Joana Hadjithomas, ou l’inconscient collectif qui refait surface, inexorablement

Les cinéastes libanais Khalil Joreige et Joana Hadjithomas sur le tapis rouge avant la projection de leur film "Memory Box", le quatrième jour de la première édition du Red Sea Film Festival à Djeddah, en Arabie saoudite, le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
Les cinéastes libanais Khalil Joreige et Joana Hadjithomas sur le tapis rouge avant la projection de leur film "Memory Box", le quatrième jour de la première édition du Red Sea Film Festival à Djeddah, en Arabie saoudite, le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Joana Hadjithomas, ou l’inconscient collectif qui refait surface, inexorablement

  • Le film raconte la séparation de deux jeunes Libanaises qui ont dû s'écrire et s’envoyer des enregistrements tous les jours pendant quatre ans
  • Pour Joana Hadjithomas, «transmettre» est le maître-mot de cette aventure cinématographique

DJEDDAH: Si l’histoire est totalement imaginaire, l'idée qui lui a donné forme est directement inspirée de la vie de Joana Hadjithomas.

En effet, Memory Box, l’un des trois grands films arabes projeté lors du Festival du film de la mer Rouge – qui se déroule à Djeddah –, est né d’un souvenir lointain, mais encore vif, de la cinéaste libanaise.

Ce souvenir, c’est la séparation de deux jeunes Libanaises qui ont dû s'écrire et s’envoyer des enregistrements tous les jours pendant quatre ans afin de mieux supporter les milliers de kilomètres qui séparent Beyrouth, où vivait la jeune Joana, de Paris, lieu de résidence de sa meilleure amie de l'époque. 

Une séparation, puis des retrouvailles. Presque une génération plus tard, les deux amies qui s'étaient perdues de vue se retrouvent en 2013 lors d’une exposition et évoquent ces cahiers et ces cassettes qui les ont rassemblées tous les jours de 1982 à 1988.

Joana récupère ses lettres et ses cassettes, ce qui attise la curiosité de sa fille Alia. Cette dernière aimerait beaucoup découvrir, grâce à ces lettres et à ces enregistrements, ce que pouvait écrire et dire sa mère quand elle avait son âge… Mais c’est peine perdue pour Alia, car Joana et Khalil, son mari, ne pensent pas que ce soit une bonne chose. Toutefois, une tout autre idée voit le jour: celle de leur cinquième film.

«J’avais envie de raconter une histoire de femmes et celle de trois générations de femmes», explique Joana Hadjithomas à Arab News en français. «Je voulais montrer un autre rapport à la guerre, loin du trauma, dans cette jeunesse des années 1980, et ce désir fou de vivre qui était le nôtre», poursuit celle qui a grandi au beau milieu de la guerre civile libanaise.

Une histoire de femmes, donc. Mais, surtout, une histoire de générations. En effet, pour Joana Hadjithomas, «transmettre» est le maître-mot de cette aventure cinématographique. Transmettre des souvenirs, ceux de son enfance, transmettre une histoire, celle de la funeste et interminable guerre du Liban, transmettre un message d’amour, mais aussi transmettre un savoir: celui du 7e art.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que la Franco-Libanaise s’est rendue à Djeddah. «Quand j’ai reçu une invitation pour le film, je n'ai pas vraiment hésité. Je me suis dit: “J’ai envie d’aller à la rencontre de cette génération”», explique-t-elle.

«Khalil et moi sommes des artistes; nous avons beaucoup travaillé l’image et la texture de ce film, en veillant à la fois à sa dimension sonore et picturale. Nous tenions donc beaucoup à parler de l’élaboration du film, à transmettre quelque chose de cette expérience», précise Joana. Cette dernière n’a pas hésité à donner, avec son mari, une master class en marge du festival, notamment à l’attention des étudiants en cinéma.

Ses yeux brillent à l'évocation de la réception du film par les différents publics qui ont eu l'occasion de le visionner. «Je me sens submergée à chaque fois», confie-t-elle avec émotion. «Quels que soient leurs nationalités ou leur vécu, les gens s’emparent du film», raconte-t-elle.

«C’est peut-être parce qu’il y a beaucoup de vécu et un grand nombre de détails que j’ai puisés dans mes cahiers; peut-être aussi parce qu’on voit mes véritables cahiers dans ce film et qu’il y a un va-et-vient entre la fiction et le réel. Peut-être, enfin, parce que c’est une histoire de femmes et que les actrices y ont mis beaucoup d'elles-mêmes», analyse-t-elle.

«C’est aussi une histoire de rencontres. Avec Khalil, nous avons rencontré les actrices, nous les avons vues, elles nous ont inspirés», se souvient Joana. Elles étaient «toutes les trois très proches de ce que nous voulions montrer, et elles nous ont menés à d'autres choses, très intéressantes aussi», précise-t-elle.

La cinéaste ajoute que la méthode de travail qu’elle emploie avec son mari consiste à ne pas donner le scénario du film aux actrices. Cela permet aux comédiennes d’apporter une part d'originalité, de spontanéité et d'improvisation.

Enfin, Joana Hadjithomas explique que le contexte dans lequel a été tourné le film a déteint sur les différents protagonistes de la production: «Quand nous avons tourné le film, en 2019, nous ne pensions pas que Liban allait vivre ce qu’il a vécu. On le voyait comme une transmission du passé à la nouvelle génération. Le fait qu’il y ait eu cette énorme crise et cet effondrement, qui a culminé avec l’explosion du 4-Août, je crois que c’est cela qui nous a amenés à retravailler le film différemment», déclare-t-elle.

Puisant dans sa mémoire, Joana se rend à l'évidence: l’histoire semble se répéter vingt-cinq ans plus tard. «Dans le film, les phrases qui sont prononcées dans les années 1980 sont tellement éloquentes aujourd’hui que cela nous trouble. Je pense que cela trouble également les gens qui regardent le film.»
 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.