Electricité: la flambée des prix commence à contraindre l'activité d'entreprises

Aluminium Dunkerque, la plus vaste fonderie d'aluminium d'Europe, a réduit sa production (Photo, AFP).
Aluminium Dunkerque, la plus vaste fonderie d'aluminium d'Europe, a réduit sa production (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Electricité: la flambée des prix commence à contraindre l'activité d'entreprises

  • Les cours européens de l'électricité ne cessent de s'envoler depuis plusieurs mois, dans le sillage du gaz et sur fond de tensions pour l'approvisionnement cet hiver
  • Les tarifs sur les marchés atteignaient de nouveaux sommets historiques cette semaine, s'échangeant mercredi à près de 400 euros le mégawattheure en France

PARIS: Une usine fabriquant du zinc à l'arrêt pendant deux mois, la plus grande fonderie d'aluminium d'Europe qui réduit sa production... La flambée des prix de l'énergie commence à avoir des répercussions sur l'activité des industriels. 

Les cours européens de l'électricité ne cessent de s'envoler depuis plusieurs mois, dans le sillage du gaz et sur fond de tensions pour l'approvisionnement cet hiver. Selon les spécialistes du cabinet AleaSoft, la tendance pourrait se poursuivre. 

Les tarifs sur les marchés atteignaient de nouveaux sommets historiques cette semaine, s'échangeant mercredi à près de 400 euros le mégawattheure pour livraison l'an prochain en France, quatre fois plus qu'en septembre. Les prix décollent également en Allemagne ou en Grande-Bretagne. 

Cette flambée laisse de nombreuses industries consommatrices démunies, alors qu'elles ne peuvent bénéficier que partiellement des électrons nucléaires bon marché du géant EDF dans le cadre d'un mécanisme régulé en France. 

La facture s'alourdit par exemple pour toutes celles qui n'ont pas pu acheter de l'électricité à l'avance. 

"Celles qui ne sont pas couvertes ne vont juste pas pouvoir produire", alerte Frank Roubanovitch, président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE), qui relève que la facture, "entre février 2021 et février 2022, va être multipliée par dix au minimum."  

"Ces entreprises vont arrêter leur production", prédit-il. 

L'usine Nyrstar d'Auby (nord de la France), dernière à fabriquer du zinc en France avec 300 salariés, sera ainsi mise à l'arrêt le 2 janvier pour au moins deux mois 

Aluminium Dunkerque, la plus vaste fonderie d'aluminium d'Europe, également basée dans le nord de la France, a pour sa part procédé à des fermetures progressives de cuves depuis début décembre. Dix d'entre elles sont à l'arrêt sur 264, soit 3,7% de la production. 

L'entreprise estime à 20 millions d'euros le manque à gagner sur novembre et décembre. 

Craignant des délocalisations de production vers des pays l'électricité est moins chère - comme la Pologne -, le CLEEE demande au gouvernement de mettre en place un "prix administré" temporaire. 

Importation record 

Les particuliers et les petites entreprises en France sont pour leur part déjà protégés par une limitation à 4% du tarif réglementé l'an prochain, une mesure qui coûtera toutefois très cher à l'Etat. 

"Le prix n'est plus le sujet parce que le système est tellement tendu qu'on a peur de ne plus avoir de gaz ou d'électricité", relativise Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Energie. 

EDF a en effet décidé à la mi-décembre d'arrêter les deux réacteurs nucléaires de Chooz (Ardennes), "par mesure de précaution", et de prolonger l'arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne), après la détection de défauts sur des circuits de sécurité. 

Avec ces quatre réacteurs, les plus puissants du parc, la France comptait 14 réacteurs arrêtés sur 56 mercredi. 

Alors que le pays importe actuellement massivement son électricité, venant même de battre un record, le gouvernement a aussi demandé à EDF d'anticiper le redémarrage de réacteurs arrêtés pour maintenance. 

Ces inquiétudes sur l'approvisionnement n'ont fait qu'aggraver une tension déjà bien présente sur le marché. 

"Le terreau depuis quelques semaines, c'est aussi ce qui se passe en Ukraine: on a le fondamental du prix du gaz qui reste très élevé", note Julien Teddé, en pointant le regain de tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine. 

Or, le gaz influe directement sur les prix de l'électricité, tout comme le marché du carbone - celui des droits à polluer, également en forte hausse. 

"Ce sont des tensions peut-être encore plus durables et structurelles que ce qu'on a actuellement sur les réacteurs nucléaires", anticipe M. Teddé. 


France: le déficit commercial se creuse encore en juin et au premier semestre

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
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  • L'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis
  • Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens

PARIS: Le déficit commercial de la France s'est encore creusé en juin pour atteindre 7,7 milliards d'euros, notamment affecté une dégradation du solde énergétique et des produits manufacturés, ont indiqué les douanes jeudi.

Pour l'ensemble du premier semestre, le déficit atteint 43 milliards d'euros, soit une dégradation de 4,4 milliards d'euros par rapport au second semestre 2024, en raison d'une hausse des importations qui dépasse celle des exportations, détaillent les douanes.

Depuis l'entrée en vigueur des droits de douane additionnels provisoires aux États-Unis début avril, devenus effectifs jeudi pour les produits en provenance de dizaines d'économies, les exportations de la France vers les Etats-Unis "diminuent légèrement" en glissement annuel, constatent les douanes.

En revanche, l'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis en comparaison à la même période en 2024.

Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens.

Et la hausse des importations en provenance de la Chine, d'Asie du sud-est, du Mexique et du Canada pourrait traduire un "possible report vers la France" et l'UE d'une partie des exportations de ces pays, note encore le communiqué.

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros.

Sur ce mois, le creusement du déficit commercial s'explique notamment par une diminution du solde énergétique (-0,1 milliard d'euros) en raison d'une légère hausse des importations, ainsi que celui des produits manufacturés (-0,3 milliards d'euros), selon les douanes.


Air France-KLM détecte un «accès frauduleux» aux données personnelles de clients

Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
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  • Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects"
  • A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident"

PARIS: Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne.

"Aucune donnée sensible telle que des mots de passe, des données de voyage, le solde de Miles Flying Blue (le programme de fidélité d'Air France, ndlr), des numéros de passeport ou de carte de crédit n'ont été divulguées", a assuré Air France dans une déclaration transmise à l'AFP.

En revanche, selon un mail adressé à une cliente mercredi soir et consulté par l'AFP, la "violation" a pu concerner le "prénom", "nom de famille", des "informations de contact", ou encore "l'objet de demandes formulées par email".

Le nombre de personnes concernées n'a pas été communiqué.

Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects".

A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident".

"Les systèmes d'Air France et de KLM ne sont pas impactés et leur sécurité n'a pas été remise en cause", a affirmé le groupe, qui a mis en place "des mesures de protection renforcées" pour éviter que des données personnelles soient à nouveau compromises.

Selon la compagnie, l'incident a été signalé à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

 


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
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  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.