Sanction de 920 millions de dollars acceptée par JP Morgan pour manipulation des cours

JP Morgan Chase Building sur Park Avenue, le 15 mai 2012 à New York (Photo, AFP)
JP Morgan Chase Building sur Park Avenue, le 15 mai 2012 à New York (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 septembre 2020

Sanction de 920 millions de dollars acceptée par JP Morgan pour manipulation des cours

  • Ils reprochent à des traders de la banque, y compris les chefs de service, d'avoir manipulé les cours de l'or, de l'argent, du platine et du palladium ainsi que ceux des bons du Trésor
  • La pratique du « spoofing » est « purement et simplement illégale »

NEW YORK : La banque américaine JPMorgan Chase a accepté mardi de payer 920 millions de dollars pour avoir manipulé les cours sur les marchés des métaux précieux et des bons du Trésor, la plus grosse sanction financière jamais imposée dans une telle affaire.

Cet accord permet de solder des poursuites engagées par le ministère de la Justice (DoJ) et les gendarmes américains des marchés boursiers et de matières premières, la SEC et la CFTC, ont indiqué les régulateurs dans des communiqués distincts. 

Ils reprochent à des traders de la banque, y compris les chefs de service, d'avoir manipulé les cours de l'or, de l'argent, du platine et du palladium ainsi que ceux des bons du Trésor pendant au moins huit ans, en passant des dizaines de milliers d'ordres qu'ils n'avaient pas l'intention de mener à terme, une pratique appelée en anglais « spoofing ». 

Ils apportaient ainsi aux autres acteurs du marché une image erronée de l'offre et de la demande réelles sur le marché et en profitaient pour se faire de l'argent ou éviter des pertes.

Les faits incriminés ont couru de 2008 à 2016 dans les bureaux de New York, de Londres et de Singapour de l'établissement, la première banque américaine en termes d'actifs.

Les autorités reprochent aussi à JPMorgan de ne pas avoir agi de façon adéquate pour mettre fin à ces pratiques « malgré de nombreux signaux d'alerte », relève un communiqué de la CFTC.

Selon cette agence, l'amende écopée par la banque est la plus importante jamais infligée dans une affaire de « spoofing ». 

Elle comprend des dommages versés aux victimes et le remboursement des gains engrangés par JPMorgan grâce à ces pratiques frauduleuses. 

« Gravité des infractions »

Son importance « reflète la nature et la gravité des infractions de la banque et représente une étape importante dans les efforts continus du ministère pour assurer l'intégrité des marchés publics, essentielle à notre système financier », a commenté un responsable du ministère de la Justice dans le communiqué.

La sentence est sévère aussi parce que JPMorgan avait déjà reconnu en 2015 s'être livrée à des pratiques commerciales manipulatrices et trompeuses sur le marché des changes, ajoute le ministère.

La pratique du « spoofing » est « purement et simplement illégale », a souligné de son côté le président de la CFTC Heath Tarbert. 

Le montant de l'amende démontre selon lui que son agence est prête « à se montrer dure avec ceux qui enfreignent volontairement les règles, peu importe qui ils sont ».

Les autorités reconnaissent toutefois que la banque dirigée par Jamie Dimon a coopéré à leurs enquêtes et a consacré d'importantes ressources pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent. 

Le ministère a estimé à cet égard qu'il n'était pas nécessaire d'imposer un contrôle de la firme par un auditeur indépendant. 

JPMorgan Chase avait déjà averti dans des documents officiels qu'elle collaborait avec les enquêtes aux Etats-Unis sur ses pratiques de courtage sur les marchés des métaux et d'instruments financiers comme les bons du Trésor, et qu'elle discutait avec les autorités pour y mettre fin.

Elle estime que l'accord ne devrait pas perturber les services offerts à ses clients.

La conduite des personnes incriminées est « inacceptable », a réagi mardi le patron de la division de banque d'investissement Daniel Pinto, en précisant qu'elles ne faisaient plus partie de l'entreprise. 

Deux traders ont plaidé coupable et des poursuites sont encore en cours contre quatre autres salariés de la banque.

Le titre reculait de 0,66% à la mi-séance à la Bourse de New York mardi, dans un marché en légère baisse. 


Les banques ont augmenté leurs financements aux énergies fossiles en 2024 selon des ONG

L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
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  • près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».
  • Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles.

PARIS : Un consortium d'ONG a affirmé que les principaux géants bancaires mondiaux, américains en tête, avaient accordé plus de 850 milliards de dollars de financements au profit des énergies fossiles, un montant en hausse de 23 % par rapport à 2023.

Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat en 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900), ce sont près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».

Dans le détail, les 65 banques étudiées ont consacré l'an dernier 869 milliards de dollars à ces différentes formes de soutien financier, soit une hausse de 23 % sur un an. Précisons que la moitié environ de cette somme est consacrée à l'expansion des énergies fossiles.

Ce montant est proche de celui atteint en 2021, après deux années consécutives de baisse. Plus des deux tiers des banques ont augmenté leurs financements, soulignent les auteurs de l'étude.

Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles, devant ses compatriotes Bank of America et Citigroup, selon les données rassemblées par huit ONG, dont Rainforest Action Network, Reclaim Finance et Urgewald. 

L'année 2024 marque le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui avait notamment promis de « forer à tout-va », une formule devenue l'un de ses slogans de campagne (« We will drill, baby, drill »).

Les données de l'étude, publiées directement par les sociétés ou issues de fournisseurs de données et de l'agence financière Bloomberg, montrent par ailleurs un retrait progressif des grandes banques françaises depuis 2020.

La contribution des six grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE pour l'essentiel, ainsi que Crédit Mutuel et La Banque Postale pour une part infime) a été d'environ 20 milliards de dollars l'an dernier, soit moitié moins qu'en 2023. 

L'étude met cependant en avant « une augmentation particulièrement marquante des financements » de BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires, les Caisses d'épargne et Natixis.

Mardi, le groupe mutualiste a balayé ces données collectées « qui ne reflètent en rien la réalité » dans une déclaration transmise à l'AFP. La banque a également mis en avant ses « engagements volontaires » en matière de décarbonation.

Par ailleurs, mi-avril, les banques membres de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme onusien de neutralité carbone lancé en 2021, ont revu à la baisse leurs ambitions communes. 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.