Rentrée scolaire sous tension en France, qui veut adopter un pass vaccinal

Une policière et un médecin expliquent aux élèves le geste barrière et les mesures préventives nécessaires pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 causée par le nouveau coronavirus, dans une école primaire à Paris, le 23 novembre 2020. (AFP)
Une policière et un médecin expliquent aux élèves le geste barrière et les mesures préventives nécessaires pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 causée par le nouveau coronavirus, dans une école primaire à Paris, le 23 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Lundi 03 janvier 2022

Rentrée scolaire sous tension en France, qui veut adopter un pass vaccinal

  • La France a dépassé à plusieurs reprises ces derniers jours la barre des 200 000 nouveaux cas quotidiens
  • Pour disposer d'un schéma vaccinal complet, il faudra, à partir du 15  février, effectuer sa dose de rappel quatre mois, et non plus sept  après sa deuxième dose

PARIS : Les élèves français reprennent lundi le chemin de l'école pour une rentrée marquée par les défis posés par le variant Omicron, entre risques de contaminations au Covid, fermetures de classes et potentielle explosion du nombre d'enseignants absents.

Dans le même temps, les parlementaires commencent l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal dont l'adoption ne fait aucun doute, malgré l'hostilité de plusieurs partis.

La France a dépassé à plusieurs reprises ces derniers jours la barre des 200.000 nouveaux cas quotidiens, malgré un taux de vaccination de quelque 90% de la population de plus de 12 ans.

Pour faire face à cette poussée liée au variant Omicron, le gouvernement veut encore accentuer la pression sur les près de cinq millions de Français non vaccinés: faute de pouvoir justifier d'un statut vaccinal, ils n'auront plus accès aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux.

Le texte, qui doit entrer en vigueur le 15 janvier, "fait le choix de la science" et "de la responsabilité", a insisté le ministre français de la Santé Olivier Véran.

Pour disposer d'un schéma vaccinal complet, il faudra, à partir du 15  février, effectuer sa dose de rappel quatre mois, et non plus sept  après sa deuxième dose. Une infection équivaut à une injection.

Dans l'opposition, le groupe socialiste dit voter "par principe" pour le pass vaccinal, comme la majorité des députés LR (droite).

Les insoumis (gauche radicale), qui dénoncent une "mesure brutalisante", les communistes et l'extrême droite de Marine Le Pen voteront contre.

Ces votes seront insuffisants pour faire capoter le texte. Mais les tensions autour de la future loi restent vives; plusieurs élus ont fait état de menaces à leur encontre s'ils votaient pour.

Le texte prévoit un durcissement des sanctions. La détention d'un faux pass sera par exemple passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Du côté de l'école, il n'y a plus de fermeture de classe dès que l'on atteint trois cas de Covid. Mais le ministre de l'Education nationale a décidé le renforcement de la politique de "contact tracing": les élèves seront soumis à trois tests en quatre jours s'il y a un positif dans la classe. Le retour à l'école se fera sur présentation d'un résultat négatif.

Ces changements sont critiqués par les syndicats, qui dénoncent une rentrée "à haut risque".

Selon le conseil scientifique, "au moins" un tiers des professeurs pourraient être touchés par le virus d'ici fin janvier, soit en étant positifs, soit cas contact. Mais l'allègement des règles d'isolement, annoncées par le ministre, devrait éviter les absences en cascade.

Près de 124 000 personnes sont mortes du Covid en France depuis le début de la pandémie il y a deux ans.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.