La recherche en paléontologie reflète un criant déséquilibre Nord-Sud

Le gardien du site archéologique "Thomas Quarry I" montre des outils en pierre acheuléen dans la ville marocaine de Casablanca, le 29 juillet 2021.(AFP)
Le gardien du site archéologique "Thomas Quarry I" montre des outils en pierre acheuléen dans la ville marocaine de Casablanca, le 29 juillet 2021.(AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 31 décembre 2021

La recherche en paléontologie reflète un criant déséquilibre Nord-Sud

  • Au cours des trente dernières années, 97% des données fossiles mondiales ont été fournies par des chercheurs de pays à revenus élevés
  • Plus d'un tiers des contributions proviennent de chercheurs basés aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale

PARIS : La recherche en paléontologie, qui sonde la biodiversité passée, souffre d'un fort déséquilibre entre pays du Nord et du Sud, découlant en partie du colonialisme, selon une étude parue jeudi dans la revue scientifique Nature Ecology & Evolution.

Au cours des trente dernières années, 97% des données fossiles mondiales ont été fournies par des chercheurs de pays à revenus élevés, principalement d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest. 

Leurs travaux sont souvent menés dans les pays du Sud, sans impliquer les chercheurs locaux, une pratique de "parachutage" pouvant biaiser la compréhension de la biodiversité, selon cette étude statistique.  

Cibles privilégiées de ce "parachutage": des pays comme la République dominicaine et la Birmanie, prisés pour leurs fossiles préservés dans l'ambre, ou encore le Maroc, la Mongolie et le Kazakhstan, riches en vertébrés. Et de nombreux pays d'Afrique sub-saharienne.

"La paléontologie connaît un problème d'échantillonnage, avec trop de données dans certains endroits, pas assez dans d'autres", explique à l'AFP Nussaïbah Raja Schoob, de l'Université d'Erlangen-Nuremberg (Allemagne), co-autrice.

Elle s'est demandée si ces "biais" géographiques pouvaient avoir des explications socio-économiques et historiques.

"Lorsque j'étais étudiante, un professeur nous avait présenté un graphique montrant qu'on pouvait déduire la quantité de fossiles d'un pays en fonction de son PIB. Cette image m'a marquée, j'ai voulu creuser", confie cette doctorante en paléobiologie.

Avec son équipe, elle a passé au crible la base de données "Paleobiology Database", référentiel mondial de plus de 220.000 collections fossiles d'espèces disparues (dinosaures, mollusques...).

Résultat de cette étude: plus d'un tiers des contributions proviennent de chercheurs basés aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale. 

Suivent les scientifiques d'Allemagne, du Royaume-Uni et de France, chacun contribuant à hauteur de 10%. Et bien que majoritairement menés à l'étranger, leurs travaux ne sont que très peu, voire pas du tout, co-signés par des chercheurs des pays explorés.

L'étude établit un lien clair avec l'héritage colonial: un quart des recherches menées au Maroc, en Tunisie et en Algérie sont par exemple conduites par des Français.

Les sciences naturelles se sont beaucoup développées au XIXe siècle, à la faveur du colonialisme européen, analyse l'étude. "Les spécimens zoologiques et botaniques découverts durant les expéditions coloniales ont été renvoyés vers les musées des capitales impériales", écrivent les auteurs.

Ces pratiques ont laissé des séquelles, notamment parce que ces spécimens continuent d'être étudiés dans les pays du Nord, comme ces échantillons de plancton collectés par l'expédition océanographique du HMS Challenger de la Royal Navy (1858). Ou les fossiles que Charles Darwin ramena d'Afrique du Sud.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.