Des châssis aux batteries, course à la reconversion chez Volkswagen

Les quelque 120 000 salariés de Volkswagen en Allemagne (sans les filiales) doivent se préparer à des changements en profondeur, avertit régulièrement le patron Herbert Diess. (Photo, AFP)
Les quelque 120 000 salariés de Volkswagen en Allemagne (sans les filiales) doivent se préparer à des changements en profondeur, avertit régulièrement le patron Herbert Diess. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Des châssis aux batteries, course à la reconversion chez Volkswagen

  • La nouvelle coalition allemande menée par le chancelier Olaf Scholz, s'est donné l'objectif d'avoir sur les routes du pays 15 millions de véhicules à batterie d'ici 2030
  • Ce basculement révolutionne les métiers de la branche auto et avec eux la vie de milliers salariés. Le défi de la formation professionnelle, pour éviter la casse sociale, est immense

WOLFSBURG : Souder, découper, plier: le métal n'avait aucun secret pour Michelle Gabriel après son apprentissage chez Volkswagen. Mais quelques années plus tard, la jeune femme jongle avec la programmation de logiciels pour véhicules du futur, à l'issue d'une reconversion express.

A 24 ans seulement, cette Allemande longiligne a déjà changé de voie professionnelle, illustrant la transformation sans précédent en cours dans le secteur automobile, qui tourne progressivement la page du moteur à combustion et se mue en industrie électrique et numérique.

La nouvelle coalition allemande menée par le chancelier Olaf Scholz, entrée en fonction cette semaine, va accélérer ce virage, avec l'objectif d'avoir sur les routes du pays 15 millions de véhicules à batterie d'ici 2030... contre quelque 520 000 aujourd'hui.

Ce basculement révolutionne les métiers de la branche auto et avec eux la vie de milliers salariés. Le défi de la formation professionnelle, pour éviter la casse sociale, est immense.

En voie de disparition

Michelle Gabriel a beau avoir "vraiment aimé le travail manuel et la soudure" durant son apprentissage dans la construction métallique, "je ne pouvais pas m'imaginer entrer dans une profession qui n'existera peut-être plus dans 5 ans", explique la jeune employée de Volkswagen à l'AFP.

"Mécanicien de construction était déjà un métier en voie de disparition quand j'ai terminé ma formation", se souvient celle qui a débuté, comme tous les apprentis, sur les chaînes de fabrication du groupe.

Aussi, quand le géant automobile lui a présenté la possibilité d'intégrer sa "Faculté 73", un programme de deux ans destiné à former des développeurs de logiciels, elle n'a pas hésité.

Ouvert aux employés de Volkswagen comme aux postulants extérieurs -- sélectionnés après des tests mais sans critère de diplôme -- cet apprentissage est l'une des réponses du constructeur au besoin de développer de nouvelles compétences.

Les véhicules de demain nécessitent moins de carrossiers ou de monteurs mais plus d'informaticiens ou d'électrochimistes capables de concevoir des batteries, résument les experts.

Avec des promotions d'une centaine d'élèves, la Faculté 73, lancée en 2019 sur le site de Wolfsburg (nord), fief du groupe, est loin d'être un outil suffisant pour assurer les besoins massifs en qualification.

Apprentissage numérique

Volkswagen, comme l'ensemble des constructeurs et des gros équipementiers allemands, multiplie les programmes de formation interne pour faire évoluer les emplois traditionnels.

Selon les profils, il s'agit de quelques semaines, six mois, un an pour acquérir les savoirs nécessaires.

"La quantité de personnes que nous devons requalifier est telle que nous n'y arriverons plus avec les méthodes traditionnelles", explique Ralph Linde, directeur de la Volkswagen Group Academy, le centre de formation du groupe.

Séminaires, ateliers ne suffisent plus: "sans les effets d'échelle de l'apprentissage numérique, nous ne pourrons pas réaliser cette énorme transformation", poursuit-il.

Volkswagen mise notamment sur l'apprentissage "auto-géré" via une plateforme proposant des parcours personnalisés.

L'une des difficultés, reconnaît M. Linde, tient aux "évolutions technologiques si rapides" qu'il est compliqué d'anticiper toutes les nouvelles compétences nécessaires à l'horizon, même court, d'une année ou deux.

Cette incertitude alimente les craintes de voir disparaître des milliers d'emplois dans la spectaculaire transformation en cours. 

Les quelque 120 000 salariés de Volkswagen en Allemagne (sans les filiales) doivent se préparer à des changements en profondeur, avertit régulièrement le patron Herbert Diess. Son évocation malheureuse, lors d'une récente réunion, d'une possible suppression de 30 000 postes, avait fait bondir les syndicats.

L'ensemble de la filière automobile, avec son tissu de sous-traitants, emploie en Allemagne plus de 830 000 personnes et 1,3 million avec les emplois indirects.

L'électromobilité et le rôle croissant des logiciels constituent un "changement de paradigme fondamental", pour autant "cela n'implique pas forcément moins de travail qu'avant mais un travail différent", veut croire Johannes Katzan, représentant du syndicat de la métallurgie IG Metall en Basse-Saxe et Saxe Anhalt.

Les prévisions des experts sur le nombre d'emplois menacés varient considérablement. L'institut Ifo, basé à Munich, parle de 288 000 d'ici 2030, dont 150 000 potentiellement compensés par des départs à la retraite. 

Mais une étude commandée par Volkswagen à l'Institut de référence Fraunhofer, concluait l'an dernier que le géant de Wolfsburg pourrait effectuer sa mue d'ici 2030 avec une perte d'emplois minime, à condition d'accélérer ses plans de formation.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com