Rassemblée derrière Pécresse, la droite se remet à y croire

La candidate du parti de droite Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle de 2022, Valérie Pécresse, s'adresse à des partisans lors d'une réunion publique à La Madeleine, près de Lille, le 10 décembre 2021. (Photo, AFP)
La candidate du parti de droite Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle de 2022, Valérie Pécresse, s'adresse à des partisans lors d'une réunion publique à La Madeleine, près de Lille, le 10 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Rassemblée derrière Pécresse, la droite se remet à y croire

  • Après le congrès du 4 décembre qui a désigné Valérie Pécresse comme candidate, le scénario semble s'écrire au mieux pour une droite requinquée
  • Même si beaucoup appellent à la prudence en attendant que cette percée se confirme, le soulagement est grand dans un parti écarté du pouvoir depuis dix ans

PARIS : En ordre de bataille derrière Valérie Pécresse, dopée par des sondages flatteurs, la droite se remet à croire en ses chances de déjouer le match Macron/extrême droite pour l'emporter en 2022.

Après le congrès du 4 décembre qui a désigné Valérie Pécresse comme candidate, le scénario semble s'écrire au mieux pour une droite requinquée: le choix d'une femme qui crée la surprise, un message de rassemblement, et plusieurs sondages encourageants.

Le plus remarqué de ces sondages, mardi, donnait Valérie Pécresse gagnante face à Emmanuel Macron au second tour. C'est la première fois qu'un candidat de droite apparaît en capacité de se qualifier pour le second tour et de gagner la présidentielle.

"Ce n'est qu'un début", a prudemment estimé mardi Valérie Pécresse, qui lit cependant dans ces sondages "une envie d'alternance, de solutions pour le pays" et "c'est nous qui les incarnons aujourd'hui".

Même si beaucoup appellent à la prudence en attendant que cette percée se confirme, le soulagement est grand dans un parti écarté du pouvoir depuis dix ans, et qui joue dans la prochaine présidentielle sa survie de grande formation à vocation gouvernementale.

Dans la majorité où on surveille de près la menace que pourrait représenter la candidate, un cadre LREM relativise "un effet sondagier mécanique".

"Il y a un effet +blast+ dans le fait qu'une femme nous représente", a affirmé mercredi la numéro 2 de LR Annie Genevard, selon qui Valérie Pécresse "ne va pas laisser le soufflé retomber" en arpentant immédiatement le terrain.

"C'est peut-être l'erreur faite en 2016", a ajouté Mme Genevard dans une allusion aux vacances prises par François Fillon après sa victoire dans la primaire de droite.

Sitôt désignée, Valérie Pécresse a elle entamé sa campagne sur les chapeaux de roues en se rendant dans le fief de chacun de ses rivaux battus pour porter un message de rassemblement.

Une façon de désamorcer les déchirements coutumiers mais mortifères à droite, qui semblaient prêts à renaître dès le lendemain du congrès, lorsque l'autre finaliste de la primaire Eric Ciotti a taclé la gagnante.

L'enjeu de «faire»

Commençant sa tournée chez le député des Alpes-maritimes, Valérie Pécresse lui a promis une place "singulière" dans sa campagne, et envisagé de reprendre sa proposition sur l'exonération des successions. Elle s'est ensuite déplacée aux côtés de Philippe Juvin mardi et de Michel Barnier jeudi, avant une réunion publique commune avec Xavier Bertrand vendredi à Lille.

Entre temps la présidente de l'Ile-de-France a aussi rencontré mardi les parlementaires d'un parti qu'elle a quitté en 2019. "Elle nous a dit de mettre de l’énergie, du dynamisme, d’y croire", rapportait mercredi le patron des députés LR Damien Abad.

Avec un programme qui s'annonce chargé dès le début du mandat, son enjeu "c’est de faire, pas de plaire. Dans un quinquennat les six premiers mois sont absolument déterminants", explique-t-il.

La route est encore longue pour la candidate qui devra rassembler l'aile sociale et centriste de l'électorat potentiel, sensible au discours d'Emmanuel Macron, et qui pourrait être séduite par le mouvement Horizons de l'ex-LR Edouard Philippe.

Il lui faudra aussi retenir l'aile droite de l'électorat, tentée par Marine Le Pen, et qui se reconnaît dans les constats dressés par Eric Zemmour.

Mardi le parti a décidé de faire le ménage dans ses rangs face à la tentation Zemmour, en retirant la fonction de vice-président à Guillaume Peltier après un tweet jugé trop favorable au candidat d'extrême droite. Les membres du Mouvement conservateur ont été exclus également, en raison de leur proximité affichée avec le polémiste.

Un grand meeting devait marquer le début de campagne samedi porte de Versailles. Covid oblige, il a été remplacé par une réunion des cadres du parti à la Mutualité, avec un discours de Valérie Pécresse dans l'après-midi.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.