Omicron: l'Écosse annule ses festivités du Nouvel An et prend de nouvelles mesures

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. (AFP).
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. (AFP).
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

Omicron: l'Écosse annule ses festivités du Nouvel An et prend de nouvelles mesures

  • Nicola Sturgeon a annoncé que, dès le lendemain de Noël et pour trois semaines, les événements publics en plein air seront limités à 500 personnes
  • Au Pays de Galles, le gouvernement local a lui désormais introduit une amende pour non-respect du télétravail à partir du 20 décembre

LONDRES: La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé mardi l'annulation, en raison de la propagation du variant Omicron, des traditionnelles festivités du Nouvel An, qui s'étalent sur trois jours en Écosse. 


En Angleterre, le Premier ministre Boris Johnson a promis à ses compatriotes qu'aucun durcissement n'interviendrait avant Noël, laissant la porte ouverte à de nouvelles mesures la semaine prochaine.


Mais en Ecosse, qui détermine sa propre politique sanitaire, la dirigeante indépendantiste a annoncé sans attendre des limitations sur les rassemblements car le très contagieux variant du coronavirus "se propage actuellement rapidement à travers l'Écosse", où il représente désormais la majorité des cas.


En conséquence, "les larges célébrations de Hogmanay (les fêtes du Nouvel an, ndlr), y compris celles prévues ici dans notre capitale (Édimbourg, ndlr), ne pourront pas avoir lieu", a indiqué Mme Sturgeon aux députés du parlement local. 


"Je sais à quel point cela sera décevant pour ceux qui attendent ces événements avec impatience, et pour leurs organisateurs", a-t-elle concédé, rappelant toutefois que "les grands événements font peser une charge supplémentaire sur les services d'urgence".


Cette annonce s'inscrit dans l'instauration de plus vastes restrictions destinées à réduire la propagation du virus en Écosse qui, comme chaque nation britannique, décide seule de sa politique sanitaire.


Nicola Sturgeon a ainsi annoncé que, dès le lendemain de Noël et pour trois semaines, les événements publics en plein air seront limités à 500 personnes et ceux en intérieur à 100 personnes debout ou 200 personnes assises.  


"Cela signifie bien sûr que les matchs sportifs, y compris le football, auront lieu sans spectateurs pendant ces trois semaines", a-t-elle précisé. 


Si cela ne s'applique pas aux événements privés comme les mariages, la Première ministre a tout de même encouragé les gens à "réduire autant que possible leurs sorties", notamment pour Hogmanay.


Incertitude

Ces nouvelles restrictions interviennent alors que le Royaume-Uni, pays parmi les plus touchés par la pandémie en Europe avec plus de 147.000 morts, fait face depuis quelques temps à plus de 90.000 nouveaux cas de contamination tous les jours (+90.629 mardi).


Pour autant, le Premier ministre britannique Boris Johnson a de nouveau refusé mardi de procéder en Angleterre au tour de vis réclamé par certains et écarté toutes nouvelles restrictions avant Noël.  


"Compte tenu de l'incertitude persistante sur plusieurs points - la gravité d'Omicron, l'incertitude sur le taux d'hospitalisation ou l'impact du déploiement du vaccin ou des rappels-, nous ne pensons pas aujourd'hui qu'il y ait suffisamment de preuves pour justifier des mesures plus sévères avant Noël", a-t-il annoncé dans une vidéo publiée sur son compte Twitter. 


Il a cependant averti que la "situation restait très délicate" et encouragé les Britanniques "à faire preuve de prudence". "Nous continuons à surveiller Omicron de très près", a-t-il ajouté, "et si la situation se détériore, nous serons prêts à prendre des mesures si nécessaire".


Son gouvernement a cependant annoncé des aides financières pour les secteurs touchés par l'aggravation sanitaire, notamment restauration et théâtre qui subissent des annulations en séries ou doivent fermer en raison de leur personnel malade.


Au Pays de Galles, le gouvernement local a lui désormais introduit une amende pour non-respect du télétravail. Un salarié contrevenant à cette consigne risquera à partir du 20 décembre 60 livres (70 euros) d'amende, et les employeurs de 1.000 à 10.000 livres, si les faits sont répétés.


Karabakh: Paris demande une «action diplomatique internationale»

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2023 (Photo d'Ed JONES / AFP).
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2023 (Photo d'Ed JONES / AFP).
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  • Le Nagorny Karabakh, enclave du Caucase peuplée en majorité d'Arméniens mais reconnue comme partie de l'Azerbaïdjan, a été l'objet d'une nouvelle offensive meurtrière de Bakou la semaine dernière
  • Paris met en garde contre le risque d'un conflit sur le territoire arménien

PARIS: La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a appelé mardi à "une action diplomatique internationale" face "à l'abandon de l'Arménie par la Russie".

Le Nagorny Karabakh, enclave du Caucase peuplée en majorité d'Arméniens mais reconnue comme partie de l'Azerbaïdjan, a été l'objet d'une nouvelle offensive meurtrière de Bakou la semaine dernière, avant que les séparatistes ne rendent les armes.

Paris met en garde contre le risque d'un conflit sur le territoire arménien.

"L'abandon de l'Arménie par la Russie et la complicité de la Russie avec les opérations militaires engagées par l'Azerbaïdjan rendent encore plus nécessaires une action diplomatique internationale", a estimé la cheffe de la diplomatie lors des questions à l'Assemblée nationale.

En 2020, la Russie avait parrainé un accord de cessez-le-feu qui avait mis fin aux hostilités et déployé des soldats de la paix, qui n'ont pas empêché l'offensive éclair et victorieuse de l'Azerbaïdjan contre les séparatistes.

L'Union européenne "doit prendre acte de cette réalité, agir avec nous pour le respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie et préserver les droits des Arméniens du Haut Karabakh à vivre, s'ils le souhaitent, dans le respect de leurs droits historiques" dans l'enclave, a souligné Catherine Colonna.

Elle a rappelé que Paris tiendrait "pleinement responsable l'Azerbaïdjan du sort de la population arménienne", précisant que la France apportait "son soutien à l'Arménie", qui s'efforce d'accueillir plus de 19 000 personnes venant du Nagorny Karabakh.

Paris a ainsi décidé de porter l'aide "à plus de 12 millions d'euros" pour les réfugiés et déplacés en Arménie et au Haut-Karabakh.

Interrogée sur de potentielles sanctions contre l'Azerbaïdjan, la ministre a répondu: "la France prendra, dans les jours qui viennent, des initiatives (...) que ce soit à titre national, à titre bilatéral avec l'Arménie, aux Nations unies en qualité de membre permanent du Conseil de sécurité ou au sein de l'Union européenne".

Catherine Colonna a par ailleurs mis en garde Bakou contre toute entrave de l'aide. "Nous n'accepterons pas que l'aide humanitaire soit entravée et nous nous opposerons à toute tentative de remise en cause de l'intégrité territoriale de l'Arménie".

Plus tôt lors d'un point presse, Anne-Claire Legendre, porte-parole du Quai d'Orsay, avait constaté "avec beaucoup de préoccupation un départ massif des populations arméniennes du Haut Karabakh (...) sous l'oeil complice de la Russie".

L'UE a reçu mardi des hauts représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Mme Legendre a jugé "claire" la position européenne, avec une condamnation de l'offensive menée par Bakou et la demande d'une réouverture du corridor de Latchine, seule voie reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie.

"Les consultations se poursuivent avec nos partenaires européens", a-t-elle également souligné. "Nous aurons l'occasion de les poursuivre à Grenade", dans le sud de l'Espagne, début octobre.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev sont, eux, attendus à une réunion de la Communauté politique européenne, qui regroupe une cinquantaine de pays européens, membres de l'UE ou non, le 5 octobre à Grenade.


Un commandant de la flotte russe, donné pour mort par Kiev, présent à une réunion, selon Moscou

Des militaires ukrainiens montent au sommet d'un véhicule blindé de transport de troupes à Kostyantynivka, dans la région de Donetsk, le 25 septembre 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo: Roman PILIPEY / AFP)
Des militaires ukrainiens montent au sommet d'un véhicule blindé de transport de troupes à Kostyantynivka, dans la région de Donetsk, le 25 septembre 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo: Roman PILIPEY / AFP)
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  • Après la publication des images de Viktor Sokolov, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de "clarifier" leurs informations
  • L'attaque du quartier général de la flotte russe illustre les difficultés croissantes de la Russie à se défendre des frappes de missiles et drones ukrainiens

MOSCOU: Le ministère russe de la Défense a publié mardi une image montrant Viktor Sokolov, commandant de la flotte en mer Noire, en train de participer à une visioconférence, alors que l'Ukraine avait affirmé l'avoir tué.

Sur la photo, le responsable apparaît sur un grand écran, aux côtés d'autres hauts responsables militaires participant à une réunion présidée par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de l'officier, indique que cette réunion a eu lieu mardi.

L'officier paraît avoir un grand coussin ou fauteuil blanc dans son dos.

Dans une vidéo diffusée plus tard, le commandant apparaît à l'image à plusieurs reprises, sans s'exprimer.

L'Ukraine a frappé vendredi avec des missiles le siège de la flotte russe de la mer Noire, à Sébastopol, ville de Crimée annexée par la Russie.

Lundi, l'armée ukrainienne avait affirmé que parmi la trentaine d'officiers tués dans la frappe, se trouvait le commandant Sokolov.

Mais, après la publication des images de Viktor Sokolov, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de "clarifier" leurs informations.

Ces forces ont affirmé sur Telegram que, selon "les sources disponibles", le commandant faisait partie des morts, l'identification des victimes étant toutefois difficile car les corps sont très abîmés.

"Les Russes ayant été contraints de publier en urgence une réponse censée montrer Sokolov vivant, nos services clarifient l'information", ont-elles dit.

La Russie, qui ne donne presque jamais d'informations sur ses pertes militaires, n'a de son côté donné qu'un bilan d'une personne disparue dans la foulée du bombardement.

Moscou n'a pas commenté la revendication ukrainienne, le Kremlin restant très vague mardi sur le sort du commandant.

"Il n'y aucune information à ce sujet provenant du ministère de la Défense", a indiqué à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe,

"Nous n'avons rien à dire", a-t-il ajouté, renvoyant vers le ministère de la Défense.

L'attaque du quartier général de la flotte russe illustre les difficultés croissantes de la Russie à se défendre des frappes de missiles et drones ukrainiens.

Or la Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014, est clé pour la marine russe ainsi que pour la logistique et l'approvisionnement des troupes occupant le sud de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui mène une vaste contre-offensive pour libérer les territoires occupés, essaie de frapper les arrières russes pour désorganiser les défenses et la capacité de résistance des militaires.

Après trois mois, les gains territoriaux ukrainiens restent cependant limités.


Le Nagorny Karabakh se vide, tristesse et chaos à la frontière arménienne

Des réfugiés attendent dans leur voiture pour traverser la frontière, quittant le Karabakh pour l'Arménie, au point de contrôle de Latchine, le 26 septembre 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)
Des réfugiés attendent dans leur voiture pour traverser la frontière, quittant le Karabakh pour l'Arménie, au point de contrôle de Latchine, le 26 septembre 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)
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  • Beaucoup disent avoir mis 24 heures à faire les 80 kilomètres séparant la capitale séparatiste, Stepanakert, de la frontière
  • A l'écart, dans le village de Kornidzor, Sveta Moussaïelian se repose chez une amie rencontrée en 2020: elle s'y était réfugiée durant la précédente guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

CORRIDOR DE LATCHINE: Le Nagorny Karabakh se vide de ses habitants. Mardi, des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants continuaient de quitter cette enclave peuplée d'Arméniens sous le regard victorieux des soldats azerbaïdjanais.

Un vieil homme et sa fourgonnette remplis de paquets, une fillette, son ballon rose collé contre elle, le regard planté dans celui des soldats azerbaïdjanais lourdement armés. Et cette vieille dame tenant désespérément une cage à oiseaux.

Du côté azerbaïdjanais du pont Hakari, au poste-frontière installé en avril par Bakou et qui verrouille l'accès au corridor de Latchine, sur la seule route menant de l'Arménie au Nagorny Karabakh, le flot de véhicules est continu.

Dimanche, après l'offensive éclair remportée contre les troupes du Nagorny Karabakh, Bakou a rouvert ce poste-frontière qui coupait l'enclave arménienne du reste du monde, provoquant l'exode.

Sur les toits des voitures, les réfugiés emportent ce qu'ils possédaient au Nagorny Karabakh: un sac rose, une tronçonneuse, des couvertures, parfois protégées par des bâches.

De rares véhicules, Lada soviétiques poussives ou remorques aux pneus crevés, passent au détecteur de metaux.

Mais pour la plupart, l'arrêt ne dure que quelques secondes. Des soldats azerbaïdjanais vérifient des coffres, jettent un œil furtif à l'intérieur, sans demander aucun document d'identité.

Les hommes sont priés de descendre pour fixer des caméras de surveillance, placées en hauteur sur des poteaux, à côté d'un drapeau azerbaïdjanais qui flotte au vent.

Les ordres, secs, fusent: "Regardez en haut!" La manoeuvre est destinée à répérer d'éventuels auteurs de "crimes de guerre" fuyant le Karabakh, a expliqué une source gouvernementale azerbaïdjanaise à l'AFP.

Les conducteurs remontent. Les passagers masculins, eux, doivent parcourir à pied les quelques mètres qui les séparent de l'Arménie. Menton haut pour certains, ils passent devant les uniformes verts des soldats postés sur le côté, sans un regard pour eux.

"Ils nous ont expulsés!", lâche un homme avant la traversée du pont.

80 kilomètres, 24 heures

Passé le contrôle des soldats azerbaïdjanais, quelques-uns acceptent de parler. Certains disent partir à regret et vouloir revenir. Veste de costume bleue trop grande, Hrant Haroutounian montre son passeport bleu de l'Arménie.

"Les Arméniens nous ont dit de partir. Je vais à Erevan, j'ai des enfants là-bas. Je veux les prendre et rentrer", raconte l'homme de 83 ans. D'autres racontent avoir été sommés de partir par des soldats du Karabakh, face à l'approche des forces azerbaïdjanaises.

Les moteurs vrombissent et les véhicules s'ébranlent enfin vers le pont, au bout duquel statione un char de la force de maintien de la paix russe.

Cinq kilomètres plus loin, à Kornidzor, au premier poste de contrôle arménien, les mêmes airs fermés, les mêmes Lada surchargées au châssis frôlant le sol. Parfois, émergent le visage hagard d'un vieil homme ou ceux d'enfants.

Beaucoup disent avoir mis 24 heures à faire les 80 kilomètres séparant la capitale séparatiste, Stepanakert, de la frontière.

Un trajet effectué sans nourriture et parfois sans eau: le Nagorny Karabakh, soumis au blocus de l'Azerbaïdjan depuis des mois, manque de tout. Ces derniers jours, les réfugiés disent les avoir passés chez eux, sans oser sortir, se nourrissant de réserves.

"J'ai quitté ma maison pour rester en vie", assène une femme en veste verte, qui insiste pour parler: "Que le monde sache que nous sommes des chiens sans abri désormais!"

A l'écart, dans le village de Kornidzor, Sveta Moussaïelian se repose chez une amie rencontrée en 2020: elle s'y était réfugiée durant la précédente guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

A 50 ans, c'est la quatrième fois qu'elle est déplacée de force. "Je ne suis pas si vieille, mais j'ai déjà tellement vu!"

Sveta retrace l'histoire de sa famille: elles sont cinq soeurs, dont quatre sont veuves de guerre. Ses deux fils étaient soldats, ils sont sortis vivants des derniers combats et sont en train de quitter le Karabakh.

Alors elle s'estime chanceuse: "Perdre mon pays, ma maison, ce n'est pas grave, c'est pour les victimes que je pleure."

Goris, carrefour des réfugiés

En amont du poste de contrôle de la police arménienne, des centaines de voitures sont garées en désordre. Ce sont des Arméniens venus chercher leurs proches.

"J'attends la famille de ma sœur. Ils sont sur la route depuis hier", raconte, l'air épuisé, Artak Soghomonian. Comme il n'y a pas de réseau sur la route, il ne sait ni où ils sont, ni quand ils arriveront.

Son frère veut aussi quitter Stepanakert, précise Artak, 36 ans. Mais il cherche encore de l'essence et n'a donc pas réussi à partir.

Une quête dangereuse: lundi soir, une explosion dans un dépôt de carburant de Stepanakert pris d'assaut a tué 20 personnes et fait plus de 200 blessés.

Sur la route, autour des quelques cafés et stations-service séparant Kornidzor de Goris, la grande cité des environs, des réfugiés s'agglutinent. Certains se ravitaillent en silence, d'autres effectuent quelques réparations de leurs véhicule.

A la vue de policiers arméniens, beaucoup de conducteurs sortent la tête de l'habitacle: "Goris?", demandent-ils. La ville tranquille de 20 000 habitants est devenue le carrefour des réfugiés du Nagorny Karabakh.