Le gouvernement accélère face à la vague Omicron déjà là

Le secrétaire d'État et porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, s'entretient avec les médias à l'issue d'une réunion du Premier ministre français avec les associations d'élus locaux et les commissions parlementaires de liaison à Paris le 21 décembre 2021.(AFP)
Le secrétaire d'État et porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, s'entretient avec les médias à l'issue d'une réunion du Premier ministre français avec les associations d'élus locaux et les commissions parlementaires de liaison à Paris le 21 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Le gouvernement accélère face à la vague Omicron déjà là

  • Selon le porte-parole du gouvernement, l'augmentation des cas positifs à la Covid-19 liés au variant Omicron est particulièrement présente chez les jeunes
  • Pour le moment, le gouvernement n’envisage pas d’intégrer son projet de loi sur le pass vaccinal aux entreprises

PARIS: Face à la vague Omicron qui touche désormais 20% des nouveaux cas de Covid en France, le gouvernement vise la mi-janvier pour l'adoption du pass vaccinal, mais n'envisage pas pour l'instant d'introduire un pass sanitaire sur les lieux de travail.

"La vague qui nous attend est haute, mais nous faisons front", a lancé mardi soir le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, depuis l'hôtel Matignon, à l'issue d'une journée de consultations entre le Premier ministre et les représentants des associations d'élus, puis des parlementaires.

"Nous avons les moyens, nous avons les outils, nous avons les armes, nous avons la mobilisation qui nous permettront de faire face et qui peuvent nous permettre de déjouer les pronostics dans notre pays s'agissant de l'épidémie", a ajouté M. Attal, qui a toutefois prévenu d'une "possible nécessité d'avoir à prendre d'autres mesures" en cas de "dégradation importante de la situation sanitaire et un risque pour notre hôpital".

Le temps presse: le taux d'incidence du Covid-19 atteint "une nouvelle fois un record" en France, à 545 cas par semaine pour 100.000 habitants - près du double à Paris -, alors que le variant Omicron concerne désormais 20% des nouveaux cas, contre 10% le week-end dernier. La courbe de nouveaux cas quotidiens de contamination, qui tendait ces derniers jours à se stabiliser sur un plateau déjà élevé, est par ailleurs repartie à la hausse.

Une hausse "tirée par une augmentation très forte des contaminations chez les jeunes, notamment les 20-40 ans", a souligné Gabriel Attal, qui avait auparavant indiqué que Omicron faisait doubler le nombre de cas "tous les deux à trois jours".

Il a rappelé la "progression absolument foudroyante" déjà observée au Royaume-Uni, mais aussi "le point d'interrogation" sur "la part des cas graves nécessitant une hospitalisation" liés à ce variant.

Face à cette cinquième vague, le gouvernement veut accélérer la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal plus vite qu'initialement prévu.

Il doit désormais entrer en vigueur dans "la première quinzaine du mois de janvier", après une présentation lors d'un Conseil des ministres exceptionnel le 27 décembre et un examen dès la même semaine au Parlement.

Selon le député UDI Jean-Christophe Lagarde, le projet de loi pourrait être discuté dans l'hémicycle dès "le 3 janvier". 

Le gouvernement a renoncé à intégrer dans son projet de loi un pass sanitaire pour les entreprises, "notamment pour des raisons de faisabilité opérationnelle", a soutenu Gabriel Attal. Il laissera toutefois les parlementaires déposer éventuellement un amendement dans ce sens, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources parlementaires.

"Nous avons été entendus et nous sommes soulagés" a réagi dans la foulée la vice-présidente et porte-parole du Medef Dominique Carlac’h sur BFMTV, affirmant avoir "soulevé des modalités de complexité de mise en œuvre et des sanctions qui nous paraissaient disproportionnées eu égard à l'objectif".

Le porte-parole du gouvernement a néanmoins mis l'accent sur un "consensus" avec les parlementaires "s'agissant de la nécessité de renforcer le télétravail".

20 millions de rappels

Le projet de loi doit par ailleurs renforcer les contrôles et les sanctions pour les faux pass sanitaires en circulation même si l'idée d'une vérification de l'identité des détenteurs du pass n'a pas été évoquée lors des réunions du jour, selon M. Attal.

Mais c'est surtout grâce à la campagne vaccinale que l'exécutif entend juguler le tsunami Omicron, alors que les études de l'institut Pasteur ont mis en évidence des résultats encourageants quant à la protection apportée par trois doses de sérum face au risque d'infection et, a fortiori, à celui d'une hospitalisation. 

"L'objectif, c'est d'inciter le plus possible à la vaccination parce qu'on voit quand même que c'est notre meilleur outil face à la progression de l'épidémie", a martelé le porte-parole du gouvernement, en se réjouissant que 50.000 primo-injections aient été réalisées ces dernières 24 heures.

La barre des 20 millions de doses de rappel a en outre été franchie mardi, avec "quatre jours d'avance" sur l'objectif fixé par le gouvernement, s'est félicité le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un message publié sur Twitter.

Ces mesures seront-elles suffisantes, alors que plusieurs pays d'Europe ont décrété confinements et restrictions?

Après avoir renforcé les contrôles aux frontières, fermé les discothèques et interdit les grands rassemblements sur la voie publique pour le 31 décembre, le gouvernement compte sur la "responsabilité" des Français pendant les fêtes.

Et vise notamment les 20-39 ans, sur-représentés chez les nouveaux contaminés: "Réduisez au maximum vos contacts; si vous avez le moindre doute, testez-vous, et si vous avez un test positif, même si vous n'avez pas de symptôme, isolez -vous encore plus scrupuleusement", les a enjoints Gabriel Attal.


Périmètre de sécurité autour du consulat d'Iran à Paris, intervention policière imminente

La BRI a été mobilisée. (Photo d'illustration, AFP)
La BRI a été mobilisée. (Photo d'illustration, AFP)
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  • "Un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", a-t-on appris auprès de la préfecture de police
  • Le préfet de police, Laurent Nuñez, a mobilisé la BRI, une unité d'élite de la police

PARIS : Un périmètre de sécurité a été mis en place vendredi autour du consulat d'Iran à Paris et une intervention policière était imminente après qu'"un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", a-t-on appris auprès de la préfecture de police.

"Le préfet de police, Laurent Nuñez, a mobilisé la BRI", une unité d'élite de la police, a-t-on ajouté de même source, en précisant que le consulat avait fait une "demande d'intervention".

 

 

 


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".

 

 


Darmanin empoigné vivement en Guadeloupe par un homme placé en garde à vue

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
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  • Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux la chaîne Guadeloupe 1ère
  • Un homme «d'une vingtaine d'années» selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler

POINTE-A-PITRE: Gérald Darmanin a été empoigné vivement mais pas blessé jeudi près de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère par un jeune homme, aussitôt interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris d'une source proche de l'enquête et de deux témoins de la scène.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux de cette télévision, à Baie-Mahault, au terme de son déplacement en Guadeloupe au cours duquel il a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de 20H00 pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, ville qualifiée de "coupe-gorge" par son maire.

Un homme "d'une vingtaine d'années" selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler, ont relaté à l'AFP deux témoins qui ont souhaité garder l'anonymat.

Le ministre lui a alors tendu la main et c'est alors que l'homme l'a empoigné vivement par le bras et les épaules avant d'être maitrisé par les hommes de la sécurité du ministre, a décrit un des deux témoins.

L'homme a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault, a déclaré à l'AFP la source proche du dossier, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion".

"Il a voulu s’échapper et ne s'est pas laissé faire" et s'est montré "non coopératif" lors de sa garde à vue. Les tests habituels n'ont pas pu être effectués et le jeune homme a été "hospitalisé aux urgences psychiatriques" du CHU de Pointe-à-Pitre, vendredi soir, selon la même source.

Le ministre n'a pas été blessé. Il a ensuite enregistré comme prévu son interview.

"J'en ai discuté avec le ministre qui m'a dit que ce n'était pas trop grave et j'espère que ça finira bien pour le jeune", a dit à l'AFP Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe.

Interrogé sur cet épisode, le député socialiste Christian Baptiste a pour sa part répondu: "Je ne sais pas les conditions dans lesquelles cela s'est passé, mais on ne peut pas accepter l'inacceptable, qu'un ministre puisse se faire agresser, et on peut s'interroger sur le service de sécurité".

M. Darmanin, lui, n'a pas souhaité s'exprimer sur cet incident.