LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe a appelé les Arabes à «se réveiller» face aux menaces croissantes que font peser l’Iran, la Turquie et Israël sur l’identité régionale.
Ahmed Aboul Gheit prévient que toute érosion du rôle de la Ligue – celui de promouvoir des relations politiques, économiques, culturelles et sociales plus étroites entre les États membres – pourrait conduire à un «transfert» du contrôle de la région vers d’autres pays.
Il souligne que l'Iran et la Turquie s'ingèrent dans les affaires de nombreux États arabes, que l'Éthiopie impose son pouvoir sur les eaux du Nil et que la question palestinienne se complique. Tout cela fait pression sur la Ligue arabe et toute la région.
Il condamne aussi les récents appels à mettre fin aux travaux de la Ligue arabe. «Mettez fin à la Ligue arabe… et nous remettons la région à la Turquie et à l'Iran qui établiront la région du Moyen-Orient, permettront à Israël d'entrer et de contrôler toute la région.»
«Nous, les Arabes, devons nous réveiller, car une pression menaçante pèse sur l'identité arabe de la région», ajoute-t-il.
Aboul Gheit a ainsi commenté la situation alors qu'il parlait aux médias de son espoir d'une «action» palestinienne à la suite de l'accord de normalisation des relations politiques et économiques entre Israël et les Émirats arabes unis.
Pour lui, l'accord de paix historique, ainsi qu'un accord de normalisation similaire négocié par les États-Unis entre Israël et le Bahreïn, ont réussi à mettre un terme définitif aux projets israéliens d'annexion de certaines parties de la Cisjordanie.
Il explique néanmoins qu’il comprend les préoccupations des Palestiniens concernant les accords, et accuse l’administration du président américain, Donald Trump, d’avoir été injuste envers eux. Dans le sillage des accords d'Oslo (entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine), les États arabes avaient commencé à ouvrir des bureaux en Israël, note Aboul Gheit, mais à la suite du soulèvement, ils ont retiré leurs représentants.
Depuis le printemps arabe, un certain nombre de pays arabes se sont effondrés ou ont été affaiblis sous l'influence d'autres partis régionaux, explique-t-il. Les conditions internes ont conduit à l'émergence d'un islam politique à une échelle sans précédent, laissant une situation actuelle qu'il qualifie de catastrophique.
Les prétendus accords d'Abraham entre Israël, le Bahreïn et les Émirats arabes unis ont été signés le 15 septembre à la Maison-Blanche, sous les auspices du président américain, Donald Trump.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com