Le Hamas boucle le site de l'explosion dans le camp du Liban, et affirme que des bouteilles d'oxygène ont explosé

Des Palestiniens armés montent la garde près du site d'une explosion à l'intérieur du camp de réfugiés palestiniens de Burj al-Shemali à l'extérieur de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, le 11 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des Palestiniens armés montent la garde près du site d'une explosion à l'intérieur du camp de réfugiés palestiniens de Burj al-Shemali à l'extérieur de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, le 11 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Le Hamas boucle le site de l'explosion dans le camp du Liban, et affirme que des bouteilles d'oxygène ont explosé

Des Palestiniens armés montent la garde près du site d'une explosion à l'intérieur du camp de réfugiés palestiniens de Burj al-Shemali à l'extérieur de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, le 11 décembre 2021. (Photo, AFP)
  • Le Hamas déclare que les bouteilles d'oxygène et les détergents stockés dans le camp font partie de l'aide qu’il apporte
  • Un habitant du camp déclare à Arab News : «L’entrepôt aurait pu contenir de la peinture de contrebande, en plus des engrais, tous deux inflammables» 

BEYROUTH : Le mouvement palestinien Hamas au Liban a déclaré samedi que l'explosion qui a secoué le camp de réfugiés de Burj Al-Shemali dans la ville de Tyr, dans le sud du Liban, vendredi soir, avait été causée par un « court-circuit électrique dans une zone de stockage de bouteilles d’oxygène ».  

Vendredi, des membres du Hamas ont mis en place un cordon de sécurité autour du site de l'explosion. L'incendie qui en a résulté a fait une dizaine de blessés et causé d'importants dégâts matériels. Aucun journaliste n'a pu entrer dans le camp pour constater les dégâts l'armée libanaise ayant bouclé la zone. 

Une source militaire libanaise a déclaré vendredi soir qu’ « un incendie dans un entrepôt de munitions, d'armes et de denrées alimentaires appartenant au Hamas a provoqué l'explosion ». 

Des séquences vidéo prises par les résidents du camp ont montré des éclairs rouges sortant des flammes, suivis d'une énorme explosion, qui a eu lieu à la mosquée Abi bin Kaab du Hamas. 

Certains ont signalé qu'il y avait un dépôt de munitions du Hamas près de la mosquée qui contenait des grenades propulsées par fusée et des balles, tandis que d'autres ont suggéré que le Hamas stockait des bouteilles d'oxygène dans cette zone pour les cas graves de coronavirus (Covid-19) dans le camp. 

Les résidents du camp ont partagé des séquences vidéo des explosions successives qui ont suivi l'incendie, montrant la panique et le chaos alors que les gens cherchaient à comprendre ce qui se passait. 

Les maisons et les magasins du camp ont été considérablement endommagés et certaines voitures ont été incendiées. Samedi, les habitants se sont précipités pour nettoyer les débris des fenêtres, des portes et des voitures brisées. 

Les résidents du camp ont signalé qu'une douzaine de personnes avaient été blessées par l'incendie et les explosions qui ont suivi. L'incendie a été maîtrisé aux premières heures de vendredi soir. 

Ni les forces de sécurité libanaises, ni l'armée, ni les forces de sécurité intérieures, ni aucun autre service de sécurité n'entrent jamais dans les camps palestiniens au Liban en vertu d'un accord tacite entre l'Organisation de libération de la Palestine et les autorités libanaises. Les factions palestiniennes garantissent leur propre sécurité à l'intérieur des camps mais maintiennent une étroite coordination avec les services de sécurité libanais. 

Il convient de noter que les services de sécurité libanais empêchent l'entrée de matériaux de construction et de peinture dans les camps, mais les résidents des camps ont généralement recours au trafic de ces matériaux afin de réparer leurs maisons délabrées. 

Un habitant du camp déclare à Arab News : « L’entrepôt aurait pu contenir de la peinture de contrebande, en plus des engrais, tous deux inflammables. » 

Les différentes factions palestiniennes dans les camps de réfugiés disposent d'armes légères et moyennes qui font surface parfois lors d'assassinats, d'attaques et d'affrontements dans certains camps. 

Les camps de réfugiés palestiniens dans le sud du Liban sont principalement contrôlés par le Hamas. 

Selon une source de sécurité palestinienne, « le Hamas essaie de communiquer autant que possible avec les diplomates libanais pour s'assurer que les camps sont tenus à l'écart de toute opération de sécurité au Liban qui vise à les impliquer. Le reste des factions palestiniennes partage la même volonté et veut assurer la neutralité des camps palestiniens au Liban. 

Les lance-roquettes, restés d'origine inconnue et qui ont servi à lancer des roquettes en juillet et août en direction d'Israël, ont été saisis à proximité du camp de réfugiés de Burj Al-Shemali. 

La source de sécurité palestinienne déclare à Arab News : « Les factions refusent de se laisser entraîner dans toute tentative visant à faire porter la responsabilité de ces roquettes au camp. Elles ont nié que les résidents du camp aient utilisé ces lance-roquettes. » 

Samedi, une délégation de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, composée du directeur de zone, du directeur de l'éducation et du directeur du camp, a visité la zone du camp de Burj Al-Shemali pour assurer la sécurité des réfugiés et du personnel, en particulier dans les écoles de l'UNRWA proches de l'explosion. 

Selon un recensement conjoint libano-palestinien publié en 2017, environ 10 218 réfugiés palestiniens vivent dans le camp de Burj Al-Shemali, dont 1 444 déplacés de Syrie à la suite des événements du camp de Yarmouk en 2011. Des dizaines de Libanais et des centaines de Syriens vivent également l'intérieur du camp. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Mahmoud Abbas salue le soutien de l'Arabie saoudite après la reconnaissance par Paris du statut d'État palestinien

Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État
  • Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire

RIYADH : Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce jeudi.

"Cette solution est la seule voie qui puisse répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens. Elle doit maintenant être concrétisée le plus rapidement possible", a déclaré M. Macron dans une lettre adressée à M. Abbas.

"La perspective d'une solution négociée au conflit du Proche-Orient semble de plus en plus lointaine. Je ne peux m'y résigner", a-t-il ajouté.

Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire pour soutenir une solution à deux États dans ce conflit qui dure depuis des décennies.

Le Royaume soutient depuis longtemps la création d'un État palestinien et a condamné à plusieurs reprises le traitement réservé par Israël aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Plus de 140 pays reconnaissent déjà la Palestine comme un État. M. Macron a déclaré que la France déclarerait officiellement cette reconnaissance lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Echec des pourparlers pour Gaza: le Hamas accuse le médiateur américain de revirement

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
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  • Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas

GAZA: Un responsable du Hamas a accusé vendredi l'émissaire américain Steve Witkoff de revirement après que ce dernier a acté l'échec des négociations indirectes entre le mouvement islamiste et Israël pour une trêve à Gaza.

"Les déclarations négatives de l'émissaire américain Witkoff vont complètement à l'encontre du contexte dans lequel s'est déroulé le dernier cycle de négociations – et il le sait parfaitement", a déclaré Bassem Naïm, important membre du bureau politique du Hamas, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Elles s'inscrivent dans une logique de soutien à la position israélienne", a-t-il ajouté.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé.

L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas.

M. Naïm a accusé M. Witkoff d'avoir changé d'avis en expliquant que l'émissaire américain avait estimé "il y a seulement quelques jours" que les échanges étaient positifs.

"Les médiateurs ont accueilli très positivement la réponse du Hamas, qu'ils ont considérée comme constructive et susceptible de mener à un accord, d'autant qu'elle se rapproche largement de la proposition soumise par les médiateurs aux deux parties", a affirmé M. Naïm.

Les dernières discussions devaient porter selon lui sur les détails du retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza.

Il a même déclaré qu'un "accord de principe" avait été trouvé pour "une formule" d'échange entre personnes prises en otages en Israël le 7 octobre 2023, et prisonniers palestiniens détenus par Israël.

M. Naïm a appelé l'émissaire américain à "faire pression" sur le gouvernement israélien qui n'a pas l'intention de parvenir à un accord de trêve, selon lui.

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages".

 


Gaza: la malnutrition touche un quart des jeunes enfants examinés par MSF la semaine dernière

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".  Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour". Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
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  • "L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF
  • Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour"

GENEVE: Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza souffrent de malnutrition, a dénoncé l'ONG vendredi.

"L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF dans un communiqué.

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".

Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines.

"Il s'agit d'une famine délibérée, provoquée par les autorités israéliennes dans le cadre de la campagne génocidaire en cours. Affamer, tuer et blesser des personnes qui cherchent désespérément de l'aide est inacceptable", dénonce MSF.

Israël, dont l'offensive a débuté au lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique de Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars à l'enclave palestinienne, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide.

"Crimes de guerre" 

Pendant ce temps, alerte MSF, "les attaques se poursuivent sur les sites de distribution alimentaire, où le mécanisme de distribution sponsorisé par les autorités israéliennes à travers la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), tue de façon répétée les personnes qui cherchent désespérément à obtenir de l'aide".

L'ONU a accusé mardi l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1.000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de cette fondation, soutenue aussi par les Etats-Unis.

"Ces distributions alimentaires ne sont pas de l'aide humanitaire, ce sont des crimes de guerre commis au grand jour et sous couvert de compassion. Ceux qui se rendent aux distributions alimentaires de la GHF savent qu'ils ont autant de chances de recevoir un sac de farine que de repartir avec une balle dans la tête", déclare le Dr Mohammed Abu Mughaisib, coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza.

En plus des personnes blessées sur les sites de distribution de la GHF, les équipes de MSF ont soigné des dizaines de personnes blessées par l'armée israélienne alors qu'elles attendaient le passage de camions transportant de la farine.

Le 20 juillet, les équipes médicales de MSF et du ministère de la Santé de la clinique Sheikh Radwan dans le nord de Gaza ont soigné 122 personnes blessées par balle alors qu'elles attendaient une distribution de farine, et 46 personnes étaient déjà mortes à leur arrivée.

Le 3 juillet, un employé de MSF a été tué dans un incident similaire à Khan Younès.