Le cap du million de contaminations quotidiennes dépassé à quelques heures du Nouvel An

L'OMS a évoqué mercredi un «tsunami» faisant peser «une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l'effondrement». (Photo, AFP)
L'OMS a évoqué mercredi un «tsunami» faisant peser «une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l'effondrement». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Le cap du million de contaminations quotidiennes dépassé à quelques heures du Nouvel An

  • En moyenne, 1 045 000 de nouveaux cas quotidiens ont été détectés sur la période, en hausse de 46% par rapport à la semaine précédente
  • En France, le seuil de 200 000 nouveaux cas en 24 heures a été dépassé jeudi pour la deuxième journée consécutive

PARIS : Le cap symbolique du million de contaminations quotidiennes par la Covid-19 dans le monde a été franchi pour la première fois sur la semaine du 23 au 29 décembre, à quelques heures des festivités de Nouvel An sur lesquelles la pandémie pèsera une fois de plus.

En moyenne, 1 045 000 de nouveaux cas quotidiens ont été détectés sur la période, en hausse de 46% par rapport à la semaine précédente, selon un comptage jeudi de l'AFP établi à partir des bilans communiqués par chaque pays.

Le précédent record de 817 000 cas quotidiens avait été enregistré entre le 23 et le 29 avril 2021.

Face à ce "tsunami" de contaminations qui met sous pression les systèmes de santé, de nombreuses villes, comme Paris ou Athènes, ont décidé d'encadrer les célébrations du Nouvel An, en sus de mesures prises ces derniers jours pour tenter de réduire la circulation du coronavirus.

Et certaines ont même annulé les festivités prévues, à l'instar de nombreuses villes brésiliennes.

En France, le seuil de 200 000 nouveaux cas en 24 heures a été dépassé jeudi pour la deuxième journée consécutive. À Paris, le masque redevient obligatoire dans les rues vendredi et les débits de boissons ne pourront ouvrir au-delà de 02h00 les 1er et 2 janvier.

Au Canada, le Québec a annoncé un couvre-feu nocturne de 22H00 à 5H00 pour une durée non précisée, dès le réveillon du Nouvel An, et les rassemblements privés seront désormais limités à la bulle familiale. L'Ontario a pour sa part imposé une jauge dans les salles de concert et les stades, quand la Colombie britannique a déjà interdit toutes les festivités du Nouvel An.

En Grèce, les bars et restaurants devront fermer à 02h00 la nuit de la Saint-Sylvestre, mesure exceptionnelle car les autres jours ils fermeront à minuit. Les tablées dans les restaurants sont limitées à six personnes jusqu'au 16 janvier. Et la musique y est interdite.

En Espagne, les festivités sont annulées dans la plupart des régions, et neuf des dix villes les plus peuplées ne célèbreront pas les "campanadas", les cloches du passage à la nouvelle année. La tradition veut que les Espagnols avalent douze grains de raisin au son des douze coups de minuit.

Seule Madrid a maintenu une cérémonie a minima sur la célèbre place de la Puerta del Sol, avec une jauge limitée à 7 000 personnes -masquées-, contre 18 000 en 2019, en période pré-pandémique.

À Mexico, la mairie a annulé les célébrations du Nouvel An et Chypre a interdit la danse dans les lieux publics.

De son côté, le pape François a renoncé à sa traditionnelle visite du Nouvel An à la crèche de la place Saint-Pierre vendredi.

En Allemagne, où les discothèques resteront portes closes pour la Saint-Sylvestre, les réunions privées de plus de dix personnes sont interdites, même pour les vaccinés. Pour les non-vaccinés, la limite tombe à deux membres de foyers différents. 

Mais le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach a averti que ces nouvelles restrictions ne "suffir(aient) pas" face au variant Omicron.

Morts en baisse

Plus de 85% des contaminations actuelles se concentrent dans deux régions où Omicron est fortement présent: l'Europe (4 022 000 cas au cours des sept derniers jours) ainsi que les Etats-Unis et le Canada (2 264 000 cas). Seule l'Asie (268 000 cas, -12%) a vu la pandémie reculer au cours de la semaine écoulée.

En Europe, plusieurs pays battent des records de contaminations, comme l'Islande ou la Finlande. Au Danemark, qui compte actuellement le plus grand nombre de nouveaux cas dans le monde par rapport à sa population, le seuil des 20 000 contaminations supplémentaires a été dépassé jeudi pour la deuxième journée consécutive.

L'Espagne a aussi pulvérisé jeudi son record, avec 161.688 nouveaux cas en 24 heures.

Avec plus de 265 000 cas quotidiens en moyenne depuis une semaine, les Etats-Unis font également face à un record d'infections.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a évoqué mercredi un "tsunami" faisant peser "une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l'effondrement", deux ans après le début d'une pandémie aux plus de 5,4 millions de morts.

Les hôpitaux britanniques, "sur le pied de guerre" face à Omicron, vont mettre en place des structures provisoires permettant d'ouvrir jusqu'à 4 000 lits supplémentaires pour se préparer à une vague d'admissions. En Angleterre, plus de 10 000 personnes étaient hospitalisées avec la Covid, une première depuis début mars.

Jusqu'à présent, l'explosion de la pandémie ne s'est cependant pas traduite par une augmentation du nombre des morts, en baisse au contraire depuis trois semaines dans le monde.

L'Afrique du Sud, où a été détecté le mois dernier le nouveau variant, a annoncé jeudi avoir passé le pic de la vague Omicron sans hausse importante du nombre des décès. "Une hausse marginale du nombre des décès a été constatée dans toutes les provinces", a indiqué la présidence sud-africaine, annonçant la levée de certaines restrictions et notamment du couvre-feu nocturne.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com