L'ex-nageur français Yannick Agnel, soupçonné de viol sur mineure, inculpé et placé sous contrôle judiciaire

Selon le journal L'Equipe, «l'enquête ferait suite à une plainte d'une nageuse qui s'entraînait avec Agnel à Mulhouse entre 2014 et 2016». (Photo, AFP)
Selon le journal L'Equipe, «l'enquête ferait suite à une plainte d'une nageuse qui s'entraînait avec Agnel à Mulhouse entre 2014 et 2016». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

L'ex-nageur français Yannick Agnel, soupçonné de viol sur mineure, inculpé et placé sous contrôle judiciaire

  • L'ancien sportif de 29 ans, reconverti dans l'e-sport et consultant dans divers médias, a quitté le tribunal de Mulhouse vers 19H50
  • La procureure de la République de Mulhouse avait précisé jeudi qu'une plainte avait été déposée l'été dernier pour des faits remontant «à peu près à 2016»

MULHOUSE : L'ancien nageur français et champion olympique Yannick Agnel a été mis en examen (inculpé) pour "viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans" et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé samedi le parquet de Mulhouse (est).

Le placement en détention provisoire, sollicité par le juge d'instruction conformément aux réquisitions du parquet, n'a pas été ordonné par le juge des libertés et de la détention, a précisé la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.

L'ancien sportif de 29 ans, reconverti dans l'e-sport et consultant dans divers médias, a quitté le tribunal de Mulhouse vers 19H50, accompagné de quelques proches, sans faire de déclarations.

La procureure de la République de Mulhouse avait précisé jeudi qu'une plainte avait été déposée l'été dernier pour des faits remontant "à peu près à 2016".

Selon le journal L'Equipe, "l'enquête ferait suite à une plainte d'une nageuse qui s'entraînait avec Agnel à Mulhouse entre 2014 et 2016". 

"Plusieurs nageurs ou anciens nageurs ont été auditionnés ces dernières semaines", avait ajouté le quotidien sportif.

Double champion olympique en 2012, Yannick Agnel avait ensuite tenté une expérience aux Etats-Unis, avant de rentrer en France et de prendre une licence au Mulhouse Olympic Natation (MON) en septembre 2014. 

Il s'y est entraîné durant deux ans sous la houlette de Lionel Horter, jusqu'aux JO-2016.

Maracineanu très touchée

La ministre des Sports Roxana Maracineanu, elle-même passée par le club mulhousien lorsqu'elle était nageuse, a déclaré suivre de près cette affaire: "C'est une instruction qui suit son cours et doit suivre son cours, la plainte de la jeune fille est entre les mains de la justice et elle doit aller au bout", a-t-elle souligné samedi à Val d'Isère, où elle suivait les épreuves de la Coupe du monde de ski alpin.

"C'est un sujet très important pour moi au niveau national, c'est un combat qu'on porte au niveau européen et international (...) que la parole puisse se libérer (...) c'est essentiel pour que d'autres enfants n'aient plus à subir ça", a-t-elle ajouté.

La ministre est restée proche de son ancien entraîneur, Lionel Horter, qui entraîne toujours les nageurs au centre de haut niveau mulhousien.

"C'est quelqu'un de très important. Je connais personnellement la personne qui a déposé plainte, vous imaginez bien que cela me touche particulièrement", a poursuivi Roxana Maracineanu.

Litige avec le MON

Yannick Agnel possède l'un des plus beaux palmarès de la natation française: il a été double champion olympique à Londres en 2012 sur le 200 m nage libre et le relais 4x100 m, avant d'être sacré champion du monde dans ces deux disciplines en 2013.

Toutefois, aux JO de Rio en 2016, il avait été éliminé dès les séries du 200 m nage libre et il avait annoncé sa retraite sportive dans la foulée.

Après sa carrière sportive, Yannick Agnel est notamment devenu consultant pour France Télévisions en 2019. Il a commenté les épreuves de natation pour les chaînes du groupe lors des JO de Tokyo cet été.

Il s'est aussi investi dans l'e-sport: il est directeur sportif d'un club et, depuis quelques mois, consultant e-sport pour la radio publique Franceinfo, pour laquelle il réalisait jusqu'ici une chronique hebdomadaire et un podcast mensuel.

La radio a cependant annoncé jeudi à l'AFP suspendre sa collaboration avec Agnel "en raison de la procédure judiciaire en cours", jusqu'aux conclusions de l'enquête.

Dans un autre dossier, le Mulhouse Olympic Natation est de son côté mis en examen pour "tentative d'escroquerie" pour des faits remontant également à 2016. 

Le club était en litige avec plusieurs nageurs, dont Yannick Agnel, qui est allé en justice pour toucher les 60 000 euros que lui devait le MON pour sa dernière année de contrat. 

Le club a été condamné à payer cette somme au nageur, mais a fait appel. L'affaire doit être examinée en appel en mars 2022.


La reconnaissance d'un Etat palestinien est «un devoir moral» et «une exigence politique», dit Macron

Lors d'une conférence de presse à Singapour, Emmanuel Macron a affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël. (AFP)
Lors d'une conférence de presse à Singapour, Emmanuel Macron a affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël. (AFP)
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  • La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien
  • Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que "la création d'un Etat palestinien" sous conditions était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique"

SINGAPOUR: Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique", tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l'ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin.

Lors d'une conférence de presse à Singapour, il a aussi affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël, "s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours" dans la bande de Gaza.

Dans ce cas, l'Union européenne devra "appliquer" ses "règles", "c'est-à-dire mettre un termes à des processus qui supposent le respect des droits de l'Homme, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et appliquer des sanctions", a-t-il estimé, en référence à l'accord d'association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

"Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c'est aujourd'hui une nécessité, mais j'ai encore l'espoir que le gouvernement d'Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire", a-t-il ajouté.

La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien.

Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que "la création d'un Etat palestinien" sous conditions était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique".

Il en a énuméré les conditions : "libération des otages" détenus par le Hamas, "démilitarisation" du mouvement islamiste palestinien, sa "non-participation" à la gouvernance de cet Etat, une "réforme de l'Autorité palestinienne", la reconnaissance, par le futur Etat, d'Israël et de "son droit à vivre en sécurité", et la "création d'une architecture de sécurité dans toute la région".

"C'est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j'y serai", a-t-il dit au sujet de la conférence à l'ONU.

 


Bayrou et Retailleau, des destins liés malgré les désaccords

Le Premier ministre français François Bayrou (à droite) prononce un discours avec le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau après une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou (à droite) prononce un discours avec le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau après une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre centriste François Bayrou et son vibrionnant ministre de l'Intérieur devenu patron de la droite Bruno Retailleau ont paradoxalement besoin l'un de l'autre malgré leurs différences

PARIS: Duo improbable, comme les deux faces d'une même pièce, le Premier ministre centriste François Bayrou et son vibrionnant ministre de l'Intérieur devenu patron de la droite Bruno Retailleau ont paradoxalement besoin l'un de l'autre malgré leurs différences.

Quand le patron de la place Beauvau a été élu à la tête des Républicains le 18 mai, François Bayrou lui a transmis sur X ses "chaleureuses" félicitations et souligné sa "magnifique" victoire, souhaitant faire "cause commune" avec lui au gouvernement.

La désormais double casquette du Vendéen est même "une force" pour le gouvernement, a-t-il appuyé mardi sur BFMTV, en qualifiant de "sérieuses" ses propositions contre l'islam radical, alors même que le président Emmanuel Macron lui a demandé de revoir sa copie.

Le nouveau patron de LR considère pour sa part que sa large élection a "tranché" la question de son maintien au gouvernement du centre et de la droite.

Or privé de majorité et en difficulté pour faire adopter un prochain budget très contraint, François Bayrou ne peut pas gouverner sans la droite et prendre le risque que cette dernière rejoigne les rangs de l'opposition pour le censurer.

- "Vice-Premier ministre" -

Nommé à Matignon il y a seulement cinq mois, François Bayrou "a envie de durer". Il "ne veut pas se prendre de claques" sur le prochain budget et pour ne fâcher personne, il "endort tout le monde", rapporte un ancien ministre social-libéral.

Du coup "ça rame" à Matignon, qui reste flou sur ses intentions.

De son côté Bruno Retailleau bénéficie à son poste d'une exposition médiatique et d'un champ d'action qui pourraient servir ses ambitions élyséennes.

Ministre et président de LR, "ça redonne une réalité à la droite, un rayonnement qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps", souligne une ministre "amie" du patron de Beauvau. "Ca le met dans le paysage" en même temps que "ça l'expose".

"Bruno est quelqu'un de loyal", fait valoir un ministre de droite, qui doute que l'opinion, "à qui on explique tous les jours que tout va mal", comprenne son éventuel départ du gouvernement "pour des questions électoralistes".

Mais "ça va être compliqué de faire avec un poids-lourd" comme lui, qui pèse désormais autant qu'un "vice-Premier ministre", souligne un conseiller ministériel.

Quand le chef du gouvernement était lundi en Loire-Atlantique pour un comité de la mer, c'est Bruno Retailleau qui est allé à la rencontre des agriculteurs près de l'Assemblée nationale avec la ministre LR Annie Genevard.

Ministre ou candidat en campagne ? "Je suis un enfant de la ruralité", a commencé M. Retailleau en défendant l'agriculture française et en ignorant à quelques mètres de lui le patron de Renaissance Gabriel Attal, pourtant son partenaire de gouvernement.

- "Entre-deux" -

Depuis sa victoire à la présidence de LR, le nouveau patron de la droite a bondi dans les sondages. Mais "est-ce parce qu'il est Bruno Retailleau ou parce qu'il est ministre de l'Intérieur ?" se demande un membre du gouvernement.

"Que le gouvernement soit traversé de tentations présidentielles au détriment de l'efficacité gouvernementale, c'est dangereux", prévient un député macroniste. "On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre".

"Soit les Républicains sont en soutien, soit ils quittent le gouvernement. On ne peut pas rester dans un entre deux", estimait un autre élu Renaissance après que la porte-parole LR Sophie Primas avait évoqué "la fin" prochaine du macronisme, provoquant un tollé dans le camp présidentiel.

Pendant que François Bayrou est accusé de "se planquer", Bruno Retailleau, soucieux de ne pas se faire accuser de "dilution" dans le macronisme, cherche à se démarquer en promettant un projet de "rupture" en 2027.

De quoi tendre la cohabitation entre ministres qui s'apparente déjà à de la cacophonie. Chacun y va de sa proposition au risque de contredire le Premier d'entre eux. "Chacun existe" mais "il y a un chef", a tenté de rappeler mardi François Bayrou tout en assumant avoir voulu des ministres "poids-lourds".

Si Bruno Retailleau "veut concourir à la présidentielle, il devra sortir" du gouvernement, pense un proche du Premier ministre. "Donc ça va nous causer encore des emmerdes".


L'UE et six de ses Etats membres ratifient le traité pour protéger la haute mer

Cette photographie prise le 19 avril 2024 montre la baie des anges dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, où se dérouleront certains des matchs de football des Jeux olympiques de Paris 2024. (AFP)
Cette photographie prise le 19 avril 2024 montre la baie des anges dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, où se dérouleront certains des matchs de football des Jeux olympiques de Paris 2024. (AFP)
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  • L'Union européenne et six de ses Etats membres ont ratifié mercredi le traité pour protéger la haute mer, à quelques jours de la conférence de l'ONU sur les océans organisée en France
  • Cela porte à 29 le nombre de ratifications, encore loin des 60 nécessaires pour l'entrée en vigueur du traité

Nations unies, États-Unis: L'Union européenne et six de ses Etats membres ont ratifié mercredi le traité pour protéger la haute mer, à quelques jours de la conférence de l'ONU sur les océans organisée en France et qui a fait de son entrée en vigueur une priorité.

L'UE ainsi que Chypre, la Finlande, la Hongrie, la Lettonie, le Portugal et la Slovénie, ont déposé auprès des Nations unies leurs instruments de ratification du texte adopté en juin 2023 après des années de négociations, a indiqué la mission européenne à l'ONU dans un communiqué. La France et l'Espagne l'avaient déjà fait en début d'année.

C'est un "pas historique vers la protection des océans du monde et la préservation de l'équilibre délicat des écosystèmes de la planète", a commenté le commissaire européen à la Pêche et aux Océans, Costas Kadis, appelant tous les pays à suivre cet exemple.

Cela porte à 29 le nombre de ratifications, encore loin des 60 nécessaires pour l'entrée en vigueur du traité.

La coalition d'ONG High Seas Alliance a salué une "étape majeure". Mais "il faut augmenter la pression politique", a insisté sa directrice Rebecca Hubbard dans un communiqué.

Alors que la France et les ONG de défense de l'environnement avaient espéré que le traité prenne vie à l'occasion de la conférence de l'ONU sur les océans à Nice du 9 au 13 juin, il n'y a plus aucune chance que cela se produise. Le traité ne pourra en effet entrer en vigueur que 120 jours après la 60e ratification.

Malgré tout, la priorité "numéro un" de la France qui accueille la conférence "est d'obtenir les 60 ratifications pour l'entrée en vigueur. Si ce n'est pas à Nice, au moins dans un avenir très proche", a commenté cette semaine l'ambassadeur français à l'ONU Jérôme Bonnafont.

Le traité historique vise à mettre à l'abri des écosystèmes marins vitaux pour l'humanité menacés par des pollutions multiples, dans les eaux internationales qui couvrent près de la moitié de la planète.

Il prévoit notamment la création d'aires marines protégées où certaines activités pourraient être limitées. Si le texte n'en donne pas de liste, cela pourrait inclure la pêche ou l'extraction minière, qui dépendent aussi toutefois d'autres organisations internationales.