Le chef de la Croix-Rouge dresse un sombre tableau des zones de conflit au M.O.

Un garçon irakien qui a perdu une jambe lors d'une attaque à la roquette à Mossoul en 2017 reçoit des services de prothèse de la Croix-Rouge. (Photo, CICR.org)
Un garçon irakien qui a perdu une jambe lors d'une attaque à la roquette à Mossoul en 2017 reçoit des services de prothèse de la Croix-Rouge. (Photo, CICR.org)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Le chef de la Croix-Rouge dresse un sombre tableau des zones de conflit au M.O.

  • Fabrizio Carboni a révélé que la fatigue des donateurs au moment où l'attention se porte sur des conflits ailleurs a laissé son organisation avec un déficit de financement de millions de dollars pour les opérations dans la région
  • Il a comparé la destruction en Syrie à celle de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale et a averti que le nord-est de la Syrie est confronté à l'une des pires crises de protection des enfants au monde

NEW YORK: Bien que pour les observateurs extérieurs, le Moyen-Orient puisse sembler connaître une période de diplomatie renouvelée et active, notamment une multitude de nouvelles initiatives de paix, «nos équipes sur le terrain ne voient aucune différence», selon Fabrizio Carboni, directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge pour le Proche et le Moyen-Orient.

Lors d'un briefing virtuel à New York, il a dressé un tableau sombre d'une région qui continue de lutter contre des conflits prolongés, des économies qui s’effondrent et des situations financières désastreuses, en plus des efforts déployés pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 qui continue de faire rage dans un contexte de pénurie de vaccins dans de nombreux pays. Seul 5% des Syriens ont reçu leur première dose de vaccin, et 2% des Yéménites, par exemple.

Cette situation s’inscrit dans un contexte de «lassitude des donateurs», a signalé Carboni, alors que les conflits prolifèrent ailleurs dans le monde, particulièrement en Afghanistan et en Éthiopie, et que les pays donateurs détournent des ressources qui auraient auparavant été destinées à aider les populations du Moyen-Orient.

«Pour le moment, il nous manque 8 millions de dollars (1 dollar américain = 0,86 euro) pour mener à bien l’ensemble des activités humanitaires en Israël et dans les territoires palestiniens occupés», a expliqué Carboni, à titre d'exemple.

«En Irak, il nous manque 20 millions de dollars. Et même si ces pays ne font pas la une des journaux au quotidien, les familles là-bas, continuent de souffrir et ont besoin d'une aide massive.»

La difficulté de financer le travail humanitaire dans certaines parties de la région s'ajoute au fait que «nous passons de la véritable urgence, comme la distribution de nourriture, à une autre phase, appelons-la "reprise précoce", où nous devons travailler sur des systèmes permettant aux gens d'être autonomes et de se remettre sur pied. C'est une activité plus complexe à financer et elle coûte cher à cause de l'ampleur des destructions».

La destruction causée par une décennie de conflit en Syrie rappelle celle causée en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, selon Carboni.

«Chaque fois que je retourne en Syrie, j'ai toujours le sentiment que le conflit s'est terminé la veille», a-t-il déclaré. «Il y a cet état permanent d'"Année zéro" et c'est vraiment déchirant.»

«Et la crise financière qui frappe la Syrie aujourd'hui est une couche supplémentaire de vulnérabilité et de complexité, et elle frappe très, très durement le Syrien moyen.»

Mettant en garde contre le fait que les températures hivernales glaciales rendent les conditions encore plus difficiles pour les Syriens déplacés, tant à l'intérieur du pays qu’en tant que réfugiés, Carboni a en particulier souligné le sort des enfants, qui sont les plus touchés par la crise. La situation dans le nord-est de la Syrie représente «l'une des plus grandes crises de protection des enfants dans le monde aujourd'hui», a-t-il affirmé.

Au camp d'Al-Hol, par exemple, que le responsable a récemment visité, il a confié que la grande majorité des résidents sont des enfants de moins de 12 ans. Beaucoup d'entre eux ont été séparés de leurs familles lors des transferts vers d'autres camps. Ces enfants doivent être réunis avec leurs familles, rapatriés avec elles ou bénéficier d'une prise en charge alternative, a ajouté Carboni.

Le camp bondé d'Al-Hol abrite plus de 60 000 femmes et enfants, dont beaucoup sont les épouses et les enfants de combattants de Daech vaincus. La majorité des États d'où ils sont originaires, dont le Royaume-Uni, refusent de les rapatrier.

Carboni a appelé à «une action collective dans le but d’avoir une vision à long terme pour les populations qui sont toujours bloquées dans le nord-est de la Syrie dans un flou juridique». Il a encouragé tous les États à rapatrier leurs citoyens et à «le faire légalement, conformément aux normes et principes, y compris le soutien aux enfants rapatriés et à leurs familles».

«L'unité familiale devrait être la norme pendant le rapatriement. Garder les familles ensemble est généralement dans l'intérêt absolu de l'enfant et c'est ce que le droit international exige, sauf justification contraire par une évaluation rigoureuse», a-t-il ajouté.

Évoquant le processus politique, Carboni a déploré le manque de volonté de faire des sacrifices pour la paix.

«Les accords de paix sont une question de compromis», a-t-il déclaré. «Ma crainte autour de la Syrie, mais aussi de manière générale, est que les parties au conflit essaient de trouver une solution indolore.

«Souvent, il y a un prix politique à payer lorsque vous décidez de faire la paix. Il faut toujours une forme de courage politique; céder à quelque chose. Ce que nous voyons en Syrie c'est qu'il n'y a aucune volonté de faire ce compromis. C'est pourquoi la situation est gelée, pourrissante, et ceux qui en paient le prix sont les Syriens.»

Au Yémen, où «tous les services de base sont en panne», sept années de conflit se sont ajoutées à d'autres défis chroniques auxquels la nation est confrontée et qui n'ont rien à voir avec la guerre, tels que le changement climatique et une crise de l'éducation, a souligné Carboni.

En l'absence de soins de santé de base, avec 24 millions de personnes ayant besoin d'assistance et les trois quarts de la population vivant dans des conditions proches de la famine, ce qu'il faut, c'est que «les États influents aident à la conclusion d’un accord pour mettre fin à ce conflit et permettre au peuple yéménite de se concentrer sur la réhabilitation de son pays et les défis existentiels auxquels il est confronté», a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la crise de la Covid-19, Carboni a soutenu que si la pandémie est la principale menace à laquelle l'Occident est confronté, elle ne constitue qu'une couche supplémentaire de vulnérabilité dans des endroits comme la Syrie, l'Irak et le Liban, où les gens essaient de faire face simultanément à plusieurs crises.

Les mesures préventives telles que la distanciation sociale deviennent une exigence absurde dans les camps de réfugiés et les abris surpeuplés, a-t-il souligné. S’abriter chez soi est hors de question pour les Yéménites, qui doivent sortir chaque jour afin de trouver de la nourriture pour leurs familles. Se laver les mains fréquemment peut sembler une simple précaution pour les habitants des pays occidentaux, mais pour ceux de Tikrit, Mossoul, Hodeida ou Aden, l'eau n'est souvent pas aussi facilement disponible, a-t-il clarifié.

Atteindre les populations vulnérables avec des vaccins reste une «nécessité absolue» dans les efforts pour mettre fin à la pandémie mondiale, a ajouté Carboni.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com