L'Espagne approuve un budget record pour 2022

Le Parlement espagnol a doté mardi le pays d'un budget pour 2022 marqué par un niveau de dépenses record (Photo, AFP).
Le Parlement espagnol a doté mardi le pays d'un budget pour 2022 marqué par un niveau de dépenses record (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 décembre 2021

L'Espagne approuve un budget record pour 2022

  • C'est la deuxième année consécutive que le gouvernement minoritaire de gauche parvient à faire voter un projet de budget
  • L'importance de l'évènement est tout aussi politique qu'économique, car l'approbation d'un budget pour 2022 garantit au gouvernement du socialiste Pedro Sánchez de rester en place

MADRID: Le Parlement espagnol a doté mardi le pays d'un budget pour 2022 marqué par un niveau de dépenses record, de nombreuses mesures sociales et financé à plus de 10% par des fonds européens, dans l'espoir de commencer à tourner la page de la pandémie de Covid-19.

C'est la deuxième année consécutive que le gouvernement minoritaire de gauche parvient à faire voter un projet de budget.

L'importance de l'évènement est tout aussi politique qu'économique, car l'approbation d'un budget pour 2022 garantit au gouvernement du socialiste Pedro Sánchez de rester en place jusqu'à la fin de la législature, en 2023, puisqu'il pourra, si nécessaire, reconduire l'an prochain ce budget pour une année supplémentaire.

Le communiqué gouvernemental précise qu'entre la chambre basse et le Sénat, 15 partis ont voté pour ce budget.

Les députés, qui avaient approuvé ce projet de loi de finances le 25 novembre, ont simplement voté mardi pour un petit amendement d'un montant de 1,6 million d'euros qui avait été ajouté la semaine dernière au Sénat, rendant nécessaire un nouveau vote au Congrès des députés.

Le texte a été approuvé par une large majorité de 281 voix sur 344, contre 62 voix et une abstention, a annoncé Alfredo Rodríguez, le vice-président du Congrès, qui remplaçait la présidente Meritxell Batet, atteinte du Covid. 

Dans une brève allocution, M. Sánchez a souhaité pour l'Espagne en 2022 "un climat de sérénité et d'accords" qui soient "les plus larges possibles". Dans la matinée, il avait présidé le conseil des ministres, qui avait approuvé une réforme du marché du travail négociée avec le patronat et les syndicats ouvriers.

Ce budget prévoit un niveau de dépenses inédit avec 240 milliards d'euros, financé à hauteur de 26,3 milliards par le méga-plan de relance européen, dont il est prévu que Madrid soit l'un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards sur six ans. L'Espagne a reçu cette année un premier versement de 10 milliards.

Hausse des retraites

Il comprend plusieurs mesures emblématiques, comme la revalorisation des retraites et des salaires des fonctionnaires, qui augmenteront de 2% au 1er janvier, et concrétise les promesses de l'exécutif pour lutter contre la précarité des jeunes.

Parmi ces mesures figurent ainsi une aide au loyer de 250 euros par mois au bénéfice des personnes de 18 à 35 ans disposant de faibles revenus et un chèque culture de 400 euros pour les jeunes de 18 ans.

Pour obtenir l'appui indispensable des petits partis indépendantistes, le gouvernement a dû accepter plusieurs contreparties, dont une mesure obligeant les plateformes audiovisuelles à assurer au moins 6% de leur production en langues régionales (basque, catalan ou galicien) ou encore l'engagement de supprimer les péages sur certaines autoroutes.

À la demande de son partenaire au sein du gouvernement, le parti de gauche radicale Podemos, les socialistes ont également accepté d'introduire un encadrement des loyers pour les grands propriétaires dans les zones sous tension.

Ce budget, qui comporte un volet social important, a pour ambition d'aider l'Espagne à consolider son redressement économique, menacé par une inflation galopante (5,5% en novembre en rythme annuel) et une reprise plus lente que prévu du secteur touristique, dont dépendent 13% des emplois dans le pays.

L'économie espagnole, l'une des plus touchées par la pandémie de Covid-19, avec une chute de son Produit Intérieur Brut (PIB) de 10,8% en 2020, ne devrait pas retrouver son niveau d'avant-crise avant 2023, estime la Commission européenne.

La hausse des cas de coronavirus en cette fin d'année, avec l'arrivée du variant Omicron, a poussé plusieurs régions à mettre en place de nouvelles restrictions qui pourraient impacter très négativement la reprise économique.

L'exécutif prévoit également de ramener le déficit public à 5% du PIB l'année prochaine, contre 8,4% en 2021. Mais cet objectif très ambitieux repose sur une prévision de croissance de 7% en 2022 que de nombreux économistes jugent irréaliste.

C'est la première fois depuis 2014 que le Parlement espagnol parvient à voter un budget deux années de suite.  


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.