Les dirigeants du Golfe mettent l’accent sur l’unité lors du sommet de Riyad

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, prononçant un discours lors de la clôture du 42e sommet du CCG. (Photo, SPA)
Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, prononçant un discours lors de la clôture du 42e sommet du CCG. (Photo, SPA)
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Les dirigeants du Golfe mettent l’accent sur l’unité lors du sommet de Riyad

  • La sécurité de la région, de l’Iran au Yémen, constituait un point clé de l’ordre du jour
  • «Nous saluons l’engagement et la solidarité qui ont abouti au succès des résultats de la déclaration d’AlUla»

RIYAD: Les dirigeants des États du Golfe ont appelé mardi à une meilleure intégration régionale aux niveaux économique et de défense, à l’issue du sommet annuel de CCG à Riyad.

Le prince Mohammed ben Salmane, qui présidait la réunion, a souligné la nécessité pour les pays du CCG de rester unis face aux défis sécuritaires. «Nous continuons à déployer tous les efforts pour renforcer la sécurité dans la région», a-t-il assuré.

«Nous saluons l’engagement et la solidarité qui ont abouti au succès des résultats de la déclaration d’AlUla. Nous envisageons aujourd’hui de construire une économie prospère qui dépend de la diversification des sources de revenus et qui suit le rythme des évolutions dans tous les domaines».

Le CCG a accompli beaucoup de choses depuis sa création en 1981, selon le prince héritier. «Nous sommes impatients d’en réaliser davantage.»

La sécurité de la région constituait un point clé de l’ordre du jour du sommet, notamment les ambitions nucléaires de l’Iran et les défis en Irak, au Yémen, au Liban, en Palestine, au Soudan et en Libye. «L’Arabie saoudite souligne l’importance de se pencher sérieusement sur la question du nucléaire iranien, de soutenir la stabilité de l’Irak, et de parvenir à une solution politique au Yémen», a déclaré le prince héritier.

Après la réunion, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a mentionné que le Royaume suivait de près l’évolution des négociations de Vienne sur le programme nucléaire iranien. «La position ferme de l’Iran à Vienne est inquiétante», a-t-il remarqué. «Les États du Golfe sont confrontés à la plus grande menace du programme nucléaire iranien. Nous voulons un accord nucléaire long et complet avec l’Iran. Nous voulons avoir une relation normale avec l’Iran, et cela dépend d’eux.»

Dans un communiqué final, le secrétaire général du CCG, le Dr Nayef al-Hajraf, a appelé à un travail d’équipe pour faire face aux défis régionaux, et a insisté sur l’importance de renforcer le rôle des femmes et des jeunes.

«Les dirigeants sont convenus de principes et de politiques visant à développer la coopération stratégique et l’intégration économique et de développement entre les États du CCG», a indiqué al-Hajraf.

Le communiqué a mis l’accent sur la question de la défense commune, soulignant que pour les États membres du CCG, «toute attaque contre l’un d'entre eux est une attaque contre tous, et tout danger qui menace l’un d’entre eux est une menace pour tous».

Les dirigeants ont discuté de la mise en œuvre de la vision du roi Salmane pour l’intégration du Golfe. «Les dirigeants ont souligné l’importance d’une mise en œuvre précise, complète et continue de la vision du roi Salmane, de la réalisation des éléments de l’unité économique et des systèmes de défense et de sécurité communs, de la coordination de leurs positions de manière à renforcer la solidarité et la stabilité des États du CCG, à préserver leurs intérêts et à éviter les conflits régionaux et internationaux», a ajouté al-Hajraf.

Les dirigeants ont également relevé l’importance de la coordination et de l’intégration des politiques étrangères des États membres «afin de cristalliser une politique étrangère unifiée et efficace qui serve les aspirations des peuples des États du Golfe et préserve leurs intérêts et leurs acquis».

Selon al-Hajraf, les dirigeants ont également confirmé l’importance de coordonner les actions visant à parvenir à la durabilité, à faire face au changement climatique et à ses effets, et à mettre en œuvre l’approche de l’économie circulaire à faibles émissions de carbone lancée par le Royaume lors de sa présidence du G20.

«Les dirigeants ont rappelé l’importance du suivi de la réalisation de la vision économique du CCG afin de diversifier l’économie et de bénéficier du potentiel économique», a-t-il déclaré.

Ils ont également évoqué la nécessité de mettre un frein aux activités terroristes du Hezbollah, et ont exhorté le Liban à mettre en œuvre des réformes politiques et à étendre sa souveraineté sur ses institutions.

Les délégations nationales invitées au sommet étaient présidées par le roi Hamad de Bahreïn, l’émir du Qatar, cheikh Tamim al-Thani, cheikh Fahd al-Saïd d’Oman, le prince héritier du Koweït, cheikh Michaal al-Jaber al-Sabah, et le Premier ministre des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.