L'incroyable engouement pour les NFT

Un NFT de Larva Labs intitulé «CryptoPunk 7523» lors d'un aperçu médiatique le 4 juin 2021, chez Sotheby's. (Photo, AFP)
Un NFT de Larva Labs intitulé «CryptoPunk 7523» lors d'un aperçu médiatique le 4 juin 2021, chez Sotheby's. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 décembre 2021

L'incroyable engouement pour les NFT

Un NFT de Larva Labs intitulé «CryptoPunk 7523» lors d'un aperçu médiatique le 4 juin 2021, chez Sotheby's. (Photo, AFP)
  • La plateforme NFT The Third Place a annoncé le lancement d'une collection premium de véritables chefs-d'œuvre de l'art pictural mondial, «The Greatest Works of Art», qui sera vendue aux enchères sous la forme d'une série limitée de jetons NFT
  • Quasiment inconnus il y a tout juste un an, les NFT représentent aujourd’hui pour certains la nouvelle poule aux œufs d'or

 MONTRÉAL: Voilà une mise aux enchère pour le moins originale qui sera organisée ce mardi 21 novembre par la maison Aguttes, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Le tout premier SMS au monde sera mise à la vente. Un SMS qui avait été envoyé sur le réseau Vodafone le 3 décembre 1992 depuis un ordinateur vers un téléphone, rapporte le journal Le Parisien. Le message contenait la phrase suivante : « Merry Christmas ». Son prix est estimé entre 100 000 et 200 000 euros et sera vendu sous forme de NFT. Mais de quoi s'agit-il ?

NFT est l’acronyme de non-fungible token, ou jeton non fongible en français. Il s'agit de certificats d'authenticité numérique pour des contenus en ligne (images, animations, tweet, etc.), qui suscitent un immense engouement.  

Stocké sur une blockchain, un réseau de stockage et de distribution d’informations décentralisé et sécurisé, un NFT est unique. À la différence du bitcoin, celui-ci ne peut être échangé avec un autre.  

Une fois achetés, ces certificats numériques appartiennent à leurs propriétaires grâce à une signature numérique. Pourtant, les NFT restent accessibles en ligne et ne peuvent pas être remplacés ou copiés, ce qui signifie que s'ils sont échangés à l'avenir, toutes les transactions sont entièrement traçables et l'on sait toujours qui possède quoi. 

Qu’est ce qui peut alors être vendu comme NFT? 

Tout actif numérique accessible en ligne. Des œuvres d’arts numériques, des tweets, des morceaux de musique, des terrains virtuels, etc. 

Des œuvres d’arts  

Un chef-d'œuvre de Renoir du XIXe siècle sera vendu sous la forme d'une série limitée de jetons NFT par Third Place NFT 

La plateforme NFT The Third Place a annoncé le lancement d'une collection premium de véritables chefs-d'œuvre de l'art pictural mondial, «The Greatest Works of Art», qui sera vendue aux enchères sous la forme d'une série limitée de jetons NFT. Le premier chef-d'œuvre à être vendu aux enchères sera le tableau du célèbre artiste français Pierre Auguste Renoir, Double portrait de Jeanne Baudot, peint il y a exactement cent vingt-cinq ans.  

Dans le cadre de la tokenisation, le tableau de Renoir sera divisé en 1 125 jetons NFT exclusifs dont les détenteurs recevront les droits d'utilisation du tableau, les droits exclusifs sur les copies numériques des NFT acquis, ainsi que les droits non exclusifs sur une copie numérique complète du célèbre tableau de l'artiste. 

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Un chef-d'œuvre de Renoir du XIXe siècle. (Photo, AFP)

EN BREF

The Greatest Works of Art est le premier projet spécial de Third Place NFT, dont la mission principale est de créer la plus grande collection accumulée d'art classique. Dans le cadre de ce projet, la plateforme prévoit de localiser des objets d'art de renommée mondiale en vérifiant leur authenticité, en partenariat avec un certain nombre de grands musées, et de les rendre accessibles à tous à l'aide de la technologie NFT. 

Grâce aux NFT, les droits d'utilisation des objets d'art obtenus seront certifiés sous la forme de plusieurs milliers de fragments uniques, et les participants à la plateforme pourront acheter des chefs-d'œuvre célèbres de l'art mondial en pièces détachées en utilisant des jetons. 

Ainsi, avec l'aide de la plateforme Third Place NFT, n'importe qui aura la possibilité de posséder les droits d'œuvres valant des dizaines de millions de dollars, et les amateurs d'art pourront apprécier les chefs-d'œuvre de grands artistes tels que Renoir, Van Gogh, Gauguin et bien d'autres, qui ornent les murs des espaces d'art publics. 

Des morceaux de musique 

Acquérir des parts de hits, partager le succès de vos artistes préférés et sécuriser vos droits dans la blockchain: une vision longtemps attendue vient de devenir réalité avec le lancement des Music NFT par le pionnier viennois Global Rockstar. La start-up a donc une longueur d'avance sur la concurrence et décolle avec plus de 150 000 Music NFT le premier jour. 

Les Music NFT permettent l'engagement le plus direct jamais réalisé auprès des fans: tout le monde peut investir dans les chansons de ses artistes préférés et partager le succès et les revenus des flux, des téléchargements, du passage à la radio, de la télévision, des CD, des spectacles vivants et des contrats publicitaires pendant les soixante-dix ans de la durée du droit d'auteur de l'enregistrement. L'investissement et l'animation de la pochette en édition limitée sont sécurisés sous la forme de Music NFT dans la blockchain.  

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Cette transformation radicale du Marché de l'Art va permettre de passer de 120 millions de collectionneurs, avec un âge moyen de 54 ans, à plus de 900 millions d'acheteurs friands de NFTs, avec des profils sociologiques beaucoup plus variés dès l'âge de 20 ans. (Photo, AFP)

Les NTF remettent en question toute l'économie traditionnelle du marché de l'art

La révolution NFT est conceptualisée pour pénétrer dans le quotidien de chacun, dans une ultra démocratisation de l'art, sans perte de rareté et de qualité. Les revenus générés par cette mutation historique sont d'ores et déjà spectaculaires comme le prouve le niveau d'adjudication de Beeple, alias Mike Winkelmann, à 69 millions de dollars (1 dollar = 0,89 euro) chez Christie's qui rivalise déjà avec les records historiques des œuvres physiques. Ces nouveaux revenus qui sont le fer de lance de ce nouveau monde. 

Des terrains virtuels 

Dépenser des millions pour des terrains virtuels peut sembler saugrenu, mais l'enthousiasme pour les univers parallèles pousse des investisseurs à miser gros sur l'immobilier numérique. 

Cette semaine, l'entreprise Republic Realm, basée à New York, a annoncé avoir dépensé la somme record de 4,3 millions de dollars pour l'achat d'un terrain sur The Sandbox, une plateforme donnant accès à un monde virtuel où les participants peuvent discuter, jouer et même participer à des concerts. 

Sur le site concurrent Decentraland, la société canadienne Tokens.com, spécialisée dans les cryptomonnaies, avait déboursé 2,4 millions de dollars en novembre pour un achat immobilier. 

Quelques jours auparavant, la Barbade, un petit pays des Caraïbes, avait dit vouloir établir une ambassade dans le métavers, ce réseau d'espaces virtuels interconnectés, parfois décrit comme l'avenir d'internet.

Adidas lance une collection NFT pour s'affirmer dans le métavers

Le géant sportif Adidas a mis un pied dans le monde du métavers en lançant sa première collection assortie de NFT, ces objets numériques certifiés qui bouleversent le marché de la culture et autour desquels se pressent les grandes marques. 

La marque Adidas Originals a commercialisé depuis une semaine des NFT achetables en cryptomonnaie qui donneront dans un premier temps un «accès exclusif» à des accessoires numériques utilisables dans le jeu vidéo The Sandbox.  

Des produits physiques liés, comme par exemple un sweat spécifique, sont disponibles à la vente pour les membres de ce club restreint qui ont acquis ces NFT pour 0,2 ETH (Etherum, soit près de 700 euros) l'unité. 

Quasiment inconnus il y a tout juste un an, les NFT représentent aujourd’hui pour certains la nouvelle poule aux œufs d'or. 

(Avec AFP)


La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour 2025 et 2026 

La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1. (AFP)
La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1. (AFP)
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  • L'Insee et le gouvernement ont déjà relevé leur prévision de croissance à 0,8% pour 2025
  • La Banque de France prévoit cependant un ralentissement de la croissance au quatrième trimestre à 0,2% du produit intérieur brut (PIB)

PARIS: La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1.

Lors de la publication prévue le 19 décembre, "nous allons remonter un peu notre prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine. Nous étions à 0,7% pour cette année, à 0,9% pour l'année prochaine", a-t-il indiqué en ajoutant qu'il ne pouvait pas encore donner de chiffres.

L'Insee et le gouvernement ont déjà relevé leur prévision de croissance à 0,8% pour 2025.

La Banque de France prévoit cependant un ralentissement de la croissance au quatrième trimestre à 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre 0,5% au trimestre précédent, a-t-elle indiqué jeudi.

"Evidemment, même si on allait à 1% (de croissance l'année prochaine, NDLR), ça ne suffit pas. C'est résilient, mais non suffisant", selon le gouverneur.

"L'économie, l'activité, résistent malgré cette incertitude" politique estime le gouverneur qui rappelle qu'il y a un an "beaucoup craignaient une récession", qui a été évitée.

"Il y a une estimation assez convergente qui dit qu'au total, l'incertitude nationale plus internationale nous coûte à peu près 0,5 point de croissance (...) et que la part nationale là-dedans, c'est au moins 0,2. Donc, si on arrivait à sortir avec une stratégie budgétaire et une stabilisation politique, on peut espérer gagner 0,2%", selon le gouverneur.

Le vote du budget de la sécurité sociale mardi "je relève simplement que c'est une étape franchie", "c'est pas du tout la fin de ce chemin", a insisté M. Villeroy de Galhau.

Les députés ont adopté de peu mardi le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026.

Les discussions sur le budget de l'Etat se poursuivront en janvier si le Sénat et l'Assemblée ne parviennent pas à un accord, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, excluant de facto le recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote.

"Baisser suffisamment le déficit total" 

Le gouverneur de la Banque de France a aussi rappelé mercredi qu'"on ne sait pas aujourd'hui si on va arriver à baisser suffisamment le déficit total".

"On part de 5,4% du PIB, du poids de notre économie, pour ce déficit total. Il faut être à 3% dans quatre ans (...) Donc, si on doit faire ce chemin en quatre ans, il faut faire le quart du chemin la première année. C'est pour ça que moi, j'ai plaidé un déficit à 4,8% l'an prochain".

Le gouverneur "croit qu'il reste très important d'être aussi proche que possible de ce chiffre de 4,8%", à la fois "pour sortir de l'étouffement progressif par la dette, parce que les intérêts de la dette prennent de plus en plus notre marge de manœuvre", et puis "pour ramener la confiance".

Le ministre de l'Economie et des Finances Roland Lescure a pour sa part dit mercredi sur RTL souhaiter toujours que le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales réunis) soit à "5% (du PIB) et pas au-dessus" en 2026.

Cela implique que l'Etat renfloue les caisses de la Sécurité sociale de 4,5 milliards d'euros après le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, celui-ci aggravant le déficit de la Sécu par rapport au projet initial du gouvernement.

M. Lescure considère que le vote la veille du budget de la Sécurité sociale, avec un déficit alourdi, faisait "remonter d'un cran" la difficulté d'obtenir un vote du budget de l'Etat, qui va devoir compenser.

 


La France encouragée à donner plus vite la priorité à l'électricité

Un employé du gestionnaire du réseau de transport d'électricité français RTE (Réseau de Transport d'Électricité) travaille à la rénovation des lignes à très haute tension autour d'Arèches-Beaufort, sur le sentier du Cormet de Roselend, le 6 septembre 2022. (AFP)
Un employé du gestionnaire du réseau de transport d'électricité français RTE (Réseau de Transport d'Électricité) travaille à la rénovation des lignes à très haute tension autour d'Arèches-Beaufort, sur le sentier du Cormet de Roselend, le 6 septembre 2022. (AFP)
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  • RTE appelle à accélérer l’électrification pour réduire la dépendance coûteuse aux énergies fossiles, combler le retard de la France et tenir ses objectifs climatiques et industriels
  • Le gestionnaire du réseau prône une stratégie combinant nucléaire et renouvelables,

PARIS: En plein débat sur les choix énergétiques de la France, le gestionnaire du réseau français de haute tension RTE sonne la mobilisation générale pour accélérer la transition vers l'électricité et réduire la dépendance coûteuse aux énergies fossiles.

Sans cela, le pays pourrait manquer ses objectifs de décarbonation et de réindustrialisation, avertit l'opérateur.

"La pertinence d’une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide est attestée", écrit RTE dans son bilan prévisionnel 2025, destiné à éclairer les choix du gouvernement sur le futur énergétique du pays.

Le gardien de l'équilibre électrique français rappelle que les importations d'hydrocarbures (gaz, pétrole) constituent la première source du déficit commercial, une note salée de 50 à 70 milliards d'euros chaque année, et même près de 120 milliards lors de la crise énergétique.

La stratégie de décarbonation de la France vise à réduire d'ici 2035 la part des hydrocarbures dans sa consommation d'énergie de 60% aujourd'hui à 30-35% en augmentant l'usage de l'électricité bas carbone - nucléaire ou renouvelable - dans les transports, l'industrie, les bâtiments...

Problème: le pays accuse aujourd'hui un "retard" dans cette "électrification" alors qu'il dispose de "l’avantage quasi-unique en Europe d’une production d’électricité particulièrement abondante et déjà décarbonée à 95%", avec des prix sur les marchés de gros parmi les plus bas du continent, souligne RTE.

L'impératif de remplacement des énergies fossiles par de l’électricité décarbonée "va bien au-delà" des objectifs climatiques de baisse des émissions, précise à l'AFP Thomas Veyrenc, directeur général Economie, stratégie et finances de RTE. "C’est un enjeu de souveraineté de réduire des importations d’énergies fossiles de la Russie, du Moyen-Orient, ou même des Etats-Unis".

Ce rapport "confirme la nécessité d’accélérer sur l’électrification des usages pour atteindre nos objectifs: transition écologique, des logements plus résilients, décarbonation de l’industrie et réindustrialisation, indépendance énergétique", a commenté le ministère français de l'Industrie et de l'Energie.

Sa publication doit ouvrir une séquence politique avec des annonces du gouvernement sur une "stratégie d'électrification complémentaire" à la future feuille de route énergétique de la France, selon le ministère. Des décisions seront d'ailleurs "prises d’ici Noël", assure-t-il.

- Avancer sur deux jambes -

La publication du décret sur cette feuille de route a déjà plus de deux ans de retard en raison de profondes divisions politiques sur le partage entre nucléaire et énergies renouvelables, auxquelles est notamment opposé le Rassemblement national, le principal parti d'extrême droite français.

Leurs adversaires venus aussi d'une partie de la droite les accusent de coûter cher en aides publiques et de déséquilibrer le système électrique en raison de leur intermittence.

Mais du point de vue de RTE, nucléaire et renouvelables ne se concurrencent pas. "Le système énergétique de demain devra marcher sur deux jambes, les renouvelables et le nucléaire. Il n'y aurait aucun intérêt à se priver de l'une maintenant, au risque de ne plus pouvoir avancer", estime Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.

Le rapport actualise la trajectoire de décarbonation de la France en tenant compte du retard pris dans l’électrification depuis 2023, de la dégradation du contexte macroéconomique et des conséquences durables des actions de sobriété instaurées durant la crise énergétique de 2022-2023.

La France tend ainsi à s'inscrire actuellement dans une trajectoire de décarbonation dite "lente" dans laquelle elle n'atteint pas ses objectifs climatiques et voit la part de l'industrie manufacturière dans son PIB (Produit intérieur brut) baisser. Cela se traduit par une demande d'électricité en berne et un épisode de surcapacité avérée jusqu'en 2027-2028.

Pour en sortir, RTE prône une accélération de la consommation électrique dans les secteurs qui n'en consomment pas, correspondant à une trajectoire de décarbonation "rapide" alignée sur ses objectifs climatiques et de réindustrialisation - la solution la moins coûteuse et la plus efficace selon RTE.

"Face à cette situation de surcapacité électrique temporaire, la France a le choix entre actionner un levier de décarbonation rapide, possible car les projets industriels existent ou bien ralentir transitoirement le rythme d’installation des renouvelables", ajoute M. Piechaczyk.

Mais il met en garde: ce levier-là est "bien moins efficace économiquement".


Les Bourses mondiales patientent avant la Fed

Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
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  • "Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank
  • Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid

PARIS: Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine.

En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,30% quand Francfort (+0,02%), Londres (+0,06%) et Milan (-0,01%) restaient à l'équilibre.

En Asie, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a oscillé autour de l'équilibre, terminant en hausse de 0,18%. A Séoul, l'indice Kospi a gagné 1,34%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng lâchait 1,23% dans les derniers échanges.

"Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid.

"La faiblesse récente des données sur l'emploi et un indice PCE stable (...) soutiennent cette perspective", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

A 2,8% sur un an contre 2,7% en août, l'inflation s'éloigne encore de la cible de la banque centrale américaine, qui est de 2%. L'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et de l'alimentation) a, elle, légèrement ralenti à 2,8% en glissement annuel, contre 2,9% le mois précédent.

La répartition des votes au sein du FOMC, le Comité de politique monétaire de la Fed, devrait également être scrutée.

"Le FOMC est divisé", souligne Mme Ozkardeskaya. "Certains membres craignent qu'une inflation alimentée par les droits de douane ne contrebalance les forces désinflationnistes et plaident pour la prudence — face à ceux qui veulent des baisses plus rapides, en ligne avec les pressions politiques et la préférence du public."

L'hypothèse la plus probable pour l'analyste reste que "les taux continueront de baisser à mesure que le comité se tourne vers des membres plus alignés sur les positions de la nouvelle administration, à commencer par un nouveau président de la Réserve fédérale".

Parmi les personnalités vues comme de potentiels successeurs de Jerome Powell, l'actuel principal conseiller à l'économie du président américain, Kevin Hasset, est régulièrement cité.

Et "au-delà de cette décision de premier plan, le ton de la conférence de presse du président Powell et le communiqué qui l'accompagne seront essentiels", note Jim Reid.

La Chine menacée de droits de douane

L'excédent commercial colossal de la Chine a dépassé pour la première fois les 1.000 milliards de dollars en 2025, les exportations à travers le reste du monde compensant la forte baisse des livraisons vers les États-Unis, indiquent des chiffres officiels publiés lundi.

Le président français Emmanuel Macron, tout juste de retour de Chine où il a plaidé la cause européenne en fin de semaine passée, a menacé Pékin dimanche de droits de douane "dans les tout prochains mois" si la Chine ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l'Union européenne.

Lundi, les valeurs européennes exposées à la Chine comme le luxe français, perdaient du terrain. A Paris, L'Oréal cédait 1,64%, Hermes 1,57%, Christian Dior 1,36%, LVMH 1,00% et Kering 0,59% vers 08H30 GMT.

La défense japonaise soutenue

"Les tensions entre la Chine et le Japon montent, soutenant les actions japonaises de la défense", commente Ipek Ozkardeskaya.

Tokyo a convoqué l'ambassadeur de Chine au Japon pour lui exprimer sa "vive protestation" après que des avions militaires chinois ont verrouillé leurs radars sur des chasseurs japonais, au moment où les tensions sont fortes entre les deux pays au sujet de Taïwan.

La Première ministre Sanae Takaichi a suggéré le mois dernier que le Japon pourrait intervenir militairement en cas d'attaque chinoise contre Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté. La Chine n'exclut pas de recourir à la force pour la reprendre.

A Tokyo, Mitsubishi Heavy Industries a terminé en hausse de 3,06%, Kawasaki Heavy Industries de 2,48% et Japan Steel Works de 4,68%.