Mozambique: les violences jihadistes se perpétuent, les stratégies évoluent

Plus d'une centaine de femmes et d'hommes attendent aux abords du port maritime de Pemba l'arrivée éventuelle d'un bateau transportant leurs proches évacués des côtes d'Afungi et de Palma après l'attaque par les forces armées contre la ville de Palma le 31 mars. 2021. (Alfredo Zuniga / AFP)
Plus d'une centaine de femmes et d'hommes attendent aux abords du port maritime de Pemba l'arrivée éventuelle d'un bateau transportant leurs proches évacués des côtes d'Afungi et de Palma après l'attaque par les forces armées contre la ville de Palma le 31 mars. 2021. (Alfredo Zuniga / AFP)
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Mozambique: les violences jihadistes se perpétuent, les stratégies évoluent

  • Les attaques se poursuivent chaque semaine contre villages et civils, mais s'étendent vers les provinces voisines du Cabo Delgado, au nord du pays, et jusqu'en Tanzanie
  • Ces groupes armés, qui ont juré allégeance au groupe État islamique, terrorisent cette région pauvre, à majorité musulmane depuis octobre 2017

MAPUTO, Mozambique : Cinq mois après l'arrivée de soldats étrangers dans le nord du Mozambique, pour appuyer une armée débordée par les violences jihadistes, les groupes armés ont évolué dans leurs tactiques comme sur le champ de bataille.

Les attaques se poursuivent chaque semaine contre villages et civils, mais s'étendent vers les provinces voisines du Cabo Delgado, au nord du pays, et jusqu'en Tanzanie, selon témoins et experts de ce conflit meurtrier qui a déjà forcé plus de 800.000 personnes à quitter leur foyer en quatre ans.

La semaine passée, ces groupes ont incendié des dizaines de maisons, décapité une personne et en ont tué deux autres par balles dans la zone de Macomia, selon des riverains.

Après avoir tiré à bout portant sur une femme âgée, ils ont jeté son cadavre dans un bâtiment en feu, ne laissant que des restes carbonisés à sa famille en deuil, a raconté Abudo Sitaupe.

"Les gens cherchent à se réfugier ailleurs", a-t-il ajouté.

Ces groupes armés, qui ont juré allégeance au groupe État islamique, terrorisent cette région pauvre, à majorité musulmane depuis octobre 2017.

Une attaque soigneusement planifiée avait visé le port de Palma en mars, tuant des dizaines de personnes et provoquant des déplacements massifs.

Dans la foulée de cette attaque --à moins de 10 km des opérations industrielles du géant de l'énergie français Total, forçant le groupe à suspendre un méga projet gazier de plusieurs milliards d'euros -- des pays africains ont proposé leur aide.

Les voisins, Afrique du Sud en tête, et le Rwanda ont déployé des soldats, tandis qu'Américains et Européens formaient des cadres militaires.

Mais lors des dernières attaques, pas de forces de sécurité en vue. "L'armée est pourtant stationnée dans le village voisin", remarque un témoin qui dit appartenir à un groupe d'autodéfense communautaire.

"Les gens du coin partent vers les villes", dit à l'AFP Judite Paulino, commerçante à Macomia. "Ils ont peur".

- Petits groupes dispersés -

"Il y a des rumeurs d'instabilité dans la province de Niassa, à Mecula, réglez cela rapidement", a dit le président mozambicain Filipe Nyusi, lors d'une cérémonie de remise de diplômes à des policiers vendredi.

Les groupes armés ont recruté parmi les paysans et pêcheurs du coin, furieux de ne voir aucune retombée des investissements énormes réalisés depuis le repérage d'importantes réserves de gaz naturel offshore.

Avec 3.100 combattants étrangers à ses côtés, le Mozambique a reconquis Palma et promis que la situation s'améliorait.

"La priorité des Rwandais est de protéger la zone autour des installations de Total", dit Johan Viljoen, chercheur à l'Institut pour la paix Denis Hurley. Rentré la semaine dernière d'une visite dans la région, il confirme avoir reçu des rapports faisant état d'attaques en Tanzanie et dans les provinces voisines.

Pour Borges Nhamire, chercheur à l'Institut des études de sécurité à Pretoria, les groupes armés semblent s'être dispersés en petits groupes qui organisent maintenant des attaques dans une zone plus large.

"C'était attendu, que le conflit évolue, que les insurgés se dispersent en petits groupes et trouvent un moyen de survivre", après la contre-offensive des militaires mozambicains et leurs alliés, dit-il à l'AFP. "La Tanzanie et la rive nord de la rivière Ruvuma ont aussi été ciblés".

Dans la province de Niassa, un hôpital a été attaqué et des magasins pillés cette semaine, racontent des témoins à l'AFP. "Les gens ont la trouille, ils veulent partir", dit Carlitos Mucuna, qui vit à Mecula.

Plus de 3.500 personnes ont été tuées, dont près d'une moitié de civils, depuis le début du conflit, selon l'ONG américaine ACLED.

Les forces étrangères aident l'armée à reprendre des villes mais très peu a été fait pour dialoguer avec la guérilla ou maîtriser ses chefs.

"Dans un sens, il fallait s'y attendre", dit Darren Olivier, directeur du bulletin African Defence. "Ni le Rwanda ni les pays voisins n'ont vraiment porté atteinte au leadership ou à la force du groupe, et ils ont pu se fondre dans des territoires ruraux plus profonds et mener des frappes opportunistes."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.