Instagram a un impact positif sur les jeunes, dit son patron aux élus US, convaincus du contraire

Adam Mosseri, directeur d'Instagram, témoigne lors d'une audience du comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports, le 8 décembre 2021, à Washington. (Photo, AFP)
Adam Mosseri, directeur d'Instagram, témoigne lors d'une audience du comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports, le 8 décembre 2021, à Washington. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Instagram a un impact positif sur les jeunes, dit son patron aux élus US, convaincus du contraire

  • L'une des études, datant de 2019, révélait qu'Instagram renvoyait une image personnelle négative pour un tiers des jeunes filles de moins de 20 ans
  • Une autre, datant de 2020, montrait que 32% des adolescentes estimaient que l'utilisation du réseau social avait aggravé l'image de leur corps

WASHINGTON : Instagram "peut aider" les jeunes en difficulté, et "œuvre pour le bien" des adolescents, a affirmé mercredi son patron Adam Mosseri durant son audition devant le Congrès américain, prenant le contrepied des récentes accusations formulées contre le réseau social, face à des parlementaires qui ont affirmé le contraire.

"Parfois, les jeunes vont sur Instagram alors qu'ils sont en train de vivre des choses difficiles dans leurs vies", a déclaré celui qui dirige cette filiale de Facebook (aujourd'hui devenu Meta) depuis trois ans. "Je pense qu'Instagram peut aider beaucoup d'entre eux dans ces moments."

Durant deux heures et demi, l'ancien entrepreneur n'a pas semblé céder une seule seconde à la pression de l'instant, répondant calmement aux sénateurs qui ont pourtant fait assaut de critiques à son endroit.

Il a déroulé une liste de mesures prises par Instagram pour rendre la plateforme plus sûre pour les jeunes utilisateurs, tout en défendant les résultats des recherches internes qui ont récemment fuité et nourri les critiques à l'encontre du réseau social.

L'une des études, datant de 2019, révélait qu'Instagram renvoyait une image personnelle négative pour un tiers des jeunes filles de moins de 20 ans.

Une autre, datant de 2020, montrait que 32% des adolescentes estimaient que l'utilisation du réseau social avait aggravé l'image de leur corps lorsqu'elles n'en étaient déjà pas satisfaites.

"Les propres recherches de Facebook ont alerté la direction, vous y compris, durant des années sur l'impact dommageable d'Instagram sur la santé mentale des adolescents", lui a lancé le sénateur Richard Blumenthal qui préside la sous-commission sur la protection des consommateurs devant laquelle s'exprimait M. Mosseri.

Pour autant Facebook "a continué à profiter de ces contenus dérangeants parce que cela signifiait plus de trafic, de publicité et de dollars", s'est indigné l'élu démocrate.

"Nous avons le même but", a répondu Adam Mosseri, "nous voulons que les jeunes utilisateurs soient en sécurité sur internet". Le dirigeant s'est engagé, à la demande de M. Blumenthal, à donner accès à une partie du produit de ses recherches internes. Il s'est aussi dit favorable à un nouveau cadre réglementaire pour les entreprises technologiques.

M. Mosseri a refusé de renoncer publiquement à la création d'un Instagram pour les moins de 13 ans, promettant simplement que le réseau social ne créerait pas de comptes pour les 10-12 ans qui puissent être créés sans le consentement des parents.

«Un peu d'empathie»

Enseveli par les sénateurs sous les exemples de jeunes gens victimes de ce que les élus considèrent comme les travers du réseau social, le trentenaire en costume-cravate sombre a défendu pied à pied Instagram, poliment mais fermement.

"Nous vous parlons de jeunes qui se font du mal à eux-mêmes, qui reçoivent des informations qui détruisent leur vie, et nous vous demandons de montrer un peu d'empathie", a lâché Marsha Blackburn, cheffe de file des républicains au sein de la sous-commission. "Et il semble que vous n'y arriviez pas."

Adam Mosseri s'est dit favorable à la création d'une organisation chargée de définir les meilleures pratiques pour le secteur.

Mais l'idée n'a pas séduit les sénateurs, qui entendent aller "beaucoup plus loin que ce que vous avez proposé", lui a répondu Richard Blumenthal. "L'auto-régulation, basée sur la confiance, n'est plus une solution viable. (...) La législation arrive."

Mi-novembre, plusieurs Etats américains ont ouvert une enquête pour déterminer si Meta, le nouveau nom de Facebook, avait délibérément laissé les enfants et les adolescents utiliser Instagram en sachant que la plateforme pourrait nuire à leur santé mentale et physique.

A la veille de l'audition, Instagram avait annoncé une série de mesures censées renforcer la protection des plus jeunes.

L'application va notamment empêcher les utilisateurs de mentionner dans leurs publications des adolescents qui ne sont pas abonnés à leur profil. Elle avait déjà rendu les comptes des mineurs privés par défaut quand ils s'inscrivent.

Le réseau social va aussi proposer, en mars 2022, des outils pour permettre aux parents de voir combien de temps leurs enfants passent sur l'application et instaurer des limites. Ils auront prochainement accès à un centre d'informations avec des tutoriels et des conseils d'experts.

Autre nouveauté, Instagram lance, sur tous les grands marchés anglophones, l'option "Fais une pause", qui suggérera aux utilisateurs d'arrêter pendant un moment de faire défiler des contenus sur l'appli.

Le sénateur Blumenthal a qualifié ces mesures de "petits pas", "pas impressionnants". "Une pause?", a dit l'élu, "ce n'est pas ça qui va sauver les enfants des effets addictifs" d'Instagram.


Inde: un avion à destination de Londres s'écrase à Ahmedabad avec 242 personnes à bord

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
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  • Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne
  • Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles"

AHMEDABAD: Un avion de la compagnie Air India, avec un total de 242 passagers et membres d'équipage à bord et à destination de Londres-Gatwick, s'est écrasé jeudi au décollage de l'aéroport d'Ahmedabad dans le nord-ouest de l'Inde, ont annoncé les autorités.

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué.

"Il a lancé un appel d'urgence (MAYDAY) au contrôleur aérien, qui n'a ensuite plus eu aucun contact avec l'appareil", indique le communiqué, ajoutant que l'avion "s'est écrasé au sol à l'extérieur du périmètre de l'aéroport".

"Il y avait 242 personnes à bord", dont deux pilotes et 10 membres d'équipage de cabine, a précisé l'aviation civile.

Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne.

Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles".

"Les secours sont mobilisés, et tous les efforts sont faits pour que les équipes médicales (...) soient envoyées rapidement sur le site", a indiqué le ministre dans un communiqué.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a de son côté adressé ses "pensées aux passagers et leurs familles dans ce moment profondément éprouvant".

Epaisses fumées noires 

Un centre a été ouvert afin d'accueillir les familles des victimes, a-t-il ajouté.

D'épaisses fumées noires s'élevaient au-dessus de l'aéroport de la ville, a indiqué un journaliste de l'AFP.

Ahmedabad, la principale ville de l'Etat du Gujarat en Inde, compte environ huit millions d'habitants. Son aéroport international, le septième plus fréquenté du pays,  est situé au milieu d'une zone résidentielle densément peuplée.

La dernière catastrophe aérienne dans le pays remonte à 2010, quand un avion de la compagnie Air India en provenance de Dubaï s'était écrasé à l'atterrissage à Bangalore, dans le sud de l'Inde, faisant 158 morts tandis que huit personnes avaient réussi à s'extraire de la carcasse de la carlingue.

En 1996, le vol 763 de la Saudi Arabian Airlines était entré en collision en plein vol près de New Delhi avec le vol 1907 de Kazakhstan Airlines.

Les 349 personnes à bord des deux avions avaient été tuées, faisant de cet événement la collision aérienne la plus meurtrière de l'histoire.

Depuis 2000, dans le monde, six catastrophes aériennes ont fait plus de 200 morts, la plus récente remonte à avril 2018, quand un avion de l’armée algérienne s’était écrasé peu après son décollage d'une base au sud d'Alger, faisant 257 morts, majoritairement des militaires et des membres de leurs familles.


Le Kremlin estime que la normalisation des relations avec les USA sont peu probables dans l'immédiat

Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
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  • « Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales.

MOSCOU : Le Kremlin a jugé mercredi « peu probable » l'obtention de résultats rapides dans les discussions russo-américaines sur la normalisation des relations entre Moscou et Washington, entamées après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en début d'année.

« Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP, tout en soulignant que ce « travail difficile va se poursuivre ».

Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales, ce qui marque un revirement soudain après des années de tensions extrêmes, sur fond de conflit en Ukraine. 

Le locataire de la Maison Blanche, qui affirme se situer « au milieu » entre la Russie et l'Ukraine, a depuis repris à plusieurs reprises la rhétorique du Kremlin, tout en vantant la possible coopération économique des États-Unis avec la Russie.

Des diplomates russes et américains ont tenu des consultations bilatérales en vue d'une normalisation en février et avril à Istanbul, après une première rencontre le 18 février à Ryad depuis février 2022.

Un nouveau round de consultations devrait avoir lieu « prochainement » à Moscou, a annoncé mardi l'ambassadeur russe aux États-Unis, Alexandre Dartchiev, à l'agence de presse officielle russe TASS.

Interrogé mercredi sur ces consultations, M. Peskov a souligné qu'il s'agissait de discussions « entre les ministères des Affaires étrangères », saluant un « dialogue qui se poursuit », sans toutefois donner plus de précisions sur la composition des délégations ni la date de la prochaine réunion.

La dynamique des discussions entre Russes et Américains dans les premières semaines semble toutefois avoir changé et la perspective d'un accord rapide sur le règlement du conflit en Ukraine, comme le souhaitait Donald Trump, semble s'être estompée.

Au-delà de l'Ukraine, Russes et Américains souhaitent aborder des sujets plus globaux tels que leurs relations économiques, l'architecture de la sécurité en Europe ou encore le contrôle des armements dans le monde.


Réseaux sociaux : un rapport tire la sonnette d'alarme sur la santé mentale des enfants

Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
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  • Plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.
  • Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux.

AMSTERDAM, PAYS-BAS : La crise de la santé mentale chez les enfants a atteint un point critique, exacerbée par « l'expansion incontrôlée » des réseaux sociaux, selon un rapport du groupe de défense des droits des enfants KidsRights publié mercredi.

Selon les recherches menées par cette organisation basée à Amsterdam et l'université Erasmus de Rotterdam, plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.

« Le rapport de cette année est un signal d'alarme que nous ne pouvons plus ignorer », a déclaré dans un communiqué Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights.

« La crise de la santé mentale et/ou du bien-être de nos enfants a atteint un point de bascule, exacerbé par l'expansion incontrôlée des plateformes de réseaux sociaux qui donnent la priorité à l'engagement plutôt qu'à la sécurité des enfants », a-t-il poursuivi. 

Le KidsRights Index, rapport annuel conduit par la fondation, évalue le degré d'adhésion de 194 pays aux droits des enfants et la manière dont les pays s'efforcent d'améliorer ces droits.

Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux, à savoir une utilisation compulsive et addictive des réseaux qui a un impact négatif sur le fonctionnement quotidien de l'utilisateur.

Le manque de données sur la santé mentale des enfants constitue un problème majeur et révèle selon le rapport un « besoin urgent » d'action coordonnée pour prendre en compte l'impact nocif de l'environnement numérique sur les enfants et adolescents. 

« Nous assistons à la lutte des gouvernements pour contenir une crise numérique qui est en train de remodeler fondamentalement l'enfance », a poursuivi M. Dullaert, appelant à accorder la priorité au bien-être des enfants plutôt qu'aux profits des entreprises.

Le rapport met en évidence des variations régionales importantes, faisant de l'Europe la région où les enfants de 13 ans sont le plus exposés au risque d'utilisation problématique des réseaux sociaux (13 %), et où le niveau de dépendance numérique des jeunes de 15 ans est « sans précédent », 39 % d'entre eux étant en contact continu avec leurs amis via les réseaux sociaux. 

Soutenue par la France et l'Espagne, la Grèce a proposé la semaine dernière, lors d'une réunion ministérielle au Luxembourg, d'encadrer l'utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.

En février, la mini-série Adolescence de Netflix avait révélé notamment les influences toxiques et misogynes auxquelles les jeunes sont exposés en ligne, poussant les gouvernements britannique et français à vouloir intégrer le visionnage du programme dans les écoles.

Adolescence « a mis en lumière les préoccupations mondiales concernant la représentation et la protection des enfants sur les plateformes numériques — mais nous avons besoin d'action, pas seulement d'indignation », a conclu M. Dullaert.