Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid, n'est plus

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Publié le Dimanche 26 décembre 2021

Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid, n'est plus

  • Le président exprime «au nom de tous les Sud-Africains, sa profonde tristesse suite au décès, ce dimanche» de cette figure essentielle de l'histoire sud-africaine
  • The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains était affaibli depuis plusieurs mois

L'archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, icône de la lutte contre l'apartheid et prix Nobel de la Paix, est décédé dimanche à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa. 

Le président exprime "au nom de tous les Sud-Africains, sa profonde tristesse suite au décès, ce dimanche" de cette figure essentielle de l'histoire sud-africaine, dans un communiqué.

"Le décès de l'archevêque émérite Desmond Tutu est un nouveau chapitre de deuil dans l'adieu de notre nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui nous ont légué une Afrique du Sud libérée", a ajouté le président.

"Un homme d'une intelligence extraordinaire, intègre et invincible contre les forces de l'apartheid, il était aussi tendre et vulnérable dans sa compassion pour ceux qui avaient souffert de l'oppression, de l'injustice et de la violence sous l'apartheid, et pour les opprimés et pour les oppresseurs du monde entier", a ajouté M. Ramaphosa.

The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains était affaibli depuis plusieurs mois. Il ne parlait plus en public mais saluait toujours les caméras présentes à chacun de ses déplacements, sourire ou regard malicieux, lors de son vaccin contre le Covid dans un hôpital ou lors de l'office au Cap pour célébrer ses 90 ans en octobre.

Quelques bons mots et formules choc

L'archevêque anglican Desmond Tutu, décédé dimanche, était un homme de foi et de convictions, mais aussi de mots. Il maniait aussi bien l'humour que la colère pour faire passer ses valeurs et ses indignations.

Voici quelques-unes de ses citations les plus connues:

- "Soyez gentils avec les Blancs, ils ont besoin de vous pour redécouvrir leur humanité".

(Octobre 1984, aux pires heures de l'apartheid)

- "C'est l'histoire d'un Zambien et d'un Sud-Africain qui discutent. Le Zambien vante son ministre de la Marine. Le Sud-Africain demande: "mais, vous n'avez pas de marine, pas d'accès à la mer, comment pouvez-vous avoir un ministère de la Marine? Et le Zambien de rétorquer: "et vous, en Afrique du Sud, vous avez bien un ministère de la Justice, non?"

(Discours d'attribution du prix Nobel, 11 décembre 1984)

- "Pour l'amour de Dieu, est-ce qu'ils vont entendre, est-ce que les Blancs vont entendre ce que nous essayons de dire? S'il vous plaît, la seule chose que nous vous demandons, c'est de reconnaître que nous sommes humains, nous aussi. Quand vous nous écorchez, nous saignons, quand vous nous chatouillez, nous rions".

(Discours demandant des sanctions contre l'Afrique du Sud, janvier 1985)

- "Votre président est un désastre en ce qui concerne les Noirs. Je suis très fâché. L'Occident peut aller au diable. Les syndicats noirs appellent à des sanctions. Plus de 70% de notre peuple, comme le montrent deux sondages, veulent des sanctions. Mais non, le président Reagan sait mieux que tout le monde. Nous allons souffrir. Il est là, comme le grand chef blanc à l'ancienne, à nous dire que nous, les Noirs, on ne sait pas ce qui est bon pour nous. L'homme blanc sait".

(Entretien à la presse américaine après le refus du président Ronald Reagan d'imposer des sanctions au régime de l'apartheid, juillet 1986)

- "En Afrique du Sud, j'ai souvent demandé lors de réunions publiques auxquelles Noirs et Blancs participaient: +levez les mains!+ Puis j'ai dit: +bougez les mains+. Et j'ai encore dit: +regardez vos mains+. Des couleurs différentes, représentant des gens différents. Vous êtes le peuple arc-en-ciel de Dieu".

(Extrait de son livre "The Rainbow People of God", 1996)

- "Je remercie profondément Dieu d'avoir créé le Dalaï Lama. Pensez-vous sérieusement, comme certains l'ont dit, que Dieu se dit: +d'accord, ce gars, le Dalaï Lama, il n'est pas mal. Quel dommage qu'il ne soit pas chrétien+? Je ne crois pas que ce soit le cas, parce que, vous savez, Dieu n'est pas chrétien".

(Juin 2006 à Bruxelles)

- "Il s'est transformé en quelque chose d'assez invraisemblable. Une sorte de Frankenstein pour son peuple".

(A propos du président zimbabwéen Robert Mugabe - juin 2008)

- "Un jour à San Francisco, j'étais bien tranquille dans mon coin, une femme fait irruption devant moi. Visiblement émue, elle me salue d'un +bonjour, archevêque Mandela!+ Deux hommes pour le prix d'un".

(Conférence - octobre 2008)

- "Notre gouvernement qui me représente -qui me représente, moi?- a dit qu'il ne soutiendrait pas les Tibétains qui sont brutalement opprimés par les Chinois. Je vous préviens, je vous préviens que nous allons prier comme nous avons prié pour la chute du régime de l'apartheid, nous allons prier pour la chute d'un gouvernement qui ne nous représente pas".

(Conférence de presse après le refus du gouvernement sud-africain d'accorder un visa au Dalaï Lama pour assister aux 80 ans de Tutu, octobre 2011).

- "Je ne vénérerai pas un Dieu homophobe (...) Je refuserai d'aller dans un paradis homophobe. Non, je dirais désolé, je préfère de loin aller de l'autre côté. Je suis aussi impliqué dans cette campagne que je l'étais contre l'apartheid. Pour moi, c'est du même niveau".

(Discours - juillet 2013)

- "Avait-il des faiblesses? Bien sûr. Et parmi elles, cette loyauté inébranlable envers cette organisation (l'ANC) et certains collègues qui ont fini par le décevoir. Il a gardé dans son gouvernement des ministres incapables, franchement incompétents. Mais je crois qu'il était saint, parce qu'il a puissamment inspiré les autres".

(Au lendemain de la mort de Nelson Mandela, le 6 décembre 2013)

- "Les gens mourants ont le contrôle de leur vie, alors pourquoi devrait-on leur refuser le contrôle de leur mort?"

(Tribune - octobre 2016)

 

Le suicide assisté, son ultime combat

Contre sa hiérarchie, il a défendu les homosexuels et le droit à l'avortement. A la fin de sa vie, malade, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu a ouvert un nouveau front contre son église anglicane, tout aussi sensible, celui du droit au suicide assisté.

Respecté pour sa lutte acharnée contre le régime raciste de l'apartheid, il a brisé le tabou de l'euthanasie en deux temps.

En 2014 d'abord. Dans une tribune publiée dans la presse britannique, il frappe un grand coup en dénonçant l'acharnement à maintenir en vie son ami Nelson Mandela, décédé un an plus tôt à 95 ans. "Ce qui a été fait à Madiba est scandaleux", écrit-il, citant le nom clanique de l'ancien président.

ans cette photo d'archive prise le 21 août 1996, l'archevêque Desmond Tutu (à gauche) rencontre le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du peuple tibétain, dans le jardin de l'hôtel Mount Nelson à Cape Town. L'icône sud-africaine anti-apartheid Desmond Tutu, décrite comme la boussole morale du pays, est décédée le 26 décembre 2021 à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa. Anna ZIEMINSKI / AFP
Dans cette photo d'archive prise le 21 août 1996, l'archevêque Desmond Tutu (à gauche) rencontre le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du peuple tibétain, dans le jardin de l'hôtel Mount Nelson à Cape Town. L'icône sud-africaine anti-apartheid Desmond Tutu, décrite comme la boussole morale du pays, est décédée le 26 décembre 2021 à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa.
Anna ZIEMINSKI / AFP

Lors d'une séquence télévisée où il apparaissait aux côtés d'autres dirigeants, "on pouvait voir que Madiba n'était plus complètement là. C'était un affront à sa dignité", s'indigne Mgr Tutu. "Pourquoi prolonger une vie qui est sur sa fin ?".

A son propre sujet, et au risque de fâcher "beaucoup de gens", il ajoutait en allusion au suicide assisté: "je dirais que cela ne me dérangerait pas".

Deux ans plus tard, à l'occasion de ses 85 ans, et alors qu'il sort de multiples séjours à l'hôpital pour une infection récurrente liée à un cancer de la prostate diagnostiqué en 1997, il tranche clairement.

"Je suis plus proche du hall des départs que de celui des arrivées", écrit-il avec son humour habituel dans le Washington Post. "Plus que jamais, je me sens dans l'obligation de prêter ma voix à cette cause (...) Je ne veux pas être gardé en vie à tout prix", martèle-t-il à l'intention de ses proches.

L'archevêque "prie" pour que les politiques aient "le courage" de soutenir "le choix des citoyens en phase terminale". Car les mourants devraient pouvoir "choisir comment et quand ils quittent la terre", ajoute-t-il dans cet éditorial qui fait sensation dans le monde entier, propulsant la question au premier plan du débat public.

- "Quand Tutu parle, le monde écoute" -

Seule une poignée de pays, dont la Belgique et le Canada, ainsi que certains Etats américains, autorisent l'euthanasie. En Afrique du Sud, c'est un crime passible de quatorze ans de prison, même si aucune peine de ce type n'a jamais été prononcée.

"C'est courageux d'essayer de provoquer les théologiens et les dirigeants de l'Église à y réfléchir, l'archevêque nous a rendu un merveilleux service", estime le père Anthony Egan, enseignant jésuite à l'université de Witwatersrand.

Mais l'engagement de Desmond Tutu ne réjouit pas tout le monde.

Sur l'euthanasie, comme sur d'autres thèmes, "Tutu adopte une position contraire", estime Philip Rosenthal de l'organisation Euthanasia Exposed, opposée au suicide assisté. "Ses opinions tranchent avec les enseignements de la Bible, et le sentiment d'une majorité des Sud-Africains", juge-t-il.

L'église anglicane, qui a érigé le droit à mourir des malades en phase terminale en "Rubicon éthique", a semblé gênée par le positionnement de son célèbre archevêque. Contactée à de nombreuses reprises par l'AFP, sa branche d'Afrique australe a toujours refusé de le commenter.

L'Association sud-africaine des soins palliatifs (HPCA), elle, n'a pas caché son indignation. "Les gens demandent l'euthanasie par désespoir et en raison du manque de soins" en fin de vie, estime sa présidente Liz Gwyther, qui se dit "attristée" par le combat "dangereux" de Mgr Tutu.

Les partisans du suicide assisté ont bénéficié au contraire du soutien de poids de l'archevêque. "Quand Tutu parle, le monde écoute et les gens en parlent", relève Sean Davison, directeur de l'ONG Dignity SA. "Ils se disent +peut-être qu'on devrait en discuter plutôt que de l'ignorer+."

L'engagement public du prélat n'a duré que quelques années, mais assez pour changer la donne en Californie.

En 2015, son gouverneur, Jerry Brown, fervent catholique, a cité une lettre de l'archevêque et son "appel sincère" en faveur de l'euthanasie pour justifier sa décision de ratifier la loi de son État sur le suicide assisté.

Les grandes dates de l'archevêque Desmond Tutu

Voici les grandes dates de la vie de Desmond Mpilo Tutu, prix Nobel de la Paix 1984, icône sud-africaine de la lutte contre l'apartheid.

- 7 octobre 1931: naissance dans la ville minière de Klerksdorp, à l'ouest de Johannesburg. Sa mère est domestique, son père directeur d'école primaire.

- 1961: Enseignant de lycée, il étudie la théologie. Il est ordonné prêtre anglican. 

- 1976: nommé évêque du Lesotho, petit pays enclavé au milieu de l'Afrique du Sud. 

- 1978: devient le premier dirigeant noir du Conseil sud-africain des églises (SACC), qui compte 15 millions de fidèles actifs dans la lutte contre l'apartheid.

- 1984: lauréat du Nobel de la paix pour son combat non-violent contre l'apartheid. La même année, il est nommé évêque de Johannesburg et appelle au boycott économique du régime raciste blanc de Pretoria. 

- 1986: nommé archevêque du Cap et premier chef noir de l'Eglise anglicane pour toute l'Afrique australe, soit quelque deux millions de fidèles. 

- 1987: il participe à des campagnes contre le sida et prône l'usage des préservatifs.

- 1994: emploie la formule "Nation arc-en-ciel", largement reprise pour désigner l'Afrique du Sud.

- 1996: Deux ans après la fin de l'apartheid, il préside la Commission vérité et réconciliation (TRC) pour faire la lumière sur les crimes commis sous ce régime.

- 1997: est soigné pour un cancer de la prostate.

- 2007: préside "The Elders" (les Anciens), groupe de personnalités internationales oeuvrant pour le règlement de conflits dans le monde.

- 2009: soutient le Dalaï Lama et le Tibet.

- 2010: A 79 ans, il annonce son retrait de la vie publique.

- 2013: déclare qu'il ne votera plus pour l'ANC, se disant déçu par la corruption, l'état des écoles publiques, la pauvreté persistante.

- 2016: prend position pour le droit au suicide assisté.

- 2021: Fait une brève apparition lors de sa vaccination contre le Covid. En chaise roulante, il sourit et salue mais ne prend pas la parole devant les caméras. On le verra pour la dernière fois à un office religieux au Cap pour ses 90 ans en octobre.

Le combat de Desmond Tutu «restera dans nos mémoires», salue Emmanuel Macron

Le "combat" de Desmond Tutu "pour la fin de l'apartheid et la réconciliation sud-africaine restera dans nos mémoires", a salué dimanche le président français Emmanuel Macron, après l'annonce du décès de l'icône de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.

Mgr Tutu "consacra sa vie aux droits de l’Homme et à l’égalité des peuples", rappelle le chef de l'Etat dans un tweet, joignant sa voix au concert international d'hommages à l'ancien archevêque anglican du Cap.

Christiane Taubira, potentielle candidate de gauche à la présidentielle, a rappelé pour sa part avoir rencontré Desmond Tutu alors qu'elle était ministre. 

"Résonne son rire, car j’ai connu aussi le son de sa colère et j’ai vu ses larmes de près", a-t-elle tweeté : "Étudiante, j’ai vénéré Desmond Tutu. Députée, j’ai pu lui dire merci pour tant de courage. Ministre, je l’ai salué officiellement. La dernière fois aux adieux à Mandela. Quelle vie!"

Le président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a adressé ses "pensées émues et respectueuses pour un militant de la paix et de la fraternité, un combattant des ségrégations et du racisme, un humaniste généreux et exigeant".

"Qu’il repose en paix", a tweeté pour sa part la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo, faisant part de son "immense respect et reconnaissance pour ce combattant infatigable des droits et de l’égalité".

Dans un message, l'ancien ministre socialiste Jack Lang rend hommage à "un homme de courage, de convictions et de bonté", et évoque les liens d'amitié entre Desmond Tutu et l'ancien président François Mitterrand (1981-1995).


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.


Des milliers de morts cet été en Europe à cause du changement climatique, avancent des chercheurs

Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
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  • Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées
  • Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni

PARIS: Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques.

"Centrée sur 854 villes européennes, cette étude conclut que le changement climatique est à l'origine de 68% des 24.400 morts qui seraient liées à la chaleur cet été", souligne mercredi le communiqué des deux instituts britanniques auxquels appartiennent les auteurs, l'Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Ils concluent donc qu'entre 15.013 et 17.864 décès liés cet été à la chaleur n'auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique, dans ces villes qui ne représentent par ailleurs qu'un petit tiers de la population européenne.

Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées. Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni.

Or, les effets sur la santé des chaleurs sont bien connus: aggravation des troubles cardiovasculaires, déshydratation, troubles du sommeil... Et les plus âgés sont, de loin, les plus à risque d'en mourir.

"Il suffit que les canicules soient plus chaudes de 2 à 4°C pour que des milliers de personnes passent de vie à trépas", a souligné Garyfallos Konstantinoudis, co-auteur de l'étude, lors d'une conférence de presse, qualifiant les pics de chaleur de "tueurs silencieux".