Redressement des dividendes des dix principales entreprises saoudiennes dans le sillage de la pandémie

Aramco, le géant saoudien du secteur pétrolier, se taille la part du lion à la bourse: sa valeur marchande est supérieure à 7 000 milliards de riyals saoudiens. (Reuters)
Aramco, le géant saoudien du secteur pétrolier, se taille la part du lion à la bourse: sa valeur marchande est supérieure à 7 000 milliards de riyals saoudiens. (Reuters)
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Publié le Lundi 03 janvier 2022

Redressement des dividendes des dix principales entreprises saoudiennes dans le sillage de la pandémie

  • Il reste encore à voir comment le variant Omicron influencera le rebond que les entreprises ont connu au début de l'année dernière
  • Les principales banques du Royaume ont toutes augmenté leurs dividendes au cours de la précédente année fiscale

RIYAD: En 2021, les sociétés cotées en Arabie saoudite ont versé des dividendes plus importants aux investisseurs grâce à la reprise économique qui a suivi la flambée de la Covid-19 en mars dernier.

Il reste encore à voir comment le variant Omicron influencera le rebond que les entreprises ont connu au début de l'année dernière, notamment après le déploiement des vaccins et l'assouplissement des restrictions.

Cela dit, les dix premières entreprises saoudiennes cotées à la bourse – dont les actifs dépassent les 2 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – ont maintenu ou augmenté leurs dividendes en 2021, attirant ainsi les investisseurs désireux d'obtenir un revenu fiable sur fond d'incertitudes suscitées par la pandémie dans le monde.

Les entreprises qui figurent dans le top 10 en Arabie saoudite comprennent quatre géants du secteur de l'énergie et des matériaux, quatre banques, un fournisseur de services publics et une société de télécommunications. Ces entreprises sont relativement stables et le total de leur capitalisation boursière est supérieur à 16 milliards de dollars.

 

FOCUS

  • Dans le top 10 des entreprises saoudiennes figurent quatre géants du secteur de l'énergie et des matériaux, quatre banques, un fournisseur de services publics et une société de télécommunications. Ces entreprises sont relativement stables et le total de leur capitalisation boursière est supérieur à 16 milliards de dollars.

 

  • Al Rajhi Bank se classe parmi les 15 premières banques mondiales en termes de valeur de marché. Pour le premier semestre 2021, elle a versé un dividende de 3,5 milliards de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro), soit 1,4 riyals par action, contre 1 riyal par action pour toute l'année 2020. Cette amélioration fait suite à la hausse des bénéfices nets de la société (44 %) qui ont atteint 10,73 milliards de riyals saoudiens au cours des neuf mois précédant le 30 septembre 2021.

Aramco, le géant pétrolier du Royaume, se taille la part du lion à la bourse: sa valeur marchande est supérieure à 7 000 milliards de riyals saoudiens. Le dividende d'Aramco a gardé son niveau de l'année précédente et a versé à chaque actionnaire 1,05 riyal par action pour les neuf premiers mois de 2021. Cela a porté le rendement résiduel des dividendes à près de 4% sur la base d'un prix d'action de 35 riyals.

Sous l'effet du rebond des prix du pétrole brut, les bénéfices nets d'Aramco ont plus que doublé durant les neuf premiers mois comparativement à la même période de l'année précédente; ils se chiffrent à 279 milliards de riyals saoudiens.

La valorisation du fabricant de produits chimiques Saudi Basic Industries Corp (Sabic) est actuellement supérieure à 341 milliards de riyals saoudiens. La société a annoncé qu'elle verserait aux actionnaires des dividendes de 6,75 milliards de riyals, soit 2,25 riyals par action, au cours du second semestre de l’année 2021.

La recommandation de Sabic prévoit une augmentation de 4 riyals des dividendes annuels par action, contre 3 riyals en 2020. Cette amélioration découle des résultats financiers solides obtenus au cours des neuf premiers mois de 2021, où Sabic a enregistré un bénéfice de 18,1 milliards de riyals, contre une perte de 2,6 milliards de riyals l'année précédente. Cette perte est principalement imputable aux partenariats commerciaux.

Les principales banques du Royaume – Al Rajhi Bank, Saudi National Bank, Riyad Bank et la Saudi British Bank – ont toutes augmenté leurs dividendes au cours de la précédente année fiscale.

Al Rajhi Bank se classe parmi les 15 premières banques mondiales en termes de valeur de marché. Pour le premier semestre 2021, elle a versé un dividende de 3,5 milliards de riyals saoudiens, soit 1,4 riyals par action, contre 1 riyal par action pour toute l'année 2020. Cette amélioration fait suite à la hausse des bénéfices nets de la société (44%) qui ont atteint 10,73 milliards de riyals au cours des neuf mois précédant le 30 septembre 2021.

La Saudi National Bank est la deuxième banque saoudienne. Elle a versé aux actionnaires 0,65 riyals saoudiens par action au cours du premier semestre de cette année. Pour toute l'année 2020, ce chiffre correspondait à un dividende annuel net par action de 0,8 riyals; le versement semestriel de la Saudi National Bank a donc augmenté de 62,5% en glissement annuel.

Le total des dividendes trimestriels versés par Saudi Telecom Co. ou STC s'est élevé à 3 riyals par action pour les trois premiers trimestres de 2021, soit le même taux que celui enregistré l'année dernière. Le rendement résiduel des dividendes a ainsi atteint 3,6% pour une action cotée à 110,8 riyals.

L'opérateur télécom a publié des données couvrant une période de six ans qui montrent une tendance à la stabilité des dividendes annuels nets par action; ils oscillent entre 4 et 6 riyals depuis 2016.

La Saudi Electricity Co. assure depuis 2005 des dividendes stables à ses actionnaires. Elle leur verse des dividendes annuels réguliers de 0,7 riyals par action, même au cours des périodes les plus volatiles. En 2021, le rapport entre le dividende de l'action et le cours de l'action (110 riyals) a atteint 3%. 

La plus grande société minière du Golfe, Arabian Mining Co. ou Ma' aden, s'est abstenue de verser des dividendes a ses actionnaires depuis sa cotation en 2008 et ce, dans le but de financer sa croissance. Au cours des neuf premiers mois de cette année, la société a affiché un bénéfice de 3,14 milliards de riyals, après avoir enregistré une perte nette de 781 millions de riyals au cours de l'année précédente.

Sabic Agri-Nutrients, la huitième société cotée du Royaume, a enregistré un rendement de 2,5% pour une action de 172 riyals et a appliqué cette année une politique de dividendes inégalée depuis 2015. Le dividende versé par la société pétrochimique a bondi de 113% en glissement annuel pour atteindre 4,25 riyals par action.

Les dividendes modestes de ces grandes entreprises n'ont pas empêché la plupart d'entre elles de connaître une croissance constante et de verser des dividendes réguliers. Cela constitue une bonne affaire pour les investisseurs prudents.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Les Français les plus riches paient proportionnellement moins d'impôts que les autres, selon l'IPP

Les revenus des 37.800 foyers français les plus riches sont proportionnellement moins imposés que ceux du reste de la population, souligne une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) diffusée mardi, qui juge cependant inefficace la réintroduction d'un impôt sur la fortune. (AFP)
Les revenus des 37.800 foyers français les plus riches sont proportionnellement moins imposés que ceux du reste de la population, souligne une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) diffusée mardi, qui juge cependant inefficace la réintroduction d'un impôt sur la fortune. (AFP)
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  • Ces 37 800 foyers aisés, qui touchent plus de 627 000 euros annuels, ont un taux d'imposition global de 46%
  • Ce taux diminue au fur et à mesure que les revenus de ces ultrariches progressent, jusqu'à atteindre 26% pour les 75 foyers fiscaux les plus fortunés

PARIS: Les revenus des 37.800 foyers français les plus riches sont proportionnellement moins imposés que ceux du reste de la population, souligne une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) diffusée mardi, qui juge cependant inefficace la réintroduction d'un impôt sur la fortune.

"L’ensemble des impôts personnels reste progressif (proportionné aux revenus, NDLR) jusqu’à un niveau élevé de revenu", observent les quatre auteurs de la note de l'IPP, basée sur des données de l'année 2016.

Mais ils constatent "une forte régressivité du taux d’imposition global" une fois franchi le seuil des 0,1% de Français les plus riches.

Ces 37.800 foyers aisés, qui touchent plus de 627.000 euros annuels, ont un taux d'imposition global de 46%. Mais ce taux diminue au fur et à mesure que les revenus de ces ultrariches progressent, jusqu'à atteindre 26% pour les 75 foyers fiscaux les plus fortunés.

Cela s'explique par la composition des revenus: ceux des Français les plus riches proviennent pour l'essentiel des bénéfices non distribués des entreprises, qui sont donc soumis à l'impôt sur les sociétés (IS) plutôt qu'à l'impôt sur le revenu (IR).

"Ce transfert d’une assiette de revenus imposables à l’IR vers une assiette de revenus uniquement imposables à l’IS n'est pas neutre", insiste l'IPP.

"Par ce biais, le taux des impositions assises sur le revenu et le patrimoine personnels, situé au plus haut autour de 59%, est remplacé par le taux bien plus bas de l’IS, de 33,33% en 2016" (et 25% actuellement), expliquent les auteurs.

Il ne s'agit cependant pas d'une exception française. Des études menées en Suède, aux Pays-Bas ou en Nouvelle-Zélande indiquent ainsi "une forme de régressivité en haut de la distribution des revenus".

Alors qu'un récent rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry suggérait de rétablir temporairement une forme d'impôt sur la fortune pour financer les coûteux investissements dans la transition écologique, ce type de prélèvement "n'a pu corriger la régressivité que nous documentons", avertissent les auteurs.

Cette piste d'un retour de l'ISF écartée, l'IPP juge "envisageable de taxer les revenus non distribués des holdings à l'impôt personnel sur le revenu" pour capter une partie des ressources des ultrariches qui échappent à l'impôt.

"Si la taxation de la holding s’avérait générer de nouvelles formes d'optimisation, on pourrait envisager la taxation des actionnaires personnes physiques résidents fiscaux en France sur l'ensemble des résultats non distribués par les entreprises contrôlées", ajoute l'Institut.

L'étude ne prend pas en compte les effets des réformes survenues depuis 2016, comme le remplacement de l'ISF par un impôt sur la fortune immobilière ou l'introduction d'un prélèvement forfaitaire de 30% sur les revenus du capital.


Le patron d'OpenAI met en garde contre une «règlementation stricte» de l'IA

Gil Shwed, co-fondateur et PDG de Check Point Software Technologies, assiste à une conférence à l'Université de Tel Aviv à Tel Aviv (Photo, AFP).
Gil Shwed, co-fondateur et PDG de Check Point Software Technologies, assiste à une conférence à l'Université de Tel Aviv à Tel Aviv (Photo, AFP).
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  • Le risque d'une «superintelligence» mal utilisée est réel
  • La visite en Israël de M. Altman s'inscrit dans le cadre d'une tournée internationale visant à rassurer sur l'usage d'OpenAI

TEL AVIV: Le patron d'OpenAI, Sam Altman, s'est prononcé lundi contre une "réglementation stricte" de l'intelligence artificielle (IA), qui risque d'entraver son développement, soulignant toutefois la nécessité d'une surveillance institutionnelle à long terme.

Le mois dernier, M. Altman, dont l'entreprise a créé l'interface ChatGPT, a estimé devant une commission parlementaire américaine que l'intervention des gouvernements pour réguler l'IA sera "cruciale" pour "limiter les risques" liés à cette technologie.

Le patron d'OpenAI, qui s'exprimait lundi à l'université de Tel Aviv, a souligné toutefois que son appel à une surveillance de l'IA ne concernait pas "les systèmes d'aujourd'hui".

"Je pense que ce serait une erreur de réglementer strictement ce domaine ou d'essayer de ralentir cette incroyable innovation", a-t-il déclaré.

Mais le risque d'une "superintelligence" mal utilisée est réel, a-t-il reconnu. C'est "quelque chose que nous devrons peut-être affronter au cours de la prochaine décennie et cela ne laisse pas beaucoup de temps aux institutions du monde pour s'adapter."

Il a de nouveau proposé la création d'une "organisation internationale", qui utiliserait "la puissance de calcul et (des outils) techniques" pour créer "un cadre (...) délivrant des licences à des interfaces d'intelligence artificielle, pour en vérifier leur système de sécurité et (leur) proposer des tests à passer."

Israël, acteur majeur du secteur

"Ce serait une façon de traiter le risque" d'avoir des intelligences artificielles dévoyées de leur usage initial, a-t-il dit, jugeant ce risque "très sérieux".

"Nous faisons la même chose pour le nucléaire", a-t-il justifié, évoquant l'exemple de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Lors d'une rencontre avec le président israélien Isaac Herzog plus tôt dans la journée, M. Altman a souligné "l'importance et l'urgence de trouver les moyens de limiter ces risques considérables". "Tout le monde veut trouver une solution", a-t-il affirmé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a indiqué de son côté que M. Altman lui a dit, lors d'un entretien téléphonique, qu'Israël "pourrait devenir un acteur mondial majeur dans le domaine" de l'IA.

Dans un communiqué, M. Netanyahou a estimé que son pays --où le secteur des hautes technologies est déjà un poids lourd de l'économie--, doit "élaborer une politique nationale" en matière d'IA.

La visite en Israël de M. Altman s'inscrit dans le cadre d'une tournée internationale visant à rassurer sur l'usage d'OpenAI par le grand public et les entreprises.

Les IA génératives d'OpenAI, ChatGPT pour le texte et Dall-E pour l'image, ouvertes au grand public fin 2022 avec un succès fulgurant et dans un vide juridique, ont déclenché une avalanche de craintes, notamment en ce qui concerne la désinformation et l'éventuelle destruction d'emplois.


Livraisons rapides: Flink envisage de se retirer de France ouvrant la voie à un monopole de Getir

Getir est désormais le seul acteur du secteur à avoir déclaré souhaiter poursuivre son activité dans l'Hexagone (Photo, AFP).
Getir est désormais le seul acteur du secteur à avoir déclaré souhaiter poursuivre son activité dans l'Hexagone (Photo, AFP).
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  • Si Flink ne trouvait pas de repreneur, la filiale française de son concurrent turc Getir serait en situation de monopole
  • Flink exploite 19 «dark stores» dans 9 villes en France

PARIS: D'une quinzaine d'acteurs à ses débuts en France, le "quick commerce", secteur des livraisons rapides de courses à domicile, continue de s'étioler avec l'annonce du redressement judiciaire de Flink, qui souhaite "quitter le marché français" et cherche un repreneur.

Si Flink ne trouvait pas de repreneur, la filiale française de son concurrent turc Getir - également en redressement judiciaire - serait en situation de monopole sur le marché du "quick commerce".

En effet, Getir est désormais le seul acteur du secteur à avoir déclaré souhaiter poursuivre son activité dans l'Hexagone.

Fin avril, le quotidien économique britannique Financial Times affirmait, sur la foi de sources proches du dossier, que des discussions étaient en cours concernant un rachat par Getir de son concurrent Flink.

Interrogé par l'AFP, Getir n'avait pas souhaité commenter et lundi, Flink France a déclaré "avoir été concentré sur la préparation du dossier de redressement judiciaire".

Les motifs de cette procédure sont "essentiellement réglementaires", a expliqué le directeur général de Flink France Guillaume Luscan à l'AFP, qui a tenu à souligner "tous les progrès réalisés en vue d'atteindre une profitabilité en France".

Le "quick commerce" a émergé à la faveur des confinements liés à l'épidémie de Covid-19 : il propose en quelques minutes la livraison de produits du quotidien, semblables à ceux vendus dans une supérette, par un livreur souvent à vélo.

Il est vivement critiqué par les élus qui dénoncent l'arrivée de "villes-entrepôts", des nuisances pour les riverains, voire le développement de "l'économie de la flemme".

En mars, le secteur a essuyé un revers important, le gouvernement décrétant que les "dark stores" - les locaux où sont stockés les produits à livrer - étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité.

Ces locaux pourraient être contraints de fermer si le Plan local d'urbanisme (PLU) interdit ce type d'activité à leur adresse.

«Flibustiers»

Flink exploite 19 "dark stores" dans 9 villes en France et "environ deux tiers de cette activité est exploitée depuis des commerces", a précisé M. Luscan.

"Notre modèle fonctionne à partir du moment où on est proches de nos clients" et, avec la nouvelle réglementation, "ce n'est plus possible", a regretté le directeur général.

"On était en train de construire un modèle pérenne", avec notamment Carrefour comme "investisseur et partenaire-clé", s'est désolé M. Luscan.

Implanté en France depuis deux ans, Flink, créé en 2020 en Allemagne par des experts de la logistique et de la distribution, avait racheté son concurrent français Cajoo en mai 2022, qu'il a absorbé.

Entre 2021 et 2022, Flink et Getir ont levé plus d'un million d'euros chacun à l'échelle mondiale, Gorillas plus d'un milliard, selon un article de L'Usine Nouvelle cité dans un rapport parlementaire sur le "quick commerce" publié début mai et présentées par les députées Anaïs Sabatini (RN) et Maud Gatel (Dem).

Flink, Gorillas, Getir, Frichti, Cajoo, Gopuff… D'une quinzaine d'acteurs lors de l'émergence du secteur en France, il n'en reste que deux début juin : Getir et Flink après que ces entreprises se soient livrées à une bataille féroce pour s'accaparer le marché.

Et ce, à coups de "promotions extrêmement agressives" qui les ont économiquement "asphyxiées", a expliqué Maud Gatel à l'AFP. Plusieurs ont jeté l'éponge, d'autres ont racheté leurs concurrents.

Ils ont aussi joué "les flibustiers" en "s'installant à des endroits où ils savaient qu'ils ne pouvaient pas s'installer", a déclaré l'élue.

Ces entreprises ont salarié leurs livreurs, un modèle moins souple que les plateformes type UberEats qui ont recours aux autoentrepreneurs et qui les ont fragilisées, a-t-elle encore précisé.