En plein pourparlers sur le nucléaire, l'Iran annonce le lancement d'une fusée

Une capture d’écran montrant des images diffusées par la télévision d'État iranienne montre une fusée que Téhéran a annoncée avoir lancée le jeudi 30 décembre 2021. (Télévision d'État iranienne via AP)
Une capture d’écran montrant des images diffusées par la télévision d'État iranienne montre une fusée que Téhéran a annoncée avoir lancée le jeudi 30 décembre 2021. (Télévision d'État iranienne via AP)
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

En plein pourparlers sur le nucléaire, l'Iran annonce le lancement d'une fusée

  • Washington «préoccupé» par le lancement de la fusée iranienne, une avancée qui pourrait bénéficier au programme balistique de Téhéran
  • L'annonce intervient en pleines négociations pour sauver l'accord de Vienne qui ont été relancés fin novembre après cinq mois d'interruption

L'Iran a affirmé jeudi avoir lancé dans l'espace une fusée transportant trois appareils de recherche spatiale, les Etats-Unis se disant "préoccupés" par cette avancée susceptible selon eux de profiter au programme balistique de Téhéran alors que les pourparlers sur le nucléaire sont en cours.

"Le lanceur de satellites Simorgh a envoyé trois appareils de recherche dans l'espace", a annoncé Ahmad Hosseini, porte-parole de l'unité spatiale du ministère iranien de la Défense cité par la télévision d'Etat.

Cette dernière a montré brièvement les images du tir d'une fusée depuis un endroit désertique, se félicitant d'"un autre accomplissement des scientifiques iraniens".

"Les objectifs de recherche prévus pour ce lancement ont été atteints", a indiqué M. Hosseini sans donner plus de précisions. "Il s'agissait d'un lancement préliminaire et nous aurons des lancements opérationnels dans un proche avenir", a-t-il promis.

Les médias locaux n'ont pas précisé d'où le lancement de jeudi avait eu lieu. Des médias américains, en citant des experts et des images satellites, avaient indiqué plus tôt en décembre que la République islamique se préparait à lancer une fusée à partir du centre spatial de Semnan, à quelque 300 km à l'est de Téhéran.

Washington a de son côté exprimé ses inquiétudes après cette annonce. Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à développer, en utilisant la technologie de ses lanceurs de satellites, des lanceurs balistiques à longue portée capables d'emporter des charges conventionnelles ou nucléaires.

"Les Etats-Unis restent préoccupés par le développement iranien de lanceurs spatiaux, qui pose un risque de prolifération", a dit une porte-parole du département d'Etat, qui a toutefois réaffirmé que Washington "souhaite un retour mutuel au respect total de l'accord" de 2015 visant à empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire.

L'annonce de jeudi intervient en effet en plein pourparlers pour sauver l'accord de Vienne qui ont été relancés fin novembre après cinq mois d'interruption entre Téhéran et les pays encore parties au pacte (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine).

Les négociations visent à faire revenir dans l'accord les Etats-Unis, qui l'avaient quitté en 2018 et avaient rétabli des sanctions contre l'Iran. Les Etats-Unis participent aux négociations de manière indirecte.

L'accord, validé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, enjoint Téhéran à "ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques".

Téhéran avait annoncé en février avoir testé un nouveau lanceur de satellites équipé de son "plus puissant" moteur à combustible solide. 

Selon le Pentagone et des images satellites du centre spatial de Semnan, l'Iran avait tenté à la mi-juin de lancer un satellite dans l'espace, sans succès. Téhéran de son côté avait nié l'échec du lancement.

En février 2020, l'Iran avait échoué à mettre en orbite un satellite d'observation scientifique, baptisé Zafar ("Victoire" en persan). Son lancement avait été condamné par Paris et Washington, qui avaient accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.

Deux mois plus tard, en avril 2020, les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient lancé leur premier satellite militaire.

Les Etats-Unis avaient alors estimé que ce lancement prouvait que le programme spatial iranien était destiné à des fins militaires plus que commerciales.

Affirmant n'avoir aucune intention de se doter de l'arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial ne vont pas à l'encontre de la résolution 2231.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".