Chanel: Exposition à Paris pour redécouvrir cette couturière visionnaire

Un magazine contenant des photos de œuvres de Gabrielle Chanel, que l’on pourra voir à l’exposition du 1er Octobre au 14 mars (Photo, Stéphane DE SAKUTIN/AFP).
Un magazine contenant des photos de œuvres de Gabrielle Chanel, que l’on pourra voir à l’exposition du 1er Octobre au 14 mars (Photo, Stéphane DE SAKUTIN/AFP).
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Publié le Mardi 29 septembre 2020

Chanel: Exposition à Paris pour redécouvrir cette couturière visionnaire

  • L'exposition « Gabrielle Chanel. Manifeste de mode » au palais Galliera, qui s'ouvre jeudi, rend hommage à la plus influente créatrice du XXe siècle
  • « Le confort, le naturel, la liberté des mouvements, ces notions n'étaient pas dans la haute couture avant elle »

PARIS: Tailleur Chanel, N°5: « on répète mille fois sans vraiment savoir de quoi on parle » : Paris consacre une première rétrospective au génie éminemment moderne de Gabrielle Chanel dont les principes d'élégance guident les femmes depuis un siècle. 

De la marinière en jersey de 1916 au tailleur des années 50-60 en passant par des petites robes noires des années folles : l'exposition « Gabrielle Chanel. Manifeste de mode » au palais Galliera, qui s'ouvre jeudi, rend hommage à la plus influente créatrice du XXe siècle. 

« On a redécouvert Chanel, c'était une surprise à quel point nous ne connaissions pas en profondeur ses créations, les principes qui ont guidé son travail », a déclaré, Miren Arzalluz, directrice du palais Galliera, musée de la mode de Paris, qui ouvre ses portes au public après deux ans de travaux. 

Mme Arzalluz dit avoir pris une décision « radicale » de ne se concentrer que sur « le travail » de cette personnalité controversée à laquelle sont consacrées « presque 100 biographies » qui explorent les secrets de son succès et parlent des hommes de sa vie, dont un amant nazi, et de sa collaboration présumée. 

« Pas besoin d'hommes » pour réussir

Est-ce la raison pour laquelle elle n'a jamais bénéficié d'un hommage à la hauteur de son talent ? « Je ne pense pas », estime Miren Arzalluz. « Son style est tellement intemporel et présent dans nos vies » qu'on avait déjà l'impression de bien la connaître.

Autre idée reçue que cette exposition s'efforce de balayer : Mademoiselle Chanel « a tout découvert grâce aux hommes ». « La vérité c'est qu'elle n'avait pas besoin d'hommes pour maîtriser des tissus » ou capter l'air du temps. Un manteau d'inspiration russe date de 1918 bien avant sa rencontre avec le grand duc Dimitri. 

L'exposition met également en valeur la pureté de la ligne, la sophistication dans la simplicité et la cohérence esthétique entre vêtements, bijoux ou parfums.

Créé en 1921, le N°5, toujours un des parfums les plus vendus au monde, ne renvoie à aucune senteur précise, contrairement aux fragrances de l'époque. 

« Je veux lui donner un parfum artificiel, comme une robe, c'est-à-dire fabriqué », disait Gabrielle Chanel. Le jasmin, la rose et l'ylang-ylang s'allient aux notes boisées et épicées, démultipliées par des aldéhydes, matières de synthèse.  

La présentation est toute aussi innovante : un flacon carré dans l'étui en carton blanc surligné de noir tranche avec les fioles ornées de l'époque et les noms abstraits aux titres fleuris.  

C'est l'extrême modernité qui frappe dans ce parcours jalonné de plus de 350 pièces issues des collections Galliera, du patrimoine de la maison Chanel ou du Victoria et Albert Museum à Londres. 

A contre-courant

Dès ses débuts, Gabrielle Chanel s'inscrit en totale opposition avec la mode de son époque en introduisant la notion du confort dans les vêtements qu'elle porte elle-même alors que ses pairs hommes habillent une féminité idéalisée.

« Le confort, le naturel, la liberté des mouvements, ces notions n'étaient pas dans la haute couture avant elle », souligne Arzalluz.

Souples, ses vêtements s'inspirent des tenues de sport et empruntent des codes au vestiaire masculin de dandy. 

Elle détourne les matériaux populaires et fabrique avec de la maille et du tweed des tenues raffinées à l'allure désinvolte. 

De retour dans la profession en 1954, dans le contexte marqué par le New Look de Christian Dior avec une silhouette exaltant les anciens canons de la féminité, Gabrielle Chanel a 71 ans et se positionne de nouveau contre la mode du moment.

Dans un premier temps son tailleur dépouillé est critiqué pour son manque de nouveauté avant de devenir une pièce iconique.

« Indémodable »

La veste est légère et s'apparente davantage à un cardigan. 

Elle ne moule pas, mais souligne la poitrine, les emmanchures permettent le libre mouvement des bras sans entraîner la veste. Les ganses de couleurs structurent la silhouette tout en lui conservant sa souplesse. La jupe légèrement basculée vers l'arrière n'enserre pas la taille et s'arrête sous le genou en dessinant joliment la jambe. 

Peu porté actuellement dans sa forme classique, le tailleur-jupe de Chanel est « parfaitement modernisable » grâce à ses principes « indémodables », assure Véronique Belloir, commissaire de l'exposition.

Pour elle, les principes de Chanel qui « manie les paradoxes, mêle l'ordinaire au chic, les bijoux fantaisie et la joaillerie, le masculin et le féminin », résonnent dans notre façon de s'habiller. 

Pas besoin d'enfiler un tailleur en tweed avec un collier de perles. Une robe aérienne avec de grosses baskets ou une chemise d'homme portée de façon féminine, cela vient de l'esprit Chanel, conclut l'experte.

Lancement de l’espace « Arabes à Paris » à la Semaine parisienne de la mode
Par Arab News en Français -
Malek Gheni, étoile montante de la mode tunisienne
Par Rami Abou Diab -

Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com