Thierry Frémaux: «Nous nous intéressons à tous les pays où il y a du cinéma»

De passage à Djeddah au Red Sea International Film Festival pour la projection de son film Lumière! L’aventure commence, Thierry Frémeaux se confie à Arab News en français sur les raisons qui l’ont poussé à créer ce film
De passage à Djeddah au Red Sea International Film Festival pour la projection de son film Lumière! L’aventure commence, Thierry Frémeaux se confie à Arab News en français sur les raisons qui l’ont poussé à créer ce film
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Publié le Vendredi 10 décembre 2021

Thierry Frémaux: «Nous nous intéressons à tous les pays où il y a du cinéma»

  • Ma présence pour cette première édition du Red Sea International Film Festival est la preuve que Cannes s’intéresse à ce festival
  • Le cinéma n’est toujours pas mort; on le constate ici au Red Sea International film festival

DJEDDAH: Directeur de l'institut Lumière à Lyon et président de l’association Frères Lumière, Thierry Frémaux est également délégué général du festival de Cannes, chargé à la fois du contenu artistique mais aussi de l'intendance et de la gestion administrative et logistique du festival.

De passage à Djeddah au Red Sea International Film Festival pour la projection de son film Lumière! L’aventure commence, il se confie à Arab News en français sur les raisons qui l’ont poussé à créer ce film. Un documentaire – projeté dans la catégorie «Trésors du cinéma»  composé uniquement de prises de vues «Lumière» dont il signe le commentaire en passionné défenseur des frères inventeurs du cinéma et qui nous ramène au tout début du 7e art.

Croyez-vous que le Red Sea Film festival va impacter la production cinématographique dans le monde arabe?

Je ne sais pas comment le festival peut impacter la production dans le monde arabe mais s’il peut déjà impacter dans son propre pays, ça sera une première étape. Et de ma propre expérience, après deux jours passés ici, je commence à comprendre qu’il y a énormément de jeunes cinéastes, beaucoup de jeunes producteurs, de jeunes techniciens qui veulent créer des projets.

Et puis initier un événement culturel, c’est une manière de mettre la lumière sur ce secteur et après une, deux, trois éditions, nous verrons comment le festival va se développer. Il faut, bien entendu, se donner du temps et de réelles preuves d’authenticité pour que le festival trouve sa propre identité qui ne soit pas une imitation des autres festivals. Et je suis sûr qu’il y a une potentialité fantastique!

Un partenariat avec le festival de Cannes serait-il envisageable dans le futur?

Créer un partenariat, nous verrons. Pour l’instant, ma présence pour cette première édition est la preuve que Cannes s’intéresse à ce festival. On ne nous a pas fait de propositions de partenariat et ce n’est pas au festival de Cannes de venir s’imposer. Mais on m’a lancé une invitation, je suis venu. Cette présence, c’est une façon de dire aussi à d’autres pays où nous avons l’habitude d’aller, aux États-Unis ou certains pays d’Europe, que nous allons aussi dans les pays arabes comme l’Égypte, et aujourd’hui en Arabie saoudite. Parce que, de ce point de vue, là aussi, ça bouge. Nous nous intéressons à tous les pays du monde où il y a du cinéma. 

Le cinéma est, en ce moment, dans une période délicate à cause de l’épidémie, à cause des plates-formes, à cause de beaucoup de choses…

Si je suis aujourd’hui en train de présenter les films Lumière, c’est aussi pour dire que la plus belle invention des Lumière, c’est la salle de cinéma.

 

À travers ce film, vous nous éclairez sur le parcours des fondateurs du cinéma. Les frères Lumière ont produit plus d’un millier de films: comment s’est effectuée la sélection pour ce documentaire?

Oui, les Lumière ont tourné ou produit entre mille cinq cents et deux mille films. C’étaient tous des petits films d’une minute. Pour ce documentaire qui s’intitule Lumière, l’aventure commence, le montage a été effectué avec des films très connus. La Sortie de l’usine Lumière, le premier film; Le Goûter des bébés, mais aussi L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, qui n’est pas le premier film du tout. C’est aussi une façon de redire la vérité sur certains épisodes connus et d’autres moins connus. Et une manière de faire découvrir de nombreux petits trésors qui montrent que les frères Lumière étaient des inventeurs. Mais les frères Lumière avaient un œil, ils ont tout de suite compris qu’on fait du cinéma en faisant du cinéma.

 

Les frères Lumière ont inventé le cinéma qui était muet à l’époque. Pourquoi avoir choisi de rajouter de la musique (en alternance avec la voix off)?

Il y a deux façons de montrer les films des Lumière. Aujourd’hui, je vais les montrer en muet avec des commentaires en live que je vais faire moi-même sur scène. Qui sont presque les mêmes commentaires que l’autre version du film enregistrée avec de la musique.

Et il s’agit de la musique de Camille Saint-Saëns car c’était un musicien français de la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle. Donc de l’époque des Lumière. C’est l’atmosphère musicale de l’époque pendant laquelle ces films ont été inventés et créés.

 

Ce film a rencontré un grand succès en France et également auprès de la jeunesse et des élèves. Aujourd’hui, même au Red Sea International Film Festival, nous avons vu des jeunes écoliers qui viennent le voir. A-t-il une vertu éducative?

Oui, tout film a une vertu éducative, même les grands films de fiction!

Mais celui-là en particulier. D’abord pour des élèves, mais aussi pour des adultes. Cela oblige à prendre le temps, à regarder, à imaginer. Et pour nous aussi, c’était le défi que l’on voulait se lancer. Vous avez raison, le film a eu beaucoup de succès, il a été distribué dans de nombreux pays du monde. Cela prouve que le public a de la patience, de la curiosité et de l’intérêt et que nous ne sommes pas obligés de voir seulement les films Marvel.  On peut aussi voir les premiers films de l’Histoire du cinéma. 

 

Comment peut-on soutenir ce secteur?

En apprenant à faire des films dans une école mais on peut également apprendre à faire des films en regardant des films. Donc, il faut monter les films et il faut également aider à la production. En France, on a un système, un écosystème tout à fait performant pour faire que le cinéma subsiste et survive. Le cinéma, dont on a toujours annoncé la mort, eh bien non, il n’est toujours pas mort. On le constate ici au Red Sea International film festival.

 

*Auguste et Louis Lumière étaient des fabricants français de matériel photographique à qui l'on attribue la première présentation publique d’un film en 1895: un plan d'ouvriers quittant leur usine. Au cours des dix années suivantes, ils réaliseront mille quatre cents films offrant une vision unique de la France du début du siècle.


«  Parlement », la série qui a rendu l'Europe captivante

"L'Europe a besoin de vous". Dans cette quatrième et dernière saison de la série actuellement en tournage, l'heure est grave. (AFP).
"L'Europe a besoin de vous". Dans cette quatrième et dernière saison de la série actuellement en tournage, l'heure est grave. (AFP).
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  • En s'attaquant avec malice à un sujet pas forcément évident, la série de France Télévisions créée par Noé Debré a conquis la critique et le public
  • Un pari osé mais un terrain vierge fantastique pour les scénaristes

STRASBOURG: "Silence... ça tourne!" : quand les eurodéputés désertent le Parlement européen, d'autres équipes les remplacent: celles de "Parlement", une série satirique qui a familiarisé le grand public avec l'institution... et l'encourage même à voter aux élections européennes.

"L'Europe a besoin de vous". Dans cette quatrième et dernière saison de la série actuellement en tournage, l'heure est grave. Carmen (Elina Lowensohn), de la Commission européenne, appelle Samy (Xavier Lacaille) à la rescousse. Le jeune Français s'est aguerri depuis ses débuts comme assistant parlementaire maladroit. Il se retrouve cette fois propulsé dans un Conseil européen où il devra une fois de plus se démener pour "sauver l'Europe".

En s'attaquant avec malice à un sujet pas forcément évident, la série de France Télévisions créée par Noé Debré a conquis la critique et le public (7 millions de vues pour les trois premières saisons).

Un pari osé mais un terrain vierge fantastique pour les scénaristes. "La grande chance qu'on a eue c'est qu'une comédie sur les institutions européennes, ça n'avait jamais été fait, donc toutes les vannes étaient possibles", souligne Pierre Dorac, coscénariste et coréalisateur de la série.

Cette coproduction européenne, au casting international et tournée dans les vraies institutions, a permis de dévoiler leur fonctionnement et de les ancrer dans l'imaginaire collectif.

« Intéresser » les gens 

"Si je parle de la Maison Blanche, vous avez une carte mentale de cet environnement, vous avez vu mille séries, mille films... Au niveau européen ce n'est pas le cas. Les bâtiments européens sont très peu montrés à la télévision et en fiction", compare Pierre Dorac.

Pour cela, il a fallu convaincre l'institution d'ouvrir ses portes aux tournages de cette série qui manie un humour mordant, avec des eurodéputés parfois dépeints en personnages paresseux, incompétents ou cyniques.

"L'administration du Parlement n'était pas forcément favorable parce qu'on a toujours peur de s'ouvrir, de se montrer", se rappelle Anne Sander, eurodéputée membre du groupe du Parti populaire européen (droite), qui trouvait de son côté que c'était une "excellente idée". "A l'heure où on dit que les gens se désintéressent de l'Europe c'est un bon moyen de les y intéresser", espère-t-elle.

L'acteur principal, Xavier Lacaille, assure avoir eu "plutôt des bonnes réactions, des gens enthousiastes, qui étaient contents qu'on s'intéresse à leur travail, à leur quotidien".

"C'est la quatrième saison et si on nous laisse encore tourner ici c'est qu'ils ne sont plutôt pas trop mécontents", glisse-t-il.

Preuve de la bonne image de la série, plusieurs personnalités ont accepté d'y faire une apparition (un "caméo") comme l'ancien commissaire européen Pascal Lamy, l'ex-secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune ou l'eurodéputée (La Gauche) Manon Aubry.

« Décomplexifié la chose »

Dans la saison 4, l'eurodéputé écologiste Benoît Biteau jouera même son propre rôle.

"Depuis que quelqu'un qui a fait un +caméo+ dans la saison 3 est devenu tête de liste aux européennes, ça a créé des vocations", sourit Pierre Dorac, en référence à Valérie Hayer, aujourd'hui tête de liste du camp Macron aux élections du 9 juin.

Comme Maxime Calligaro, également scénariste, Pierre Dorac a travaillé au Parlement européen, côtoyant fonctionnaires, parlementaires et leurs équipes et captant leur "façon de parler ou de voir le monde".

"Ils ont apporté une vérité, des anecdotes, plein de choses ancrées dans la réalité. Et en plus ils sont hyper drôles", souligne Xavier Lacaille.

La "force" de la série, "c'est d'avoir décomplexifié la chose", analyse Anne Sander.

Pour la saison 4, dont le tournage s'achève en avril, les réalisateurs ont filmé au Parlement européen de Strasbourg et pendant un véritable sommet européen, à Bruxelles.

Brouillant un peu plus les frontières entre fiction et réalité, les acteurs ont tourné de petites vidéos humoristiques pour inciter les citoyens à voter aux prochaines élections.

Elles seront diffusées à partir du 9 mai, date de la journée de l'Europe.


L’équipe australienne d’ABC dénonce une couverture biaisée du conflit en faveur d’Israël

Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. (AFP)
Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. (AFP)
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  • Le personnel mentionne «une dépendance excessive aux sources israéliennes et une méfiance flagrante à l’égard des sources palestiniennes»
  • Il dénonce par ailleurs un langage qui «favorise le récit israélien par rapport au journalisme objectif»

LONDRES: Le personnel d’Australian Broadcasting Corporation (ABC) se montre inquiet face à ce qu'il considère comme une couverture biaisée du conflit à Gaza en faveur d’Israël

Dans un document obtenu par Al-Jazeera grâce à une demande d’accès à l’information, le personnel mentionne «une dépendance excessive aux sources israéliennes et une méfiance flagrante à l’égard des sources palestiniennes», ainsi qu’un langage qui «favorise le récit israélien par rapport au journalisme objectif».  

Le résumé de trois pages détaille une réunion de novembre dernier durant laquelle 200 membres du personnel ont exprimé leurs inquiétudes concernant la couverture médiatique du diffuseur. 

«Nous craignons que le langage que nous utilisons dans notre couverture soit biaisé, privilégiant le récit israélien au détriment du journalisme objectif», peut-on lire sur le document. 

«C’est mis en évidence par notre réticence à utiliser des mots tels que “crimes de guerre, génocide, nettoyage ethnique, apartheid et occupation” pour décrire divers aspects des pratiques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie, même lorsque ces termes ont été utilisés par des organisations et sources respectables.» 

Même si ABC a reconnu ne pas pouvoir porter d’accusations pour génocide ou crimes de guerre, le personnel fait valoir que la chaîne «devrait être plus proactive dans sa couverture afin de remettre en contexte le conflit», insistant sur le fait que l’agression israélienne dans la région n’est pas décrite avec les «bons mots». 

En réponse à ces accusations, un porte-parole d’ABC déclare: «Tous les événements majeurs font l’objet de discussions internes approfondies. Nous écoutons et respectons les commentaires du personnel.» 

Le porte-parole s’est refusé à tout autre commentaire sur les questions internes, mais il affirme que le bureau du médiateur d’ABC a examiné la couverture du conflit à Gaza et l’a trouvée «professionnelle, de grande envergure et reflétant des événements dignes d’intérêt». 

Ces dernières nouvelles font suite à de précédentes controverses au sein d’ABC, notamment le licenciement prétendument illégal de la journaliste libano-australienne Antoinette Lattouf après qu’elle a partagé sur les réseaux sociaux un rapport de Human Rights Watch alléguant qu’Israël utilisait la famine comme arme de guerre à Gaza. 

Le personnel a menacé d’organiser une grève à moins que la direction de l’organisation ne réponde à ses préoccupations concernant une ingérence extérieure. 

Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Abullatef Alrashoudi, le boulanger saoudien qui fait sensation à Paris

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  • Aujourd’hui âgé de 34 ans, Abullatef Alrashoudi gère son propre café dans l’un des quartiers les plus branchés de Paris
  • Abullatef Alrashoudi est déjà connu dans le quartier comme «le chef saoudien» et ses clients lui demandent toujours des nouvelles de son pays natal

LONDRES: Cinq ans après le début de sa carrière médicale, le chirurgien saoudien Abullatef Alrashoudi s’est séparé définitivement de son stéthoscope. 

Le jour de son 30e anniversaire, il reçoit une offre du Cordon Bleu, la prestigieuse école culinaire parisienne qui a formé des sommités – de la chef américaine Julia Child à Mary Berry, l’une des premières juges de «The Great British Bake Off». 

Aujourd’hui âgé de 34 ans, M. Alrashoudi, qui gère son propre café dans l’un des quartiers les plus branchés de Paris, considère ce courriel comme un tournant dans sa vie. 

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(Photo fournie) 

«C’était le plus grand des cadeaux», déclare-t-il. «La pâtisserie a toujours été mon rêve et la médecine me montrait que ce n’était pas la bonne voie.» 

Après ce changement, qui, selon lui, a énormément surpris ses collègues à l’hôpital, la carrière d’Abullatef Alrashoudi a connu un essor remarquable. Neuf mois exténuants à étudier les techniques de la pâte à pain et de la boulangerie qui lui ont permis de travailler dans les plus grands restaurants parisiens – et finalement d’ouvrir son propre café. 

LÂM – qui combine le surnom d’Abullatef Alrashoudi, «Latif», et «âme» – est ouvert depuis un peu plus de six mois, mais il accueille déjà un flux constant d’habitués. 

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(Photo fournie) 

Cet espace aéré et minéral à la façade verte se trouve en face d’une boutique de Bubble Tea et d’une galerie d’art dans un quartier «branché et en plein essor», juste à côté de la place de la République, dans la capitale française. 

Dans la vitrine, une machine italienne La Marzocco fabriquée à la main, dans le même vert vibrant que le drapeau saoudien, produit du café onctueux de la marque parisienne haut de gamme Coutume

Ces préparations aromatiques sont accompagnées de viennoiseries fines qui combinent les techniques françaises traditionnelles avec des saveurs alléchantes du Moyen-Orient: la richesse du tahini, le goût sucré des pistaches croustillantes et le parfum de la rose. 

Abullatef Alrashoudi est originaire de la province riche en dattes d’Al-Qassim, mais il a grandi dans le nord de Riyad. Il explique qu’à la place du roulé à la cannelle, sa boutique en sert une version au citron noir inspirée du dessert saoudien klēja, à base de pâte briochée moelleuse, de miel et de biscuits. 

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(Photo fournie) 

D’autres options novatrices incluent des petits pains au zaatar et à la feta, des pâtisseries mélangeant chocolat et cardamome, ainsi qu’un biscuit au tahini, pour lequel il utilise la technique française classique du beurre fondu pour ajouter «une saveur plus profonde». 

Depuis son ouverture en septembre, LÂM est rapidement devenu un lieu prisé. Alors que la plupart des clients sont «des habitants du quartier», M. Alrashoudi, qui parle couramment le français, espère que les mois à venir attireront davantage de visiteurs originaires du Golfe, en particulier à l’approche des jeux Olympiques, qui se tiendront dans la ville cet été. 

Mais avant que des millions de visiteurs du monde entier ne se rendent à Paris pour un mois d’épreuves sportives, Abullatef Alrashoudi se concentre sur le ramadan, avec des heures de jeûne dans la capitale française allant de 5 h 30 à 19 h cette année. 

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(Photo fournie) 

Pour marquer le mois sacré, il sert des dattes saoudiennes avec chaque café et il prévoit de perpétuer cette habitude après la fin du ramadan parce que les clients «apprécient vraiment cela». 

Impossible d’ôter à un Saoudien sa générosité. Conformément aux principes de la hafawa («hospitalité»), M. Alrashoudi réserve chaque soir une tasse de café à son voisin tunisien, un restaurateur qui fait le ramadan. 

Abullatef Alrashoudi est déjà connu dans le quartier comme «le chef saoudien» et ses clients lui demandent toujours des nouvelles de son pays natal – en particulier sur la transformation culturelle que connaît le Royaume ces dernières années dans le cadre de l’initiative Vision 2030 du prince héritier, Mohammed ben Salmane. 

Le jeune boulanger attribue une grande partie de son succès à ces changements. C’est la fondation Misk du prince héritier qui lui a accordé une bourse pour étudier au Cordon Bleu avec un groupe d’autres jeunes Saoudiens, qui depuis dirigent des restaurants dans le Royaume et au-delà. 

«Quand j'étais jeune, nombre de gens ne connaissaient pas l’Arabie saoudite, mais ces dernières années, cela a changé», explique M. Alrashoudi, qui reconnaît que LÂM est l’un des rares lieux culinaires du Golfe à travers le monde à avoir une incidence positive sur la perception que les gens ont de la région. 

Mais malgré la représentation croissante de la culture du Golfe sur la scène mondiale, pour la plupart des gens, la cuisine arabe évoque encore principalement des images de plats levantins comme le chawarma, le houmous et le falafel. 

Cela se reflète dans le paysage culinaire des grandes villes. Les statistiques de TripAdvisor révèlent que Londres et New York ne comptent, à elles deux, qu’un seul restaurant saoudien, bien qu’elles abritent des centaines de restaurants libanais et égyptiens. 

Abullatef Alrashoudi estime qu’il est temps de changer la donne, en particulier à une époque où les convives souhaitent de plus en plus élargir leurs horizons. 

«Le gouvernement déploie des efforts considérables pour inciter les gens à visiter l’Arabie saoudite et pour exporter notre culture», souligne-t-il. «C’est mon pays natal et je l’adore. Il est nécessaire que le reste du monde se familiarise avec notre culture.» 

 

Muffins à l’orange et au safran d’Abullatef Alrashoudi 

Ingrédients: 

200 g de sucre; zeste de 2 oranges; 2 œufs moyens; 105 ml d’huile d’olive; 2 cuillères à café d’essence de vanille; 300 g de farine tout usage; 1/2 cuillère à café de bicarbonate de soude; une généreuse pincée de sel; 60 g de farine d’amande; 120 g de babeurre; 120 ml de jus d’orange; 20 g de sucre; une pincée de safran 

Instructions: 

1. Mélangez 200 g de sucre avec le zeste d’orange jusqu'à ce que le mélange soit parfumé et que le sucre soit légèrement humide – cela aide à libérer les huiles du zeste, apportant une touche de saveur d’orange. 

2. Cassez les œufs dans le mélange sucre-zeste. Fouettez énergiquement jusqu’à ce que le tout soit bien mélangé. Ajoutez ensuite l’huile d’olive en fouettant. Il faut que le tout soit émulsifié, donnant à vos muffins une belle texture légère. Ajoutez ensuite l’essence de vanille. 

3. Dans un autre bol, fouettez ensemble la farine tout usage, le bicarbonate de soude, le sel et la farine d’amande. 

4. Creusez un puits au centre de vos ingrédients secs. Versez le mélange d’œufs, d’huile et de zeste. Mélangez le tout. 

5. Ajoutez le jus d’orange et le babeurre. Le mélange devrait maintenant être doré. Dans un autre bol, mélangez 20 g de sucre avec le safran pour saupoudrer les muffins. 

6. Versez la pâte dans des moules à muffins. Saupoudrez avec le mélange safran-sucre. Cuire au four préchauffé à 200°C pendant dix à quinze minutes, ou jusqu’à ce que les muffins soient dorés et qu’un cure-dents en ressorte propre. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com