Les attaques des Houthis contre les civils saoudiens ont doublé en 2021

Le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, a été plongé dans le conflit en 2014 lorsque les Houthis, idéologiquement alignés sur Téhéran, se sont emparés du pays par la violence à l’occasion d’un coup d’État. (Photo: Reuters)
Le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, a été plongé dans le conflit en 2014 lorsque les Houthis, idéologiquement alignés sur Téhéran, se sont emparés du pays par la violence à l’occasion d’un coup d’État. (Photo: Reuters)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Les attaques des Houthis contre les civils saoudiens ont doublé en 2021

  • Plus de 4 100 attaques contre le Royaume et contre d’autres cibles ont été perpétrées par les Houthis depuis 2016, principalement contre des civils
  • Les experts du CSIS exhortent Washington à soutenir davantage les défenses aériennes saoudiennes et à sensibiliser la communauté internationale au fait que l’Iran facilite des attaques

LONDRES: Le nombre d’attaques perpétrées au Yémen par la milice houthie, soutenue par l’Iran, contre l’Arabie saoudite, qui visent principalement des sites civils, a doublé au cours des neuf premiers mois de 2021 par rapport à la même période l’année précédente, selon les résultats d’un groupe de réflexion américain.

Le rapport, réalisé par le Center for Strategic and International Studies (Centre d’études stratégiques et internationales ou CSIS), à Washington, appelle en outre les États-Unis à fournir à l’Arabie saoudite une aide supplémentaire pour se défendre contre les attaques et à souligner le rôle clé joué par l’Iran pour faciliter ces dernières.

«L’Iran et Ansar Allah (“partisans de Dieu”), plus connus sous le nom de “Houthis”, ont mené une campagne d’attaques spectaculaires qui ciblaient des civils saoudiens et la coalition dans le Golfe», indique le rapport du CSIS, publié mardi dernier.

«Les Houthis orchestrent une campagne de guerre irrégulière de plus en plus intense contre l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe en utilisant des missiles de croisière et balistiques sophistiqués, des aéronefs sans équipage (communément appelés “drones”) ainsi que d’autres armes à distance.»

Le CSIS comptabilise 4 103 attaques menées à partir du Yémen sur des sites saoudiens, notamment contre des cibles maritimes, entre le 1er janvier 2016 et le 20 octobre 2021. Il s’est avéré que «le nombre d’attaques perpétrées par mois par les Houthis contre l’Arabie saoudite et contre d’autres cibles a doublé au cours des neuf premiers mois de 2021 en comparaison avec la même période en 2020».

Le rapport indique également que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’Iran, qui répond directement au Guide suprême du pays, «a fourni aux Houthis une formation ainsi qu’un arsenal croissant d’armes et de technologies sophistiquées qui leur permet de disposer de missiles guidés antichars, de mines marines, de drones chargés d’explosifs, de missiles balistiques et de croisière, de véhicules maritimes sans équipage ainsi que d’autres armes et des installations».

Selon le rapport, la force Al-Qods, la branche expéditionnaire du CGRI, a travaillé aux côtés du Hezbollah libanais afin d’améliorer les capacités des Houthis «à un coût relativement faible», surtout si on le compare à ce qu’a coûté à l’Arabie saoudite l’amélioration des défenses aériennes indispensables à la neutralisation de la menace des attaques de missiles et de drones, ajoute-t-il.

«Les États-Unis et leurs alliés devraient mener une campagne plus agressive afin de rendre publiques les actions de l’Iran et des Houthis et de fournir une assistance supplémentaire, en matière de sécurité, à l’Arabie saoudite et aux autres États du Golfe», souligne-t-il.

Le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, a été plongé dans le conflit en 2014 lorsque les Houthis, idéologiquement alignés sur Téhéran, se sont emparés du pays par la violence à l’occasion d’un coup d’État contre le gouvernement internationalement reconnu. L’Arabie saoudite est ensuite intervenue contre les Houthis, aux côtés d’une coalition internationale, afin de défendre le gouvernement yéménite soutenu par l’ONU.

«Non seulement il y a eu une augmentation du nombre d’attaques contre l’Arabie saoudite au cours de l’année dernière, mais l’Iran et le Hezbollah libanais continuent de fournir aux Houthis des systèmes d’armes de plus en plus sophistiqués», avertit le CSIS.

«Les Houthis disposent désormais d’un assortiment florissant de missiles de croisière et balistiques, de drones et d’autres armes autonomes capables de frapper des cibles dans l’ensemble du Golfe, et au-delà».

D’après le rapport, Washington pourrait continuer à soutenir le Royaume en veillant à ce que les missiles sol-air Patriot restent disponibles. En outre, les États-Unis «devraient fournir des technologies supplémentaires de lutte contre les drones, car les systèmes Patriot ont une utilité limitée contre les petits drones».

Cela permettrait d’atténuer la menace d’attaques de petits drones, qui sont devenues de plus en plus fréquentes cette année.

Toutefois, même si la technologie antidrones est susceptible de réduire la menace physique pour les Saoudiens, il est également essentiel, selon le CSIS, que la communauté internationale prenne davantage conscience du rôle clé joué par Téhéran dans l’attisement des flammes de la guerre au Yémen.

«La sensibilisation croissante de l’opinion publique à l’ampleur du soutien iranien aux Houthis pourrait également faire pression sur les organisations multilatérales, telles que les Nations unies, pour qu’elles condamnent plus fermement l’intervention iranienne dans le conflit et qu’elles exigent que les Houthis renoncent au soutien iranien dans le cadre des négociations de paix», indique le rapport.

Pour conclure, le CSIS a averti que «sans une campagne plus efficace pour mettre en lumière et contrer publiquement ces attaques ainsi que pour aider l’Arabie saoudite à se défendre, l’Iran et les Houthis continueront à déstabiliser la région».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.