L'euro a 20 ans

La tour de la Banque centrale européenne, bâtiment central de l'institution à Francfort, est illuminée aux couleurs de l'euro pour le nouvel an. (Photo, AFP)
La tour de la Banque centrale européenne, bâtiment central de l'institution à Francfort, est illuminée aux couleurs de l'euro pour le nouvel an. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

L'euro a 20 ans

  • La monnaie unique a réussi son pari, non sans mal, en s'imposant dans les usages de 340 millions d'Européens
  • La BCE a initié en 2021 les réflexions sur la création d'un euro numérique, adossé à l'euro et censé concurrencer le bitcoin

Il y a 20 ans jour pour jour, les distributeurs crachaient les premiers billets en euros, une arrivée qui enthousiasmait autant qu'elle inquiétait. Vingt ans plus tard, l'euro a réussi son pari, non sans mal, en s'imposant dans les usages de 340 millions d'Européens.

Imaginé dès les années 1970 comme un instrument d'intégration, aspirant à faciliter les transactions commerciales et à concurrencer le dollar, l'euro a fait son entrée dans le commerce physique le 1er janvier 2002, forçant les habitants des douze pays initialement membres de l'union à abandonner leur monnaie nationale.

Si les Allemands ont dû renoncer à leur bien-aimé deutschemark pour une nouvelle monnaie au taux de conversion simple de 2, d'autres comme les Français ou les Italiens ont dû s'accoutumer de multiplications plus complexes.

Aidés de cartes-convertisseurs plastifiées – depuis reléguées au rang d'antiquités – les Français ont ainsi troqué leurs derniers francs pour de flambants euros, dont les pièces de 1 ou 2 cents intriguaient déjà.

Finies, les figures familières qui ornaient les billets de francs, deutschemark ou encore de pesetas. Pour convenir à tous, la monnaie commune s'est dotée, sur ses sept billets, d'arcs romans ou gothiques ou encore d'éléments architecturaux modernes, représentant les différentes époques de l'histoire européenne ; un projet de "relookage" est aujourd'hui en cours.

Depuis 2002, sept autres pays européens ont adopté l'euro (Chypre, Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovénie, Slovaquie et Malte). Et la Bulgarie, la Croatie ou encore la Roumanie, membres de l'Union européenne, devraient dans les prochaines années rejoindre le club.

Un passage qui ne fait pas l'unanimité au sein des populations, qui craignent une hausse des prix. Une crainte nourrie par l'impression, toujours tenace dans les 19 pays de la zone, d'avoir perdu en pouvoir d'achat, bien que les statistiques montrent au contraire que la monnaie commune a permis de stabiliser l'inflation.

Certains produits du quotidien, peu coûteux, comme le café au comptoir, ont bien augmenté avec la bascule, en raison d'arrondis au supérieur. Mais d'autres produits plus chers n'ont pas augmenté voire ont baissé. Et in fine, l'inflation est restée modérée. Par exemple, si le prix moyen d'une baguette en France est passé de 4,30 francs (soit 0,66 euro) en 2001 à environ 90 centimes vingt ans plus tard, cette augmentation reste conforme à celle enregistrée avant le passage à l'euro, expliquait en 2017 l'Insee, l'institut français des statistiques.

L'euro s'est glissé au deuxième rang des monnaies les plus sûres, derrière le dollar. Il constitue à présent 20% des réserves de change dans le monde (contre 60% pour le dollar). Si bien que des responsables politiques comme Marine Le Pen ou encore Matteo Salvini, qui ont un temps promu une sortie de l'euro, y ont depuis renoncé.

Car ces vingt années n'ont pas été un long fleuve tranquille. Moins de dix ans après sa mise en route, l'euro est touché de plein fouet par une grave crise financière, avec la Grèce à l'épicentre.

Les banques nationales se replient derrière leurs frontières étatiques. La Banque centrale européenne flanche, mais parvient à redresser le cap. En Grèce, les banques ferment temporairement, les retraits sont limités, une cure forcée d'austérité est engagée... Même les animaux des zoos grecs sont mis à la diète.

Les Etats membres et les institutions réalisent à cette occasion "que l'architecture de l'euro n'avait à l'origine pas été conçue pour absorber le choc sismique de la crise financière mondiale", se souviennent plusieurs ministres des Finances et membres de la Commission européenne dans une tribune publiée samedi.

Mais ces écueils et ces "crises précoces ont permis à l'euro de mûrir et de renforcer son rôle international" en offrant des "enseignements précieux qui se sont avérés utiles lors de la pandémie actuelle", assurent-ils.

Pour continuer d'étendre son influence, l'euro rêve à présent de concrétiser ses ambitions géopolitiques et d'assurer son avenir dans l'arène numérique.

La Banque centrale européenne a initié en 2021 les réflexions sur la création d'un euro numérique, adossé à l'euro et certifié par l'institution monétaire européenne. Histoire de concurrencer le bitcoin, après avoir couru deux décennies durant derrière le dollar.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com