Au Brésil, l'étau de la faim se resserre à l'approche de Noël.

Photographie de Rita Maria Vitor de Souza, 59 ans, reconnaissante après avoir reçu un don de nourriture de base de l'ONG 'Acao da Cidadania' (Action citoyenne), lors de l'événement 'Natal sem Fome' (Noël sans faim) à Caxias, Baixada Fluminense municipalité, Rio de Janeiro, Brésil, le 17 décembre 2021.(AFP)
Photographie de Rita Maria Vitor de Souza, 59 ans, reconnaissante après avoir reçu un don de nourriture de base de l'ONG 'Acao da Cidadania' (Action citoyenne), lors de l'événement 'Natal sem Fome' (Noël sans faim) à Caxias, Baixada Fluminense municipalité, Rio de Janeiro, Brésil, le 17 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Au Brésil, l'étau de la faim se resserre à l'approche de Noël.

  • Au Brésil, la faim est un fléau qui frappe de plus en plus de familles
  • Les dons d'ONG sont vitaux à l'approche des fêtes de fin d'année, tandis qu'un quart de la population souffre d'insécurité alimentaire

RIO DE JANEIRO : Du riz, des haricots noirs, de l'huile, de la farine, de pâtes et du sucre: pas de quoi faire un festin, mais Rita Maria De Souza sait au moins que ce don d'une dizaine de kilos de nourriture lui permettra de manger à Noël.

Au Brésil, la faim est un fléau qui frappe de plus en plus de familles. Les dons d'ONG sont vitaux à l'approche des fêtes de fin d'année, tandis qu'un quart de la population souffre d'insécurité alimentaire.

"Ce n'est pas grand chose, mais je vais pouvoir partager avec des membres de ma famille", confie à l'AFP Mme De Souza, 59 ans, habitante de Duque de Caxias, banlieue pauvre au nord de Rio de Janeiro (sud-est).

Veuve depuis trois ans, elle vit seule dans une petite maison en briques au Morro do Garibaldi, favela juchée en haut d'une colline.

Diabétique, cette femme noire qui marche en boitant à cause de la maladie a du mal à suivre un régime adéquat. "J'aurais besoin d'une alimentation saine, mais ce n'est pas possible avec ce que je gagne", déplore-t-elle.

Au chômage depuis six ans, Rita a pour seul revenu 100 réais mensuels d'allocations du gouvernement (environ 15 euros). 

Pour se nourrir, elle dépend presque exclusivement des dons d'ONG.

Son fils est mort il y a cinq ans, mais elle a aussi une fille de 38 ans, deux petites filles de 24 et 22 ans, un arrière petit-fils et bientôt trois petits-enfants, avec la naissance imminente de jumelles. 

Mais depuis que son mari est décédé, elle passe Noël seule ou avec ses soeurs qui habitent le quartier.

Retour de la faim 

Quand Jeferson Ribeiro, un des fondateurs de l'ONG Amac, a apporté à Rita des dons d'aliments pour Noël, elle l'a accueilli à bras ouverts, avec un soupir de soulagement.

Amac est une des associations partenaires de l'opération Natal sem Fome, qui a déjà distribué plus de 1.500 tonnes de nourriture en cette fin d'année, de quoi préparer 8 millions de repas. 

Lancée par l'ONG Açao da Cidadania (action des citoyens) en 1994, cette campagne avait été interrompue en 2007, quand la faim ne frappait plus autant de familles brésiliennes.

À l'époque, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), profitant d'une situation économique favorable avec le boom des matières premières, était parvenu à mettre en place des politiques sociales qui ont sorti des millions de personnes de la misère.

Mais la campagne Natal sem Fome a dû être réactivée dix ans plus tard. 

"Nous avons renouvelé l'opération en 2017 car nous nous sommes rendus compte que la faim augmentait à nouveau. Depuis, les besoins sont de plus en plus importants", explique Rodrigo Afonso, directeur d'Açao da Cidadania.

« Un repas par jour »

Maria Elena Huertas Rosales, péruvienne de 50 ans qui habite Nova Iguaçu, ville de banlieue voisine de Duque de Caxias, est elle aussi bénéficiaire du programme Natal sem Fome. 

"Avec la pandémie, on doit se contenter d'un seul repas par jour", raconte cette mère de famille, qui a immigré au Brésil en 2009 avec son mari et son fils.

"La viande, je la vois seulement à la télé. Et je me demande sans arrêt: +qu'est-ce que je vais manger demain?+"

Le chapitre consacré au Brésil dans le rapport sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, élaboré par plusieurs agences de l'ONU, est alarmant.

De 2018 à 2020, près de 50 millions des 213 millions de Brésiliens "ont dû se priver de nourriture ou ont subi une réduction significative de la quantité ou de la qualité des aliments ingérés".

Et la misère s'est aggravée ces derniers mois, à cause de la crise du coronavirus et de l'inflation galopante. 

Des images sur les réseaux sociaux montrant des personnes affamées se disputant des os dans des bennes à ordures ont choqué les Brésiliens.

Mais la situation avait déjà commencé à se dégrader avant la pandémie, ce que Rodrigo Afonso attribue en partie à une "réduction drastique des politiques de lutte contre l'insécurité alimentaire".

"Si ces politiques étaient bien mises en place, on n'aurait pas de gens affamés qui ramassent des os dans la rue, conclut-il.


Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
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  • Meta a conclu un accord de 6 ans avec Google Cloud pour utiliser ses infrastructures, dans le but de rattraper son retard en intelligence artificielle face à OpenAI et Google
  • Mark Zuckerberg ambitionne de bâtir l’équipe IA « la plus talentueuse » de l'industrie, avec une puissance de calcul inégalée pour concevoir une intelligence artificielle surpassant celle des humains

San Francisco: Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d'autres services d'informatique à distance, d'après une source proche du dossier.

L'information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.

Le contrat, qui s'étend sur six ans, est l'un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.

Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d'investir des "centaines de milliards de dollars" dans des infrastructures d'intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.

Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d'IA générative, qui nécessitent d'énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d'énergie.

Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu'il n'en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google.

Le groupe californien a aussi débauché des employés d'OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.

Mark Zuckerberg veut constituer "l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l'industrie", qui disposerait "d'un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur", selon ses propos.

Meta n'a pas réagi à une sollicitation de l'AFP jeudi.

Google Cloud, numéro trois de l'informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.

"Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l'IA générative utilisent Google Cloud", s'est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.

OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l'IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.


Zelensky accuse Poutine de vouloir "se soustraire" à une rencontre pour la paix

Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Volodymyr Zelensky reproche à la Russie de fuir les pourparlers de paix malgré les efforts diplomatiques
  • Alors que les discussions sur les garanties de sécurité se poursuivent, Kiev a testé avec succès un nouveau missile longue portée, illustrant sa volonté d'assurer sa défense indépendamment des alliés

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi son homologue russe Vladimir Poutine de chercher à "se soustraire" à une rencontre destinée à trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe, Donald Trump lui-même tempérant son enthousiasme.

"A l'heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d'organiser une réunion", a accusé M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux jeudi soir.

A la place, les Russes "poursuivent leurs attaques massives contre l'Ukraine et leurs assauts féroces le long de la ligne de front", a-t-il dénoncé.

La Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque massive sur l'Ukraine, utilisant 574 drones et 40 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.

Ces frappes ont fait deux morts, un à Kherson et un autre à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont aussi largement détruit une entreprise américaine dans la ville de Moukatchevo, dans l'ouest de l'Ukraine, a précisé M. Zelensly.

"Les Russes savaient exactement où ils avaient lancé les missiles. Nous croyons qu'il s'agissait d'une frappe délibérée spécifiquement sur une propriété appartenant à des Américains", a noté le président ukrainien. L'attaque contre Moukatchevo a fait 23 blessés, selon un nouveau bilan des autorités locales.

- "Approche différente" -

Très satisfait de sa rencontre avec M. Poutine le 15 août, Donald Trump a reconnu jeudi qu'il n'en saurait davantage sur les chances de paix que "dans les deux prochaines semaines".

"Après cela, nous devrons peut-être adopter une approche différente", a-t-il estimé sans plus de détail.

Après avoir rencontré M. Poutine en Alaska puis M. Zelensky lundi à la Maison Blanche, Donald Trump avait dit préparer une rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien. Mais la participation des belligérants semble encore loin d'être acquise.

Si Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là, ni date ni lieu n'ont été annoncés, et Moscou a souligné mercredi qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Paris a dénoncé jeudi une "absence de volonté" de la Russie de mettre fin à la guerre.

Volodymyr Zelensky, de son côté, a déclaré devant un groupe de médias parmi lesquels l'AFP vouloir comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" .

Ensuite, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", a souhaité le dirigeant ukrainien, dont ce serait le cas échéant la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

M. Zelensky a proposé la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour une éventuelle rencontre. Il a en revanche écarté la Hongrie, jugée trop proche du Kremlin.

- Nouveau missile -

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe en février 2022, mais positions de Moscou et Kiev restent diamétralement opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés.

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine.

Epine dorsale de l'Otan, à laquelle ni Moscou ni Washington ne veulent voir l'Ukraine adhérer, l'article 5 stipule que toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre tous.

Kiev considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir à l'avenir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui qualifie l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart des scénarios envisagés.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d'un contingent militaire européen en Ukraine serait "inacceptable".

Parallèlement, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a ainsi affirmé jeudi que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.