Frankly Speaking: L'Arabie saoudite bientôt premier marché pour Rolls-Royce au Moyen-Orient

Torsten Muller-Otvos, directeur général de Rolls-Royce, s'est exprimé lors d'une interview accordée à Frankly Speaking, une série d'entretiens vidéo avec des personnalités influentes au Moyen-Orient et sur la scène internationale. (Photo fournie).
Torsten Muller-Otvos, directeur général de Rolls-Royce, s'est exprimé lors d'une interview accordée à Frankly Speaking, une série d'entretiens vidéo avec des personnalités influentes au Moyen-Orient et sur la scène internationale. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Frankly Speaking: L'Arabie saoudite bientôt premier marché pour Rolls-Royce au Moyen-Orient

  • L'Arabie saoudite est en passe de devenir l'un des principaux marchés du Moyen-Orient pour la Rolls-Royce, dans la mesure où les femmes et les jeunes sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à cette marque de luxe
  • Le PDG de Rolls-Royce, Torsten Muller-Otvos, affirme que la marque prend la tête des voitures de luxe dans la transition vers les voitures électriques

DUBAÏ: L'Arabie saoudite pourrait s'imposer comme le premier marché pour les voitures Rolls-Royce au Moyen-Orient, grâce aux grands changements entrepris dans le pays, a confié à Arab News Torsten Muller-Otvos, directeur général du constructeur de voitures de luxe.

«L'Arabie saoudite est un marché important. Je m'attends à un plus grand potentiel en Arabie saoudite dans les années à venir, dans la mesure où le marché s'ouvre et se développe», a déclaré M. Muller-Otvos, en faisant référence au décret royal de 2017 qui a autorisé les Saoudiennes pour la première fois à conduire et à obtenir un permis de conduire.

«On voit les femmes conduire nos voitures pour la première fois en Arabie saoudite et c'est ce qui me permet de prévoir que ce marché deviendra un marché immense d'ici quelques années. Il s'imposera probablement comme le premier marché dans toute la région. Qui sait? C'est possible au niveau du potentiel, sans oublier les autres facteurs qui entrent en jeu», ajoute-t-il.

M. Muller-Otvos s'est exprimé lors d'une interview accordée à Frankly Speaking, une série d'entretiens vidéo avec des personnalités influentes au Moyen-Orient et sur la scène internationale.

 

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Une voiture Rolls-Royce vintage est présentée à l'exposition du King Abdullah II Car Museum à Amman, en Jordanie, le 18 février 2016. (Shutterstock).

Dans l'interview, le directeur de la société de voitures de luxe allemandes conçues en Grande-Bretagne a évoqué la stratégie adoptée par Rolls-Royce pour passer au modèle électrique, les incidences de la pandémie de Covid-19 sur les ventes mondiales et régionales, et les conséquences de la montée du prix du pétrole sur les ventes de voitures d'élite.

Il a également abordé les caractéristiques personnalisées et extravagantes que les clients de la région demandent à intégrer à leurs voitures.

Fondée en Grande-Bretagne il y a cent-quinze ans, la marque Rolls-Royce appartient à la société allemande BMW depuis 2003. Elle est considérée comme la marque de prestige ultime en automobile, de la Californie à Shanghai, et attire particulièrement les clients du monde arabe.

La transition observée aujourd'hui sur le secteur du transport dans le monde, associée à la forte croissance des ventes de véhicules électriques, a pesé sur la société Rolls-Royce ainsi que sur les autres constructeurs de voitures à essence. Néanmoins, M. Muller-Otvos affirme que Rolls-Royce donne l'exemple en matière de fabrication de voitures électriques de luxe.

«Je dirais que nous sommes des précurseurs dans ce domaine», précise-t-il. «En effet, nous ne faisons pas partie de ce que j'appellerais l'industrie automobile “ordinaire”. Nous avons atteint le sommet du luxe. Et vous savez probablement que nos voitures occupent la première place dans le créneau des voitures “ultraluxueuses” dans le monde entier.»

La première Rolls-Royce électrique, baptisée Spectre, sera disponible au Moyen-Orient à partir de 2023. «La Spectre sera une Rolls-Royce époustouflante et remarquable, soyez-en sûrs, affirme M. Muller-Otvos. Nous avons pris notre temps dans la fabrication de cette voiture puisque c'est avant tout une Rolls-Royce. D’abord, nous ne pouvons pas compromettre les attentes de nos clients; ensuite, il s’agit d’une voiture électrique.»

Le modèle Spectre – dont le prix s'élèvera à environ 350 000 dollars (1 dollar = 0,88 euro) pour une voiture d'entrée de gamme, selon les spécialistes – misera sur les caractéristiques traditionnelles des voitures Rolls-Royce. «C'est une voiture silencieuse. Le bruit du moteur ou de l'échappement ne fait pas partie de notre philosophie», explique-t-il.

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Rolls-Royce a annoncé la sortie de sa première voiture électrique d'ici à 2023. (Fourni).

 

Certains facteurs commerciaux et réglementaires ont en outre encouragé Rolls-Royce à se lancer dans la construction de voitures électriques. «À travers le monde, de nouvelles règlementations sont promulguées; elles interdiraient dans quelques années aux voitures non électriques de circuler dans les centres-villes. Ces mesures ne seront pas favorables à notre marque.»

La vedette de la transition vers les véhicules électriques n'est autre que la Tesla d'Elon Musk. Nombreux sont les constructeurs automobiles traditionnels qui rejoignent le mouvement des véhicules électriques sur les principaux marchés. Toutefois, M. Muller-Otvos estime que la Rolls-Royce dispose d'atouts traditionnels qui lui permettront de rivaliser sur ce marché particulièrement concurrentiel.

«Rolls-Royce ne s'est jamais contentée de se distinguer par son moteur. Cela appartient aux autres marques, mais pas à la nôtre. Nous sommes fiers d'avoir atteint le sommet du luxe. Nous utilisons des matériaux de première qualité et un savoir-faire exceptionnel. La construction d'un seul de ces magnifiques chefs-d'œuvre prend au moins 1 000 heures de travail», souligne-t-il.

Pour M. Muller-Otvos, c'est l’évolution démographique de la clientèle de Rolls-Royce qui inspire le passage aux véhicules électriques. «Nous assisterons à une évolution progressive, à mon avis. Les jeunes sont particulièrement séduits par les voitures électriques. Nous avons également remarqué qu'une fois que vous conduisez une voiture électrique, vous ne retournerez jamais à une voiture à essence», affirme-t-il.

Par le passé, la clientèle de Rolls-Royce était constituée en grande partie d’hommes: hommes d'affaires prospères, des célébrités, ou encore des membres de familles royales. Ce profil est en train de changer.

«Au début de ma carrière – j'occupe ce poste depuis près de douze ans –, la moyenne d'âge des clients de Rolls-Royce se situait autour de 56 ans. La moyenne d'âge est passée à 43 ans. Nous avons rénové, réinventé et rafraîchi la marque de façon considérable. Nous comptons désormais de jeunes clients aux quatre coins du monde», a-t-il déclaré.

C'est notamment au Moyen-Orient que les Rolls-Royce attirent le plus de femmes. «Lorsque j'ai rejoint la société, les femmes représentaient 1% de notre clientèle dans le monde. Ce pourcentage est passé à 15% aujourd'hui, et je pense qu'il continuera à augmenter, en particulier au Moyen-Orient. Les femmes sont nombreuses à prendre le volant. Cette proportion est de l'ordre de 20% au Moyen-Orient, un chiffre relativement élevé», dit-il.

Le désir de personnaliser les voitures constitue depuis longtemps une importante source de revenus pour Rolls-Royce – le luxe sur mesure, comme l'appelle le constructeur automobile. En effet, les riches clients versent des sommes supplémentaires pour doter leurs voitures de fonctionnalités particulières.

Cette personnalisation prend parfois des allures de jeu de couleurs et d'accessoires farfelus qui pourraient horrifier les amateurs traditionnels des voitures Rolls-Royce. Cependant, M. Muller-Otvos, tout comme la société Rolls-Royce, ne se considère pas comme un arbitre des goûts personnels.

«Imaginez, pour un instant, une carrosserie de couleur orange vif et un intérieur jaune. Ce mariage de couleurs peut sembler étrange à Londres, mais il est splendide ici, sous le soleil radieux. Je pense que nous devons toujours garder cela à l'esprit. Je ne souhaite en aucun cas juger – avec mes préférences européennes – les clients du reste du monde. Rolls-Royce n'est pas chargée de surveiller les goûts de ses clients», a-t-il déclaré.

Ils ont toutefois reçu une demande pour un accessoire de luxe trop extravagant: un client fortuné a demandé de munir le tableau de bord d'un réfrigérateur à cigares.

«Installer un humidificateur sur le tableau de bord est une demande excessive que nous avons refusé de réaliser. Ce n'était malheureusement pas possible sur le plan technique, car cela nous aurait privés de l'homologation (l’acte par lequel une autorité administrative d’un État, atteste de la conformité du véhicule aux réglementations concernant les exigences techniques applicables pour la sécurité et les émissions de véhicules, NDRL)», a-t-il déclaré.

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La Cullinan a été testée sur les terrains les plus rudes du monde, y compris les déserts d'Arabie. (Avec l'aimable autorisation de rolls-roycemotorcars.com).

 

Cela fait des années que Rolls-Royce occupe une place particulière dans le monde arabe; cela remonte à l'époque où le Premier ministre britannique Sir Winston Churchill a offert au roi Abdelaziz d'Arabie saoudite une voiture Phantom personnalisée en guise de cadeau pour célébrer la fin de la guerre.

Les ventes du constructeur automobile Rolls-Royce ont fortement chuté au début de la pandémie de Covid-19. L'usine de Goodwood, au Royaume-Uni, a été obligée de suspendre sa chaîne de production et d'interrompre les livraisons pendant deux mois.

Mais cette stagnation a vite débouché sur une forte accélération des ventes au Moyen-Orient et dans le reste du monde dès que la relance a été amorcée. Celle-ci a fait écho à une hausse des ventes de produits de luxe dans le monde entier. L'explication donnée par M. Muller-Otvos est assez intrigante.

«Plusieurs clients m'ont confié qu'ils s'étaient rendu compte qu'ils risquaient de mourir subitement, et beaucoup d'entre eux ont même vécu cette expérience de près. Ils se sont donc dit: “On ne vit qu’une seule fois, profitons de la vie maintenant sans attendre”», a-t-il déclaré.

 

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La Rolls-Royce Phantom VIII, la vedette historique des voitures Rolls-Royce, est très prisée au Moyen-Orient. (Shutterstock).

La Cullinan marque l'entrée de la marque Rolls-Royce sur le marché des SUV de luxe. Elle connaît une popularité particulière dans la région du Golfe, au même titre que la Black Badge Ghost.

Par ailleurs, les fluctuations du marché pétrolier continuent de façonner la force de l'économie – et celle des ventes de Rolls-Royce – comme d'habitude dans la région.

«Le prix du pétrole est un bon indicateur permettant d'évaluer la solidité de l'économie dont nous dépendons fortement», explique M. Muller-Otvos. «Si l'économie se porte bien, il en va de même pour nous.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Femmes arabes en STEM: le programme L’Oréal-UNESCO Middle East célèbre 12 ans de recherche scientifique

Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
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  • Le programme célèbre 12 ans de promotion des femmes scientifiques au Moyen-Orient, avec 63 chercheuses arabes déjà soutenues et 3,8 M AED attribués
  • Les lauréates 2025–2024 mènent des recherches en robotique, climat, sécurité alimentaire, médecine personnalisée et santé publique

DUBAI: Pour sa douzième édition, le programme régional L’Oréal-UNESCO For Women in Science Middle East Regional Young Talents, organisé en partenariat avec l’Université Khalifa des sciences et de la technologie, met à l’honneur douze chercheuses arabes dont les travaux novateurs façonnent l’avenir scientifique de la région.

Initiative phare au Moyen-Orient, ce programme distingue les contributions majeures de femmes scientifiques en STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), dont les recherches apportent des réponses concrètes à des défis urgents et inspirent les générations futures. Depuis 1998, l’initiative mondiale L’Oréal-UNESCO a célébré plus de 4 700 chercheuses dans plus de 140 pays – dont 63 issues du CCG – attribuant au total 3,8 millions AED pour soutenir leurs projets.

Pourtant, les progrès restent inégaux : selon l’UNESCO, les femmes ne représentent encore qu’un tiers des chercheurs dans le monde.

En valorisant l’excellence scientifique et en renforçant le rôle des femmes dans la recherche, l’édition régionale contribue non seulement à réduire ces écarts, mais aussi à soutenir les stratégies nationales du CCG axées sur l’innovation, l’économie du savoir et le développement durable.

La ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Sarah Al Amiri, a salué l’engagement constant du programme, rappelant son soutien depuis sept ans. « Ce programme ne se limite pas à reconnaître l’excellence scientifique ; il renforce la volonté de bâtir des sociétés innovantes et résilientes. Soutenir les femmes scientifiques, c’est libérer le plein potentiel de notre capital humain et garantir que la science demeure un moteur de progrès sociétal », a-t-elle déclaré.

Laurent Duffier, Directeur général de L’Oréal Moyen-Orient, a souligné l’impact du programme sur l’innovation régionale comme mondiale. « En amplifiant les voix des chercheuses arabes depuis plus de 12 ans, nous avons accéléré le progrès scientifique et inspiré la prochaine génération d’innovatrices. »

De son côté, Salah Khaled, Directeur du bureau de l’UNESCO à Doha, a rappelé que l’autonomisation des femmes en science est un pilier du développement durable : « Soutenir ces chercheuses d’exception contribue autant aux priorités nationales d’innovation qu’à l’avancée de la science mondiale. »

Le Président de l’Université Khalifa, Pr. Ebrahim Al Hajri, a mis en avant l’importance de cette collaboration, affirmant que les femmes scientifiques de l’université façonnent déjà l’avenir de l’énergie propre, de la santé, de la durabilité, de l’espace et de l’IA.

Les douze lauréates de 2025 et 2024 illustrent la diversité et la profondeur de la recherche dans le monde arabe : robotique aérospatiale, résilience climatique, sécurité alimentaire, médecine personnalisée, thérapies épigénétiques, maladies métaboliques, autisme, infections respiratoires ou encore innovations en nanotechnologie.


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.