Covid-19: la Belgique revient sur sa décision de fermer les lieux culturels

Désavoué par la justice, le gouvernement belge a fait marche arrière mercredi en rouvrant les salles de spectacle et de cinéma, fermées la semaine dernière pour lutter contre le variant Omicron, une décision qui avait suscité la fronde des milieux artistiques. (Photo, AFP)
Désavoué par la justice, le gouvernement belge a fait marche arrière mercredi en rouvrant les salles de spectacle et de cinéma, fermées la semaine dernière pour lutter contre le variant Omicron, une décision qui avait suscité la fronde des milieux artistiques. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 décembre 2021

Covid-19: la Belgique revient sur sa décision de fermer les lieux culturels

  • Le gouvernement avait décidé le 22 décembre la fermeture des théâtres, salles de spectacle et cinémas, pour au moins deux semaines
  • La marche arrière du gouvernement était attendue après la décision mardi du Conseil d'Etat, saisi en urgence, qui a suspendu cette fermeture

BRUXELLES: Désavoué par la justice, le gouvernement belge a fait marche arrière mercredi en rouvrant les salles de spectacle et de cinéma, fermées la semaine dernière pour lutter contre le variant Omicron, une décision qui avait suscité la fronde des milieux artistiques.

Une jauge de 200 personnes, fortement contestée, a toutefois été maintenue.

Le gouvernement avait décidé le 22 décembre la fermeture des théâtres, salles de spectacle et cinémas, pour au moins deux semaines à compter du 26 décembre, provoquant la rébellion d'une partie du secteur qui avait décidé de braver l'interdit et de maintenir ces lieux ouverts.

Plusieurs milliers de personnes avaient manifesté dimanche à Bruxelles pour réclamer le retrait d'une mesure jugée d'autant plus discriminatoire que, dans le même temps, les restaurants et les cafés restaient ouverts.

La marche arrière du gouvernement était attendue après la décision mardi du Conseil d'Etat, saisi en urgence, qui a suspendu cette fermeture.

Pour la plus haute juridiction administrative, les autorités n'ont pas démontré "en quoi les salles de spectacle relevant du secteur culturel seraient des lieux particulièrement dangereux pour la santé et la vie des personnes en tant qu'ils favoriseraient la propagation du coronavirus, au point qu'il soit nécessaire d'en ordonner la fermeture".

Avant même cet arrêt, le président du parti socialiste, qui appartient à la coalition gouvernementale, avait regretté un faux-pas: "il faut avoir l'humilité de le reconnaître: collectivement, on s'est plantés", avait déclaré lundi Paul Magnette.

Saisi par le producteur d'un spectacle humoristique à Auderghem, en banlieue de Bruxelles, le Conseil d'Etat ne s'était prononcé que sur les salles de théâtre et de spectacle, pas sur les cinémas.

Le gouvernement les a inclus, ainsi que le secteur événementiel, dans sa décision mercredi. En pratique, la Belgique revient aux règles arrêtées le 3 décembre: uniquement des places assises, port du masque obligatoire, pass sanitaire à partir de 50 personnes et un maximum de 200 spectateurs.

Avant même cette décision, Kinepolis, le plus gros exploitant de cinémas du pays, avait annoncé reprendre ses projections mercredi, tandis que son rival UGC prévoyait de rouvrir ses salles jeudi.

"Pour la première fois, des mesures (anti-Covid) ont suscité une réaction extrêmement importante de la société civile et le Conseil d'Etat a dénoncé un comportement illégal, discriminatoire et disproportionné du gouvernement", a déclaré à l'AFP l'avocat Jacques Englebert, qui défendait les cinémas.

«Jauge discriminatoire»

Du côté des théâtres et des salles de spectacles, qui saluent "une belle victoire", le maintien d'un seuil maximum de 200 personnes suscite cependant l'incompréhension.

Elle "est discriminatoire car elle s'applique à l'ensemble du secteur sans considérer les caractéristiques des salles", critique Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des droits humains, tout en se félicitant que le gouvernement soit revenu sur "une mauvaise décision".

Son organisation, avec une dizaine de fédérations de professionnels des arts de la scène, de centres culturels et de producteurs de spectacles, a introduit un recours en urgence devant le Conseil d'Etat, qui sera examiné vendredi, pour contester une mesure "disproportionnée", pointant en outre une "absence de justification scientifique".

L'avocat en charge du dossier,  Vincent Letellier, va y joindre un recours spécifique sur les jauges: elles posent "un problème de viabilité pour les opérateurs non subventionnés", a-t-il expliqué à l'AFP, appelant le gouvernement à respecter le principe de proportionnalité "en tenant compte de la capacité des salles".

"Pour les opérateurs qui ont de grosses salles, économiquement cela risque d'être impossible", renchérit Philippe Degeneffe, président d'une fédération représentant des petits théâtres mais aussi de grandes structures comme l'Opéra de Liège.

Plusieurs fédérations sportives se sont engouffrées dans la brèche en réclamant mercredi un allègement des restrictions sanitaires interdisant la présence de public dans les stades, menaçant de recourir elles aussi au Conseil d'Etat.

"Ce sera au cas par cas. Chacun devra apporter les preuves d'un traitement disproportionné", avertit Me Englebert, soulignant que pour la culture, "une atteinte à la liberté d'expression" pouvait être invoquée, un motif qui n'existe pas pour d'autres secteurs. 


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.