (SPA) 

«Les similitudes dans le développement économique entre les EAU et l'Arabie saoudite ont uni nos deux nations et nous ont permis de stimuler la croissance. Ayant déjà convoqué deux réunions du Conseil de coordination Arabie-EAU ces dernières années, nos deux pays souhaitent développer de nouveaux partenariats dans divers secteurs, notamment le tourisme, les infrastructures, les transports, le transport maritime et la logistique», précise Al-Marar. 

«Les discussions bilatérales continuent de répondre aux efforts actuels visant à développer l'économie nationale dans les secteurs non pétroliers et réfléchissent  aux moyens d'améliorer le contexte économique et de responsabiliser le secteur privé dans nos pays.» 

La coopération entre l'Arabie saoudite et les EAU n'est pas moins évidente dans les domaines de l'énergie et de l'environnement. Le mois dernier, les deux pays, principaux membres de l'Opep, ont tous deux mis en relief leurs investissements dans les énergies renouvelables et les initiatives de décarbonisation. Ils ont également défendu le secteur pétrolier lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques pour son rôle dans la sécurité énergétique et le développement économique. 

Les ministres de l'énergie des deux pays ont soutenu conjointement que l'objectif de la COP26 devrait être de contenir les émissions de carbone, afin de continuer à utiliser le pétrole et le gaz et de faciliter la transition énergétique, en particulier pour les pays les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de développer les énergies renouvelables. 

«Les EAU et l'Arabie saoudite reconnaissent que nous devons jouer un rôle de premier plan dans l'adoption de technologies énergétiques propres et la promotion d'un avenir durable pour les générations à venir», ajoute Al-Marar. 

«Grâce à la diversification économique et à l'innovation verte, nos deux pays sont déterminés à promouvoir la résilience et la protection face au changement climatique, en particulier dans les pays en voie de  développement», conclut-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.


Soudan: 40 morts au Kordofan, les combats s'intensifient dans la région

Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
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  • L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours
  • "Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles"

PORT-SOUDAN: Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour.

L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours.

Le conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR de Mohammed Daglo a éclaté en avril 2023 et se concentre désormais au Kordofan, région stratégique car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

"Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles" à El-Obeid, a déclaré le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les violences continuent aussi au Darfour, selon l'Ocha, qui fait état de "multiples frappes aériennes et de drones" survenues dimanche, sans pouvoir donner de bilan du fait de l'accès limité au terrain et des difficultés de communications.

"Viols collectifs" 

Depuis la chute aux mains des paramilitaires le 26 octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée au Darfour, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

"Nous nous réveillons en tremblant de peur, les images du massacre nous hantent", a témoigné Amira, mère de quatre enfants réfugiée à Tawila, une ville à environ 70 kilomètres d'El-Facher, où s'entassent les déplacés sous des bouts de tissus transformés en tentes ou en auvent.

"C'étaient des viols collectifs. Des viols collectifs en public, devant tout le monde, et personne ne pouvait les arrêter", a-t-elle raconté.

Des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université américaine de Yale, qui documente la situation à El-Facher depuis le début du siège il y a 18 mois, ont permis de mettre en évidence des atrocités sur place.

Ces rapports ont déclenché l'"indignation générale", a déclaré à l'AFP Nathaniel Raymond, directeur du HRL qui croise les vidéos postées par des paramilitaires "en train de tuer des gens à un volume record" avec les images satellites afin de géolocaliser les exactions.

Le patron de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est indigné des "attaques continues visant le système de santé", affirmant que quatre personnes, dont des enfants, avaient été tuées à l'hôpital pédiatrique de la région de Kernoi, au Darfour, près de la frontière du Tchad.

Pourparlers ou combats ? 

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, s'est efforcé ces derniers jours, lors d'un déplacement au Caire, de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant aussi l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Ce groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions sont restées lettre morte.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait pourtant exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Mais après avoir étudié la proposition de cessez-le-feu, les autorités pro-armée ont affirmé que la guerre allait continuer.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais se poursuivent", a déclaré le ministre de la Défense, Hassan Kabroun.

Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l'armée, le général al-Burhane, a néanmoins présenté un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix dans toutes les régions du Soudan", selon le compte-rendu du ministre.

 "Malnutrition sévère" 

"La situation sur le terrain est très compliquée", a reconnu la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

Plus de 71.000 civils ont fui El-Facher depuis sa chute et quelque 12.000 arrivées ont été enregistrées à Tawila, selon l'ONU.

La guerre entre l'armée et les FSR a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU.

La situation des populations déplacées reste critique, a averti l'Unicef en soulignant que 14,6% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition sévère.